IFEC : Dédouanement de Marchandises, Transport Logistique et Multimodal à Abidjan

Germain Assemien parle de l’importance du secteur transport et logistique en Côte d’Ivoire, et présente IFEC (Ivorian Forwarding Express Company), une société ivoirienne exerçant dans les domaines du transit, de l’import-export, de la manutention, de l’overseas management, du transport logistique, etc.

Interview avec Germain Assemien, Directeur Général de IFEC (Ivorian Forwarding Express Company)

Germain Assemien, Directeur Général de IFEC (Ivorian Forwarding Express Company)

Quelle est votre évaluation du secteur transport et logistique en Côte d’Ivoire ?

Notre secteur d’activité est un secteur primordial, incontournable dans l’économie ivoirienne. Aujourd’hui, si le pays prospère, si le pays se développe, si le pays aspire à l’émergence 2020, c’est grâce au secteur transport et logistique. C’est notre secteur qui importe et qui exporte.

Il y a eu la crise en 2011. Ensuite, l’économie a prospéré, avec un taux de croissance fabuleux à 9 % par an en moyenne. Quelle est la situation actuelle en termes d’import-export en Côte d’Ivoire ? Est-ce que l’on se retrouve dans une situation où il y a une baisse des importations et des exportations ?

On ne peut pas dire qu’il y a une baisse, mais je dirais que c’est un peu ralenti, notamment à cause de la crise post-électorale et des événements récents. Si le pays n’est pas stable, ça freine les échanges. Mais je pense que tout est rentré dans l’ordre. Maintenant, tout le monde regarde vers 2020. Chacun a sa place à prendre. Pour le moment, tout se passe bien. Les craintes et les risques sont effacés.

transport et logistique en Côte d’Ivoire
Le transport et la logistique sont des secteurs incontournables dans l’économie ivoirienne.

Parlons plus spécifiquement de votre entreprise. Quelles sont vos activités principales ?

L’objectif de notre activité consiste d’abord à satisfaire notre client. Comment ? En l’amenant à payer moins cher. S’il paie moins cher, il commandera à nouveau.

IFEC signifie Ivorian Forwarding Express Company. Il s’agit d’une société ivoirienne, avec de jeunes cadres sortis des universités de Côte d’Ivoire. Nous avons pensé qu’il fallait rénover les secteurs du transport et de la logistique avec de nouvelles méthodes de travail, en adaptant les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) à nos activités. Nous faisons principalement ce que l’on appelle en anglais de l’overseas management. Nous sommes aujourd’hui à Abidjan, mais nous pouvons capter des marchés aux quatre coins du monde afin de livrer chez nos clients.

Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?

Ce qui nous différencie de nos concurrents, c’est que nous travaillons au sein de réseaux internationaux. Nous sommes membres de 4 réseaux : JCtrans.net qui compte 70 000 membres, WCA (World Cargo Alliance) qui compte près de 6 000 membres, WFN (World Freight Network) qui compte 600 membres, et Global Affinity Alliance qui en compte également 600. L’avantage est que dans ces différents réseaux, nous avons la chance d’être sur Abidjan, ce qui n’est pas forcément le cas de nos concurrents. Pour JCtrans.net et WFN, nous sommes pratiquement les seuls. Par contre, il y a d’autres membres présents pour WCA et Global Affinity Alliance.

De plus, selon nous le consommateur final doit pouvoir consommer à un prix raisonnable, si nous voulons penser en termes de développement. Si nous ne trouvons pas de méthode pour réduire les frais de développement, il est clair qu’il paiera plus cher. L’objectif de notre activité consiste d’abord à satisfaire notre client. Comment ? En l’amenant à payer moins cher. S’il paie moins cher, il commandera à nouveau.

IFEC a développé un réseau fret très performant à travers le monde entier
Pour atteindre ses objectifs, IFEC (Ivorian Forwarding Express Company) a développé un réseau fret très performant à travers le monde entier. Ce réseau lui permet d’opérer à l’international depuis son siège à Abidjan.

Pourquoi est-ce moins cher en passant par vous ?

Cela coûte moins cher au client s’il passe par nous, parce que nous sommes l’unique intermédiaire. Nous récupérons les biens chez son fournisseur et nous venons les déposer chez lui à la maison.

C’est du porte à porte ?

Exactement.

Mais vous n’êtes pas les seuls à faire ça.

Pour citer un exemple au hasard. Lorsque vous prenez un conteneur à Dubaï, qu’il y a un transitaire qui l’envoie à Abidjan, et qu’un autre transitaire le dédouane et vous l’envoie… Vous savez combien de fois vous devez payer ? D’abord vous payez le fournisseur. Souvent, il vous fait payer un coût de fret qui n’est pas négocié, et que vous devez payer à l’avance. Donc vous perdez déjà sur le fret. Ensuite vous payez les frais d’export du transitaire. Vous devez également payer les frais d’import du transitaire ici à Abidjan. Combien de fois avez-vous payé ? Avec nous, vous ne payez qu’une seule fois, et vous payez moins cher. Parce que dans notre réseau, nous avons 1) la facilité de paiement, 2) nos partenaires qui nous octroient des réductions et 3) nous somme les plus rapides parce que nous suivons l’opération de bout en bout. Voilà pour résumer, la différence entre nous et nos concurrents.

