KeysFinance Partners Accompagne PKL (Protein Kissèe-La) dans sa Levée de Fonds
Bernard Ayitee nous parle du succès de la levée de fonds réalisée par KeysFinance Partners pour le compte de la société PKL SA (Protein Kissèe-La), une PME ivoirienne spécialisée dans le domaine de la transformation agroalimentaire.
Interview avec Bernard Ayitee, Directeur chez KeysFinance Partners
Vous avez récemment aidé PKL SA (Protein Kissèe-La) à obtenir un financement. Pourriez-vous nous expliquer comment tout a commencé ?
En général, c’est nous, en tant que banquiers d’affaires, qui partons prospecter les clients. On analyse les marchés et la position de certains acteurs sur le marché. On en déduit alors leurs besoins. Cela nous permet d’anticiper les besoins d’un prospect. On fait ensuite une proposition d’accompagnement. Puis, nous négocions un mandat, soit de levée de fonds, soit de fusion-acquisition, soit de conseil. Dans le cas de PKL SA (Protein Kissèe-La), nous avons été sollicités par le client qui avait besoin de financement. Sa société se trouvait dans une certaine situation après la crise qui avait marqué le pays. Le client souhaitait relancer ses activités, diversifier ses offres de produits et élargir sa gouvernance.
Concrètement, que vous a dit Marie Diongoye Konaté, la Fondatrice et PDG de PKL SA, lorsqu’elle est venue vous voir ?
KeysFinance Partners fait du sur-mesure. En fonction des problématiques du client, on pose le diagnostic qu’il faut. Par la suite, on lui propose la solution la plus adaptée à ses problématiques.
Lorsque Marie Diongoye Konaté est venue nous voir, elle a dit qu’elle avait besoin de financement parce qu’elle voulait développer son activité à l’international. Elle a aussi signifié qu’elle voulait également faire de la communication en vue d’augmenter son réseau de distribution. En un mot, elle avait des projets industriels et stratégiques qui nécessitaient une injection de fonds. Nous avons commencé par comprendre son orientation stratégique. Nous avons posé un diagnostic du contexte stratégique et financier dans lequel se trouvait la société pour comprendre si le besoin de financement qu’elle exprimait était cohérent avec les ambitions qu’elle décrivait. On a fait une analyse détaillée de la société PKL et de ses flux de trésorerie historiques. Après tout cela, on a conclu que le besoin de financement qu’elle décrivait était logique et qu’on pouvait l’accompagner pour identifier les meilleurs bailleurs de fonds susceptibles de l’accompagner d’un point de vue financier et d’un point de vue gouvernance.
PKL avait besoin de ressources longues et stables. La société s’inscrivait dans un projet de développement à moyen et long terme, elle avait donc besoin de stabilité de capital. Cela nous a permis de circonscrire l’intérêt de jeu quant au portrait-robot de potentiels bailleurs de fonds. On s’est dirigé vers des fonds d’investissement qui avaient une vocation à impact social, parce que PKL, c’est le premier producteur ivoirien de céréales infantiles. C’est une société qui se fournit auprès de petits producteurs locaux et qui permet de développer une chaîne de valeur locale forte dans l’échelle de petits producteurs, en résorbant en partie l’exode rural. Il fallait trouver un investisseur qui, en plus de vouloir créer des valeurs et gagner de l’argent, avait une fibre sociale. On recherchait un investisseur qui voulait faire un investissement minoritaire parce que PKL était disposé à ouvrir son capital mais souhaitait en garder le contrôle. Il fallait des investisseurs qui, à terme, sortiraient du capital mais qui dans l’intervalle permettraient à la société de se développer en passant de PME ivoirienne à un vrai champion agro-industriel ouest-africain et africain par la suite. Nous avons sollicité un certain nombre d’investisseurs avec lesquels nous avons négocié. Nous avons mis en place un processus de consultation restreinte pour résoudre la problématique de temps et de confidentialité. Nous sommes sur un petit marché, si l’on avait fait une consultation plus large, il y aurait eu des fuites. Madame Konaté n’avait pas envie que l’on sache qu’elle recherchait des financements.
Qu’implique le fait que les gens sachent qu’une entreprise est en recherche de financements ?
Cela n’implique pas forcement grand-chose, mais les gens peuvent interpréter cela comme le reflet d’une situation compliquée pour vous. Sur notre marché, où les entrepreneurs sont très secrets, on préfère éviter que ça se sache trop tôt. Nous avons un tout petit marché dans lequel il y a beaucoup d’asymétrie d’informations. Les informations du client peuvent se retrouver dans les mains du concurrent. Le fait que votre concurrent sache que vous êtes en train de lever des fonds parce que vous êtes en train d’initier des projets stratégiques peut s’avérer contre-productif. Cela a un effet perturbateur auprès des fournisseurs, des clients et des parties prenantes. C’est toujours mieux de communiquer a posteriori sur le financement qui a été bouclé et les raisons pour lesquelles il a été sollicité.
Après cela qu’avez-vous fait ?
