Courtage d’Assurance en Côte d’Ivoire : Vakaramoko Samaké Présente la SCCONAS

Vakaramoko Samaké évoque les tendances du marché du courtage d’assurance en Côte d’Ivoire, et présente SCCONAS Assurances, ses domaines d’activité, sa stratégie, ses priorités et ses ambitions à moyen terme.

Interview avec Vakaramoko Samaké, Directeur Général de SCCONAS Assurances

Vakaramoko Samaké, Directeur Général de SCCONAS Assurances

Quelles sont les tendances du marché du courtage d’assurance en Côte d’Ivoire ?

Je pense que, de nos jours, le secteur du courtage d’assurance est en évolution. D’abord par le nombre de courtiers qui existent (nous sommes près de 200 courtiers actuellement), et ensuite par la qualité des courtiers. Il y a cinq ou six ans, il n’était pas évident de trouver des courtiers assez professionnels sur le marché de l’assurance. Mais de plus en plus d’efforts ont été mis en œuvre pour que les courtiers soient plus professionnels. Je crois que cela est très important et que cela dénote le potentiel et les opportunités qui existent et qui permettent aux courtiers d’apporter une valeur ajoutée à certaines assurances.

Cette tendance est-elle perçue par l’ensemble des intéressés ?

Nous essayons de nous positionner à travers la qualité de nos prestations ; ce que nous faisons par le suivi personnalisé de chacun de nos assurés et clients via un interlocuteur dédié, qui les suit au quotidien, de la souscription jusqu’au règlement d’un sinistre.

Je pense qu’à ce niveau, il reste du travail à faire. De la même manière que le taux de pénétration est faible sur le marché des assurances, le rôle du courtier est méconnu. Et je pense qu’il y a un travail essentiel à accomplir à ce niveau auprès de la population des assurés, vis-à-vis des assureurs. L’assureur a un rôle de création de produits d’assurance, de gestion du risque, de paiement des sinistres, etc. Le courtier a le rôle d’intermédiation, c’est-à-dire celui de mettre l’assuré en rapport avec l’assureur, de suivre la police d’assurance de celui-ci et surtout de lui permettre d’optimiser son portefeuille d’assurances et d’apporter ainsi une valeur ajoutée aux produits d’assurance et donc d’ajouter sa présence à la police d’assurance des assurés. Ce rôle a besoin d’être connu des assurés, mais aussi des assureurs, car l’assureur ne peut pas à la fois se consacrer à la création de produits, à la distribution (qui a un prix), au suivi et à l’optimisation. Ce rôle revient au courtier d’assurance qui a un rôle de complémentarité vis-à-vis de l’assureur. Ils sont partenaires, et ensemble, ils doivent contribuer à donner la meilleure image du secteur de l’assurance.

Quelle image les Ivoiriens ont-ils de l’assurance ?

Les Ivoiriens ressentent de plus en plus le besoin d’être couverts par des assurances. Il y a quelques années, la solidarité africaine permettait à beaucoup de personnes de se passer des assurances. Mais cette solidarité tend de plus en plus à diminuer. Cette solidarité qui disparait doit le faire au profit de l’assurance, et donc des assureurs dont la raison d’être est de gérer les risques. C’est leur travail. Ces entreprises sont là pour cela. Donc, nous devons de plus en plus transférer aux assureurs ces risques que le système africain gérait par solidarité. Ce travail est en cours. Les courtiers doivent donc apporter leur contribution à cela par la sensibilisation, l’information, mais surtout par l’optimisation du portefeuille. Parce que nous sommes en Afrique, nous sommes dans un pays où le pouvoir d’achat est peu élevé, donc le besoin doit se faire ressentir, car la couverture d’assurance ne représente pas une priorité. Un grand travail de sensibilisation s’impose donc. Au-delà des besoins vitaux, il existe aussi les risques que nous devons pouvoir couvrir par une police d’assurance.

Il s’agit donc d’un travail de longue haleine.

