BNETD : Interview avec Aboh Essan du Pôle Transports, Infrastructures et Environnement

Interview avec Aboh Essan, Directeur du Pôle Transports, Infrastructures et Environnement (PTIE) au Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD)

Pouvez-vous présenter le Pôle Transports, Infrastructures et Environnement (PTIE) du BNETD ?

Le Pôle Transports, Infrastructures et Environnement (PTIE) du Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD) s’occupe des études d’infrastructures de transport, d’environnement, d’hydraulique, d’énergie, de drainage et d’assainissement. Ce pôle est subdivisé en trois départements : le département chargé des études de transport et infrastructures ; le département chargé du suivi et du contrôle des travaux ; et le département chargé de l’environnement, de l’hydraulique et du drainage, qui s’occupe aussi de tout ce qui est énergie. En plus de ces trois départements, il y a des cellules d’appui. En premier lieu, nous avons la cellule « appels d’offre et gestion des projets » qui gère les appels d’offre et répond aux consultations. Cette cellule s’occupe également de la qualité des livrables. Puis, en second lieu, nous avons la cellule « administration et finances ». C’est elle gère les rentrées de ressources financières.

Quelle est la force du PTIE ?

Le Pôle Transports, Infrastructures et Environnement du BNETD s’occupe des études d’infrastructures de transport, d’environnement, d’hydraulique, d’énergie, de drainage et d’assainissement.

Nous avons dans notre pôle de nombreux experts dans les domaines du génie-civil, de l’hydraulique et de l’environnement. Les ressources humaines varient selon le niveau d’activité. Nous étions autour de 300 il y a quelques temps, et nous sommes environ 200 en ce moment. La majorité des experts est dans la maison depuis la création de la DCGTx (Direction et Contrôle des Grands Travaux), puis du BNETD (Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement) plus tard en 1977. Cette expertise qui date de près de 40 ans est un atout pour nous face à nos concurrents.

Pourriez-vous citer quelques réalisations du BNETD, menées par votre Pôle ?

Comme je le disais précédemment, notre expérience date de 40 ans et toutes les infrastructures de transport qui ont été réalisées après 1977 ont vu la participation du BNETD.

Le BNETD a mené des études et a suivi les travaux de la quasi-totalité des routes revêtues. Toutefois, depuis 10 ans, il y a de nouveaux acteurs sur le terrain, mais le BNETD garde sa prépondérance dans les projets.

Nous avons également mené une étude de faisabilité sur le projet du port sec de Ferkéssedougou.

Le BNETD a aussi suivi le projet de réalisation du pont Henri Konan Bédié, qui fait partie des 12 travaux de l’éléphant d’Afrique. C’est nous qui avons commencé à étudier le projet. Nous avons lancé l’appel d’offre et retenu un promoteur. Le BNETD a participé aux négociations et a même été félicité par des partenaires tels que la Banque Mondiale. Puis, nous avons contrôlé les études d’impacts. L’ouvrage est un BOT (Build, Operate and Transfer), donc le maître d’ouvrage c’est le concessionnaire. Mais l’Etat de Côte d’Ivoire a voulu avoir une assurance sur la qualité de l’ouvrage et a impliqué le BNETD. Cela a valu la peine parce que lorsque nous avons commencé à réaliser les travaux, l’apport du BNETD a été prépondérant du point de vue du contrôle. Pour des ouvrages de cette importance, les fondations doivent être faites sur des rochers. Or, la région d’Abidjan n’a pas de rochers. Il a donc fallu les faire dans du sable. Cela a par conséquent impliqué des calculs par rapport à la longueur des pieux. Il y a eu un désaccord entre les longueurs qui avaient été estimées et les nouveaux sondages réalisés lors de l’exécution. Pour finir, nous sommes passés de 30 à 80 mètres de profondeur. Il a donc fallu payer la différence. En termes financiers comme techniques, la présence du BNETD a été bénéfique pour l’Etat de Côte d’Ivoire.

Le prolongement de l’autoroute Abidjan-Bassam fait aussi partie des travaux de l’éléphant d’Afrique, travaux dont nous avons dessiné le projet et assuré la promotion. Le projet a été réalisé par un financement public. L’autoroute Abidjan-Bassam part du carrefour Akwaba à Port-Bouët jusqu’à Moossou à Bassam. C’est le départ de l’autoroute du sud-est qui part d’Abidjan à Lagos. Pendant la réalisation des travaux, l’apport du BNETD a été d’une importance cruciale. Le partenaire était une entreprise chinoise, qui voulait appliquer les normes chinoises. Nous nous sommes opposés et nous avons fini par nous faire entendre. Finalement, l’entreprise chinoise a fini par appliquer les normes ivoiriennes. D’ailleurs, à titre d’information, à défaut de normes locales, il est important de savoir que nous appliquons les normes européennes.