On a dressé une liste d’investisseurs potentiels avec leurs forces et faiblesses que l’on a soumis à Mme Konaté. On a préparé des documents de marketing anonymes pour aller tester l’appétit de ces investisseurs. Nous avons donc validé l’appétit de ces investisseurs sans dévoiler l’identité de PKL. Nous avons mené des discussions avec les investisseurs. Nous avons parlé du business plan, de la stratégie, de la valorisation et des conditions d’entrée. C’est ainsi qu’on a conclu l’accord avec Injaro qui nous paraissait être le mieux positionné. Injaro a été choisi parce que c’est un fonds d’investissement à impact. Il est spécialisé sur la chaîne de valeur agricole et il avait déjà accompagné des PME pour en faire des sociétés plus puissantes. Cela a permis à Mme Konaté de bénéficier du financement mais aussi de l’expérience d’Injaro et surtout de garder sa société et à terme d’avoir la possibilité de récupérer l’intégralité du capital qu’elle a cédé.
Parlez-nous d’Injaro.
Injaro est un fonds qui est spécialisé sur l’Afrique et sur la chaîne de valeur agricole. Injaro investit dans les sociétés qui font de la production et de la transformation de matières premières agricoles. Le fonds est basé au Ghana et en Côte d’Ivoire. C’est une société de gestion de fonds d’investissement qui investit un peu partout en Afrique de l’ouest francophone et anglophone. Cette société regroupe des bailleurs de fonds de type fonds d’assurance, des assurances et des agences françaises de développement, qui mettent à disposition des fonds à des équipes de gestion qui ont de la compétence, de l’expérience, des connaissances sectorielles et qui ont démontré leurs capacités à gérer les fonds pour générer une plus-value substantielle. Injaro a déjà levé des fonds auprès de plusieurs bailleurs de fonds internationaux. Il y a une connotation négative des fonds d’investissement sur notre marché. On les assimile à des fonds vautours ou à des fonds spéculatifs. Tout cela existe mais dans notre géographie, nous n’avons pas ce genre d’investisseurs qui viennent, qui achètent les sociétés, les dépècent et les vendent pour faire des plus-values sans créer de valeur. Ici, nous avons des fonds d’investissement qui font des participations minoritaires et qui viennent augmenter l’attirail du fonds d’investissement disponible dans les sociétés locales. Ce sont des fonds d’investissement qui créent un bon dynamisme au niveau des économies africaines. On constate que dans les pays de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) et en Côte d’Ivoire, ils sont moteurs des dynamismes fusion-acquisition. Ils compétissent avec le financement bancaire qui est un financement de court terme avec des échéances bien précises. Ce sont des actionnaires qui rentrent dans le capital avec vous, qui partagent les risques avec vous et qui vous font profiter des autres sociétés avec lesquelles ils travaillent. Ils ont aussi des relations avec les banques. Ils peuvent donc faciliter l’obtention du crédit aux sociétés dans lesquelles ils investissent. Par exemple, le groupe NSIA a bénéficié de ce genre d’investissement. Cela a accéléré son développement.
Ces fonds d’investissement sont-ils les mêmes que ceux des marchés de Londres et des Etats-Unis ?
Les fonds d’investissement sur les marchés les plus développés comme ceux de Londres et des Etats-Unis sont des fonds de LBO (Leverage Buy Out). Ils achètent par effet de levier. Le fonds endette la société dans laquelle il investit. Cela lui permet de bénéficier d’un certain nombre de leviers fiscaux, financiers et opérationnels. Ici, on n’a pas encore un marché de la dette suffisamment développé et suffisamment dense avec des produits financiers adaptés pour permettre à ces fonds d’appliquer le même niveau de sophistication. On n’a pas encore un environnement financier et juridique qui permette ce type d’opérations. Les fonds d’ici sont des fonds d’investissement de développement. Ils viennent accompagner un actionnaire historique qui est décidé à ouvrir son capital parce qu’il veut agrandir sa société. C’est différent des fonds que l’on voit en Europe.
Que conseillez-vous aux clients ?
KeysFinance Partners fait du sur-mesure. En fonction des problématiques du client, on pose le diagnostic qu’il faut. Par la suite, on lui propose la solution la plus adaptée à ses problématiques. Dans d’autres situations, nous travaillons avec des fonds qui font de l’acquisition majoritaire. On peut même travailler avec un industriel et un fonds d’investissement pour pouvoir équilibrer les risques. Par exemple, un industriel étranger peut apporter le savoir-faire, un fonds d’investissement local qui connaît bien l’environnement apporte un fonds, et les deux investissent conjointement dans une société. Notre métier nous amène à être schizophrènes parce que nous défendons l’intérêt d’une société en face d’un fonds et dans une autre transaction, nous travaillons avec ce même fonds pour l’accompagner sur un investissement dans une société. On travaille pour le client. Nous sommes une banque indépendante, nous conseillons et accompagnons nos clients. Nous n’avons pas de conflits d’intérêt parce que nous travaillons pour notre client.
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