Oui, chacun a son rôle à jouer. L’état a son rôle régalien à jouer en mettant à disposition des moyens d’information et de communication. Les assureurs ont leur rôle à jouer à travers la sensibilisation et le respect de leurs engagements. Les courtiers ont également leur rôle à jouer à travers la sensibilisation, mais aussi le suivi et les conseils qu’ils apportent aux assurés pour que ceux-ci soient dédommagés en cas de sinistre, parce que la meilleure publicité de l’assurance, c’est de payer les sinistres. Tout cela se fait déjà, mais il faut aller au-delà.

N’y a-t-il pas aussi un souci de crédibilité ? Les gens ont peut-être peur de ne pas être remboursés.

Oui, je pense que cela existe, mais il faut noter que le taux de remboursement des sinistres a quand même connu une augmentation. Cependant, il reste beaucoup à faire en matière d’assainissement du milieu de l’assurance, parce qu’il faut que les compagnies d’assurance existantes disposent d’une couverture financière suffisante pour pouvoir respecter leurs engagements. Mais je pense qu’il y a un travail de fait dans ce sens-là, et ce à plusieurs niveaux, comme à la CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances) par exemple.

Quelle est votre analyse de la concurrence ?

Nous sommes sur un marché libéral. Le plus important, c’est la valeur ajoutée que vous apportez pour vous imposer. En tant que courtiers SCCONAS, nous essayons de nous positionner à travers la qualité de nos prestations ; ce que nous faisons par le suivi personnalisé de chacun de nos assurés et clients via un interlocuteur dédié, qui les suit au quotidien, de la souscription jusqu’au règlement d’un sinistre. Nous misons sur l’innovation. Présentement, pour nous, cela signifie mettre en place une « assistance constat », dont le but est d’aider nos assurés en les prenant en charge dès qu’ils font un sinistre, en faisant appel à un constatateur pour le dossier, avec un expert automobile qui se rendra sur place. Tout cela permet à l’assuré de vaquer à d’autres occupations. C’est-à-dire que l’assuré décide d’externaliser la gestion de son portefeuille assurance auprès d’un courtier afin que cette entreprise puisse s’occuper du rôle pour lequel elle a été créée.

Parmi les domaines où vous êtes présents, il y a l’assurance vie, l’assurance habitation, l’assurance automobile, etc. Y a-t-il un domaine dans lequel vous vous spécialisez le plus ?

Nous sommes présents dans tous les domaines. Mais pour 2017-2018, nous serons beaucoup plus présents au niveau de la gestion santé. Parce qu’au-delà de l’agrément de courtage que nous avons obtenu en 2008, nous venons d’obtenir cette année, l’agrément en gestion santé. Cela nous permettra désormais d’aider nos assurés à optimiser leur portefeuille santé. Nous pourrons les encadrer, leur permettre d’avoir une bonne couverture santé, dans les limites du montant qu’ils auront à disposition. Deuxièmement, il s’agira aussi d’accompagner les compagnies d’assurance par un système de gestion optimal de leur portefeuille santé. Pour nous, la santé, c’est de l’information et des statistiques essentielles. Actuellement, très peu de gestionnaires sur le marché arrivent à fournir des statistiques mensuelles. Nous voulons, à travers notre agrément santé, mettre des statistiques mensuelles à disposition des assurés et des assureurs, afin de leur permettre de connaître les niveaux de consommation, et d’anticiper sur les gros consommateurs par une sensibilisation et une prise en charge effective, afin d’optimiser le portefeuille assurance santé et éviter ainsi les majorations. Malheureusement, ce qui arrive souvent lors du renouvellement, c’est qu’on informe le client pour lui dire que son taux de consommation a augmenté et qu’il va donc devoir payer une surprime. Une façon d’anticiper tout cela, c’est de mettre à disposition ces différentes statistiques et de travailler à la sensibilisation et à la gestion efficace du budget assurance santé. Il s’agit donc du secteur que nous allons développer le plus pour 2017-2018.