Le client qui se trouve en Côte d’Ivoire et qui a besoin de nos services n’a désormais plus besoin de se déplacer. Par exemple, si vous avez besoin d’acheter du mobilier ou du matériel informatique, vous nous donnez l’adresse de votre fournisseur. Nous contactons notre réseau qui passera votre commande à votre place. Puis, vous nous payez tout. Nous payons notre partenaire qui paie le fournisseur, et nous nous chargeons de vous livrer. Vous êtes tranquille, vous ne vous déplacez pas. Vous n’avez pas besoin de prendre l’avion pour vous rendre aux quatre coins du monde. Vous payez votre marchandise, vous pouvez rester sur place et puis nous régler, et nous vous livrons, quelle que soit la marchandise. Vous pouvez même passer votre commande et payer en FOB (Free On Board), c’est-à-dire le prix bord champ. Et nous, nous nous chargeons de transporter jusqu’à votre domicile ou votre magasin. C’est ce que j’ai l’habitude de conseiller à mes clients, parce que, à côté de ce que nous faisons, nous sommes aussi une société de conseil. Là est la différence.

IFEC emploie une approche personnalisée pour améliorer ses services
IFEC (Ivorian Forwarding Express Company) emploie une approche personnalisée pour améliorer ses services et utilise les NTIC pour faire gagner un temps précieux à ses clients.

Concernant les entreprises internationales et celles basées à l’étranger, qu’auriez-vous à leur dire ? Imaginez que nous soyons aux Philippines, au Japon, ou en Europe. J’aurais envie d’exporter de la marchandise vers la Côte d’Ivoire. Pourquoi faire appel à IFEC plutôt qu’une autre entreprise ?

Si vous êtes une entreprise qui vous trouvez aux Philippines, au Japon, et autres, nous avons des représentations sur place. Depuis les Philippines, ou depuis le Japon, si vous nous contactez à Abidjan, nous contacterons notre partenaire des Philippines ou du Japon. Dans ces différents pays, ou aux quatre coins du monde, nous avons la chance de travailler avec trois ou quatre représentants. Alors, nous demandons un devis aux quatre partenaires et nous travaillons avec le moins-disant. C’est l’un de nos avantages. Notre objectif est toujours de satisfaire le client, en l’amenant à payer moins cher.

En Côte d’Ivoire, vous êtes aussi une porte vers d’autres pays. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est ce que l’on appelle les pays de l’hinterland. Aujourd’hui au Burkina, au Niger et au Mali, il n’y a pas de port. L’avantage que nous avons, c’est que le port d’Abidjan peut accueillir les gros porteurs. Donc ces pays-là envoient pratiquement toutes leurs marchandises par le port d’Abidjan. Là encore, nous avons des partenaires au Mali, au Burkina, au Niger et en Guinée. Nous couvrons toute l’Afrique de l’Ouest. Si votre conteneur arrive par le port d’Abidjan, nous pouvons le transporter par la route (pour le Mali par exemple), comme par le rail (le chemin de fer n’arrive qu’au Burkina). Par ailleurs, il y a un port sec au Burkina. Donc, quand le produit arrive, nous pouvons le transporter au port sec de Bobo-Dioulasso et y faire le dédouanement.

Ivorian Forwarding Express Company couvre toute l’Afrique de l’Ouest
IFEC (Ivorian Forwarding Express Company) couvre toute l’Afrique de l’Ouest.

Vous avez déjà des partenaires logistiques par les réseaux, mais êtes-vous à la recherche de partenaires financiers ?

Oui. Nous avons besoin de partenaires financiers, parce que vous savez que le transport logistique a besoin de gros financements. Et la difficulté que nous avons aujourd’hui, et que tous nos confrères de la concurrence rencontrent sur Abidjan, est que la banque traine un peu pour nous accompagner, ce qui rend les choses difficiles. Il faut travailler sur fonds propres. Donc, le partenaire que nous recherchons aujourd’hui, c’est un partenaire financier.

Seriez-vous prêts à ouvrir votre capital ou cherchez-vous un partenariat pour une levée de fonds, tout simplement ?

Cela dépend de ce que souhaite le partenaire. Il peut m’accompagner avec des intérêts, s’il s’agit d’une banque. Maintenant, s’il souhaite des parts, c’est encore une autre chose dont il faudra discuter. Mais nous sommes ouverts à toutes sortes de discussions.

Quelles sont les priorités du moment ?

La priorité du moment est d’abord d’asseoir notre philosophie, d’être le numéro 1 de l’overseas management en Côte d’Ivoire et d’être le numéro 1 du network transport logistique Aujourd’hui, l’Internet est accessible partout en Afrique, en tout cas en Côte d’Ivoire, mais son utilisation n’est pas adaptée à l’augmentation des revenus. Donc nous, nous voulons adapter notre activité à l’outil informatique, à la technologie, aux NTIC, de sorte que nous puissions nous asseoir à notre bureau et puis vendre et acheter aux quatre coins du monde. Tel est notre objectif.

