Côte d’Ivoire : Programme Présidentiel des Logements Sociaux, Economiques et Standings

Siriki Sangaré nous parle du Programme Présidentiel des Logements Sociaux, Economiques et Standings, des opportunités d’investissement qui en découlent et des partenariats établis avec certaines entreprises dans ce cadre.

Interview avec Siriki Sangaré, PDG de Opes Holding SA et Président de la Chambre Nationale des Constructeurs et Promoteurs Agréés de Côte d’Ivoire

Siriki Sangaré, PDG de Opes Holding SA et Président de la Chambre Nationale des Constructeurs et Promoteurs Agréés de Côte d’Ivoire

Parlez-nous du Programme Présidentiel des Logements Sociaux, Economiques et Standings.

Opes Holding est une société immobilière qui exerce depuis 2012 dans le cadre du Programme Présidentiel des Logements Sociaux, Economiques et Standings. Elle a déjà réalisé 693 logements dans le cadre de ce programme. Il était très important pour Opes Holding d’accompagner le gouvernement dans la mise en place de ce projet, qui se veut très ambitieux. Le Président de la République a pris un engagement ferme : celui de loger le maximum d’Ivoiriens. Et nous avons y avons contribué. Certes, nous avons eu des problèmes, mais nous avons pu livrer la première tranche qui est de 693 logements à Bingerville sur le programme de 3 000 logements que nous avons lancé. Ce programme passera à 4 000 logements l’année prochaine. En effet, nous avons trouvé d’autres investisseurs qui vont nous donner un coup de main pour sa réalisation. Il fallait d’abord obtenir un foncier sécurisé, faire des VRD primaires et bénéficier de l’accompagnement fiscal de l’Etat.

Quel intérêt y a-t-il d’investir dans ce programme ?

C’est un programme qui a déjà pris son envol. Tous les problèmes techniques et administratifs ont été réglés. D’ailleurs, récemment, nous avons levé le problème du levier des acquéreurs qui est le compte de mobilisation pour l’habitat. C’est un levier de refinancement des banques locales pour permettre aux acquéreurs d’avoir un taux intéressant de 5,5%. Les banques locales se refinancent auprès de ce compte à 2% afin de permettre un crédit-acquéreur à 5% pour une durée de 15 à 20 ans. En effet, il y a des investisseurs qui arrivent car l’immobilier est une réalité ici. J’ai même été à Berlin en Allemagne où j’ai échangé avec des investisseurs et des députés allemands. Et, lors du sommet Union Européenne et Union africaine en Côte d’Ivoire, la grande Chancelière a promis d’encourager les investisseurs allemands à venir investir en Côte d’Ivoire dans des secteurs comme l’infrastructure et l’immobilier.

Quel autre projet essentiel avez-vous ?

Nous avons pu livrer la première tranche qui est de 693 logements à Bingerville sur le programme de 3 000 logements que nous avons lancé. Ce programme passera à 4 000 logements l’année prochaine.

Aujourd’hui notre rôle, c’est de loger les Ivoiriens. C’est un programme pour l’ensemble de la société ivoirienne et pour toutes les couches sociales. Nous avons le programme social, le programme économique et le programme standing. Pour pouvoir conforter tout le monde, nous avons négocié avec le gouvernement, qui a permis de faire 60% de logements sociaux et économiques et 40% de standings. C’est l’accessibilité aux logements qui nous intéresse, raison pour laquelle nous avons attiré d’autres investisseurs, dans des domaines autre que le programme social. Nous allons mettre en place un programme qui permettra de construire des bureaux, des résidences et des centres commerciaux. Nous travaillons avec les investisseurs qui vont nous permettre d’étendre nos possibilités, jusqu’à même l’immobilier de luxe, dans une moindre mesure. L’essentiel pour nous, c’est de contribuer à réduire le déficit de logements en Côte d’Ivoire. Nous allons mettre l’accent sur les logements sociaux et économiques. Nous avons prévu aussi de travailler sur un projet que le gouvernement a lancé : les établissements sanitaires de premier contact. En effet, dans certaines régions de la Côte d’Ivoire, il n’y a pas d’établissements sanitaires. Il y a 600 établissements à construire sur un besoin de 16 000. Il y a également des écoles de proximité à construire. Ce qui nous envoie à mettre en place une industrialisation de la chaîne de production dans nos ateliers de construction. Quand nous présentons un tel package à un investisseur, il est tout de suite intéressé. Au-delà de la facilité d’intégration et de la sécurité des investissements en Côte d’Ivoire, il faut que les investisseurs fassent du profit. Nous essayons de faire des économies dans la chaine de production pour permettre aux investisseurs d’avoir un retour sur investissement assez rapidement. Le meilleur investissement en Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est l’immobilier. Et beaucoup d’investisseurs sont attirés par notre métier. Nous lançons un appel à ceux qui hésitent encore. Il y a de la place pour tous aujourd’hui.