L’autre secteur que nous sommes en train de développer, c’est le courtage en réassurance. Nous sommes en train de mettre en place un système beaucoup plus efficace pour permettre d’accompagner nos différents assurés qui ont des couvertures d’assurance sur des risques importants, afin de leur permettre de savoir qui sont les différents réassureurs qui sont derrière eux pour les différents risques.

Dans votre stratégie, vous devez vous adresser à la fois aux assurés et aux assurances. Quel est votre discours par rapport aux assurances ?

L’assureur et nous, nous sommes partenaires, nous sommes complémentaires, parce qu’au niveau de l’assurance, nous apportons un plus. Il n’est pas toujours évident pour les assureurs qui sont dans la concession, dans la création, dans l’innovation, d’être dans la distribution de façon efficace. Cette distribution et cette gestion optimale personnalisée ne peuvent se faire que par les courtiers. Les assureurs doivent comprendre que les courtiers n’ont pas de produits d’assurance. Ils commercialisent les produits des compagnies d’assurance. Il s’agit donc d’un travail de synergie que nous devons accomplir, dans la complémentarité. Il est important qu’on le sache pour éviter que l’on se marche dessus par moment.

Êtes-vous ouvert à des partenariats d’ordre financier ?

Absolument. Nous vivons actuellement dans un monde où l’on ne peut pas être fermé. Si vous voulez aller loin, vous êtes obligé de vous ouvrir. Dans le monde entier on voit de grands groupes s’associer pour évoluer. Si des PME comme la nôtre veulent évoluer, elles doivent ouvrir leur capital à un certain moment, que ce soit à des institutions, à des investisseurs ou autres. Pour preuve, nous avons commencé avec un capital d’un million, puis nous avons atteint les cinq millions en SARL, et aujourd’hui nous passons le capital à cent millions en SA avec conseil dadministration. Et nous irons plus loin avec l’ouverture de capital à d’autres investisseurs pour permettre à l’entreprise de s’élargir et d’être ouverte au monde entier. Notre perspective n’est pas de nous limiter à la Côte d’Ivoire. Dans un an, nous devons être dans un ou deux pays de la sous-région, puis dans deux ans nous devons être dans toute la région, et même en Afrique subsaharienne. Mais cela ne peut se faire que par l’ouverture. Donc, je pense que toute entreprise désireuse d’évoluer sur le long terme est obligée de faire preuve d’ouverture.

Quelle votre priorité du moment ?

Notre priorité du moment est de pouvoir nous positionner. Nous sommes sur un marché très concurrentiel. Nous avons un niveau de croissance qui nous a permis aujourd’hui de nous situer dans le top 10. Outre nous maintenir à ce positionnement, notre priorité est d’aller au-delà, dans le top 5. Mais surtout, comme je vous l’ai dit, ouvrir d’autres filiales dans la sous-région.

Quelle est votre ambition à moyen terme ?

Ce que nous voulons c’est être les meilleurs sur le marché en offrant des prestations de qualité. Le meilleur, pour nous, cela signifie être à l’écoute de nos clients et les satisfaire. C’est permettre d’optimiser le portefeuille d’assurance de nos assurés, être en adéquation avec la réglementation en vigueur, être en synergie et en complémentarité avec les compagnies d’assurance, et, enfin, nous retrouver dans le top 5 et même pourquoi pas numéro 1.

Pour conclure, je voudrais dire un mot aux assurés. SCCONAS Assurances est une société de courtage dynamique, qui dispose d’un personnel qualifié, disponible, courtois, à leur disposition, et qui travaille dans l’intérêt des assurés. C’est extrêmement important, parce que les assurés ont l’impression que nous travaillons pour les compagnies d’assurance. Nous travaillons en partenariat avec les compagnies d’assurance pour la vente de leurs produits. Donc, nous respectons la réglementation en vigueur, mais nous travaillons dans l’intérêt des assurés pour leur permettre d’avoir une bonne couverture, un ratio risques/coûts intéressant, d’être dédommagés dans des temps, mais surtout pour optimiser leur portefeuille d’assurance. Donc, nous sommes à leur disposition, et nous sommes prêts à les accompagner dans tous les risques qu’ils auront bien voulu choisir.

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