IFEC assure un service complet en procédures de dédouanement des marchandises
IFEC (Ivorian Forwarding Express Company) assure un service complet en procédures de dédouanement des marchandises, ainsi qu’en transport logistique.

Pourriez-vous nous donner un exemple de cas compliqué ou d’une demande difficile de client que vous avez su satisfaire, un exemple qui illustre ce que vous êtes capables de faire ?

En 2015, un client a envoyé un fret de conteneurs frigorifiques (reefer) en provenance du Maroc. Les 15 conteneurs sont arrivés en moins d’un mois et le client ne pouvait pas payer. Il faut savoir que le branchement des conteneurs frigorifiques au port est extrêmement coûteux. Donc, à cause de ce client, nous avons été obligés de nous endetter, ci et là. Au passage, une banque nous a fait confiance et nous a financés, parce que nous avions un dossier bien monté. Après avoir vendu ses produits, le client a disparu. Nous nous sommes donc retrouvés en procès et nous avons gagné. L’affaire suit son cours pour l’instant ; nous l’avons confiée à un huissier pour le recouvrement d’un montant de près de 22 millions… Nous devons désormais poser des limites. Aujourd’hui, si le client ne paie pas, nous ne faisons rien pour lui, et ce même pour les grosses structures. A moins qu’il ne s’agisse d’un client avec qui nous travaillons depuis plus d’un an. C’est pour ça que je préfère l’overseas management, car le service est payé avant que le travail ne commence, ce qui nous évite de nous retrouver dans ce genre de situation.

Comment fonctionne l’overseas management ?

Admettons que vous êtes un client à Abidjan et que vous commandez un conteneur de matériel informatique à Dubaï. Vous venez me voir et vous me dites : « Monsieur Assemien, j’ai un conteneur qui arrive ». Je dis « O.K., pour votre conteneur, ça fera 15 000 euros ». Vous me virez 15 000 euros. Souvent, je ne vous connais même pas physiquement, c’est par email que ça se passe. Donc vous faites le virement avant que nous ne commencions l’opération. Comme nous travaillons en réseau, nous avons des partenaires. Souvent, ces partenaires nous demandent de prendre la moitié et ils nous donnent le reste à la livraison. Cela dépend des cas de figure. Mais en overseas management, il n’y a jamais eu de contentieux. Tout a été respecté depuis que nous sommes dans le réseau. C’est cela l’avantage. Nous voulons imposer cette façon de faire dans le système de procédure à Abidjan. Je pense que nous y parviendrons un jour.

IFEC veut devenir numéro 1 de l’overseas management
IFEC (Ivorian Forwarding Express Company) a pour but de devenir le numéro 1 de l’activité overseas management.

Quels sont les différents services que vous proposez ?

Nous avons un service export, qui est chargé de tout ce qui concerne l’exportation au niveau de l’aéroport et du port. Le service export s’occupe donc du fret aérien, du fret maritime et de tout ce qui est formalités d’exportation en Côte d’Ivoire.

Nous avons aussi un service import, qui est chargé de tout ce qui concerne l’importation au niveau de l’aéroport et du port. Il s’occupe également des formalités de dédouanement et des livraisons ; bref de tout ce qui arrive à notre niveau et qui dépend de notre service.

A côté de cela, nous assurons aussi la manutention. Lorsque vous importez des produits en vrac, comme du ciment par exemple, cela dépasse le cadre de l’armateur. Il faut donc mettre en place un autre service pour en assumer la réception. Une fois les conteneurs à disposition, son travail à lui est terminé. C’est donc à nous de manipuler et d’entreposer la marchandise jusqu’à ce que l’on puisse la livrer au client. Cela implique des frais de magasinage, de manutention et autre.

Quelle est votre vision pour IFEC dans trois ans ?

Notre objectif est en fonction des réalités du pays. Nous nous portons bien quand il n’y a pas de troubles et que le pays est calme. Nous sommes intermédiaires entre le fournisseur, l’autorité ivoirienne (la douane) et le client. Il est donc clair que s’il n’a pas de craintes, le client importera toujours. Donc notre objectif, c’est de pouvoir être le numéro 1 de l’activité overseas management que nous avons commencé il y a deux ans. Nous avons commencé en intégrant le WFN et aujourd’hui nous faisons partie de quatre réseaux. Je pense que d’ici trois ans nous aurons atteint notre objectif, qui est d’assoir l’overseas management comme le moteur de notre activité.

Avez-vous quelque chose à ajouter ? Un message ?

Nous sommes une équipe très jeune et dynamique, et nous sommes très rapides. Au niveau de l’aéroport, nous sortons les colis en moins de trois jours. Au niveau du port, nous les sortons en moins de sept jours. Notre objectif premier est la satisfaction du client. Si le client est satisfait, il est clair qu’il restera avec nous et que l’argent viendra. Aujourd’hui, pour tout ce qui est import-export et formalités de douane, la maison à contacter, c’est l’IFEC.

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