Outre le Programme Présidentiel, travaillez-vous sur un autre projet ?

Nous travaillons dans le cadre du Programme Présidentiel. Nous avons approché de grands groupes pour la deuxième phase que nous allons mettre en place. Nous allons construire 3 000 logements dans un premier temps et à termes 40 000 logements sur 15 ans. Nous sommes en pourparlers avec un grand groupe chinois et qui a construit le barrage de Soubré. Cette entreprise a une branche de construction appelée China Construction qui va mettre en place une joint-venture avec nous pour participer à la construction des logements. Nous avons aussi un 3ème programme de luxe qui va comporter, en plus des logements, un centre commercial et un hôtel. Nous sommes en pourparlers avec une marque hôtelière connue au Moyen-Orient, au Liban, en Jordanie et à Dubaï. Ces hôtels sont tenus par le grand groupe AOD connu dans le domaine de l’immobilier au Moyen-Orient. Cette structure va nous aider à mettre en place ce programme de logements standings. Au-delà de ça, nous travaillons avec un groupe qui va nous rejoindre pour nous aider à étendre le programme de logements à l’intérieur du pays, où subsistent les problèmes de VRD et d’amenée d’eau. C’est une entreprise qui fait des systèmes d’adduction d’eau potable en milieu rural, dit hydraulique villageoise améliorée (HVA). Cela va nous permettre de traiter l’eau avec de petites usines de traitement et de fournir de l’eau et de l’énergie solaire aux villageois, sans forcément avoir recours aux réseaux d’eau courante et d’électricité qui coûtent très cher à l’Etat. Pour cela, il faut des technologies innovantes. J’ai échangé avec un chercheur en Allemagne qui travaille dans le domaine de la construction rapide. Il a mis en place un processus qui permet d’utiliser 90% des matériaux locaux pour la construction des maisons. Avec le sable et l’argile que nous avons en Côte d’Ivoire, il peut sortir des briques sans utiliser du ciment. Et ces briques sont très solides. Nous allons permettre aux populations qui sont loin d’Abidjan d’avoir des maisons. Cela va nous permettre de faire un transfert de technologies et de créer des emplois. Nous sommes en pourparlers avec une université de Berlin qui viendra travailler et mettre en place ce programme social avec cette méthode de construction. Avec cette méthode, nous pourrons utiliser toutes les qualités de sable pour la construction. En tant que manager d’entreprise, mon ambition est de trouver des technologies nouvelles adaptées à nos réalités locales.

De quoi avez-vous besoin pour la mise en place de ce projet ?

Un tel projet demande une industrialisation. Nous allons mettre en place une usine avec d’éventuels investisseurs. Une fois que l’usine sera mise en place, nous produirons les briques. La construction deviendra facile. C’est comme monter des LEGO®. L’expérience a été faite en Namibie où en trois jours le Président a offert des maisons aux populations. Nous allons même offrir une maison à une famille dans le besoin le moment venu. Ainsi, nous gagnerons dans la production des matériaux et les populations gagneront parce qu’elles nous vendront des matières premières que nous transformerons et leur revendrons. Elles gagneront également dans le volet main d’œuvre puisque ce sont elles-mêmes qui construiront leurs maisons. Nous créerons une chaine où l’argent va circuler entre nous. Ce qui fera que les populations ne seront pas obligées d’aller faire des prêts à la banque.

Et le gouvernement dans tout ça ?

La volonté politique y est. Le gouvernement a le souci de loger sa population. Il y a même un Ministère qui est dédié à la cause. Nous voulons appeler les investisseurs à prendre part à la réalisation de ce programme. Nous voulons leur dire qu’en matière d’innovation, ils sont les bienvenus. La rentabilité de leur investissement est assurée. La sécurisation du financement et la sécurisation du foncier sont une réalité. L’acquisition du titre foncier a été dématérialisée et il n’y a aucun problème à ce niveau. Il y a également un accompagnement fiscal de l’Etat de Côte d’Ivoire dans le domaine immobilier. Je cherche à attirer le maximum d’investisseurs, dans de bonnes conditions, afin qu’ils puissent rentabiliser leur investissement au plus tôt. Je voudrais également rassurer les acquéreurs et leur dire que nous nous battons tous les jours pour que chaque Ivoirien ait un toit. Nous n’oublions pas la diaspora. Nous avons récemment fait une tournée en Europe (Allemagne, Angleterre et France) et aux Etats-Unis pour permettre aux Ivoiriens qui y sont d’avoir un logement dans leur pays.

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