Secteur de l’Immobilier au Sénégal et en Afrique de l’Ouest : Elhadji Hamidou Badji Présente le Groupe Teyliom

Elhadji Hamidou Badji présente le Groupe Teyliom, un groupe Africain présent dans différents secteurs d’activité, tels que les télécommunications et l’immobilier. Il évoque également les projets du moment, notamment l’avènement du centre urbain de Diamniadio, et partage sa vision pour le futur du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest.

Interview avec Elhadji Hamidou Badji, Directeur de la Stratégie et du Développement du Groupe Teyliom

Elhadji Hamidou Badji, Directeur de la Stratégie et du Développement du Groupe Teyliom

Pourriez-vous nous présenter le Groupe Teyliom (histoire, activités, données clés…) ?

Le Groupe Teyliom a été créé en 2001. Nous étions d’abord dans le secteur des télécommunications, et à partir de 2005 nous sommes entrés dans l’immobilier de façon énergique à travers la mise en place d’une première infrastructure ici à Dakar, un immeuble de bureau qui a été fait en ville et dénommé Trillenium Dakar. De 2005 à 2014, nous avons été très actifs au niveau de la promotion immobilière et l’idée pour nous était toujours d’aller vers une stratégie de diversification des infrastructures, donc de ne pas se limiter seulement aux bureaux, mais d’aller sur le tertiaire, le résidentiel, le commercial, l’hôtelier, et également l’industriel. Cela nous a permis de développer un patrimoine d’environ 125.000 mètres carrés à Dakar. Le déclic est arrivé en 2014, particulièrement sur cette idée de rentrer dans une stratégie de devenir in fine un développeur de centres urbains à travers l’opportunité qui a été donnée par la nouvelle ville de Diamniadio. Nous avons utilisé cette opportunité pour augmenter notre chaîne de valeur, c’est-à-dire ne pas seulement se limiter à la promotion immobilière, mais y ajouter également la construction et les métiers liés à l’étude et à la conception des bâtiments. Au-delà de ça, nous avons comblé la chaîne de valeur en étant très actifs dans le property management et le facility management. C’est-à-dire que globalement, Teyliom est présent du début à la fin. Nous accompagnons le client de l’étude, à la conception, au management de son immeuble et à la gestion technique. Donc au fur et à mesure, notre ADN est devenu très immobilier. Naturellement, en se frottant à différents secteurs, nous avons développé un certain appétit à ajouter des activités à notre cœur de métier. Nous avons développé des activités hôtelières, notamment le développement du Radisson à Dakar en 2009, qui est un hôtel 5 étoiles et qui très prisé de la clientèle, avec un taux d’occupation extrêmement performant. Nous avons ouvert un centre commercial, le Sea Plaza, ici à Dakar, qui est l’un des plus grands centres et qui a été créé en 2009 également. Ensuite, nous avons investi au niveau de la logistique avec la mise en place d’un parc logistique à côté de l’Aéroport International Blaise Diagne. Il y a également notre investissement dans l’immobilier pour être un développeur de centres urbains en l’Afrique de l’Ouest. Depuis 2001, nous avons développé plusieurs business units, dans des secteurs pluridisciplinaires et complémentaires, avec une présence dans le secteur des télécommunications par exemple. Nous avons une participation capitalistique au niveau de Free Sénégal et de MTN Côte d’Ivoire. Le tout pour devenir un développeur de centres urbains en Afrique.

Comment évaluez-vous votre secteur d’activité ?

Nous avons une approche clientèle mesurée, spécifique et privilégiée. Là où nous avons un différentiel certain, c’est que nous mettons l’accent sur la qualité de nos finitions et la durabilité de nos infrastructures. Et surtout, nous apportons cette solide expérience aux clients.

Le secteur immobilier est très vaste, il faut le contextualiser. De notre point de vue, la compétition d’aujourd’hui n’est plus entre les nations, mais plutôt entre les villes. Les 40 plus grandes villes du monde représentent environ 60% de la richesse mondiale. Vous avez environ le top 10 des villes dans le monde qui produisent approximativement 8.000 milliards en termes de PIB. L’Afrique de manière cumulée ne produit que 3.500 milliards de dollars en termes de PIB. Pour nous, l’urbanisation constitue un véritable moteur pour l’immobilier. Mais elle doit en être un quotient positif pour l’immobilier, car dans les capitales Africaines nous avons approximativement le même modèle : des capitales très fortes qui sont des villes uniques en termes de dimension et de production de ressources économiques, et qui drainent l’ensemble des populations parce qu’elles veulent aussi bénéficier de ces richesses. Malheureusement, l’urbanisation n’a jamais été un quotient positif parce qu’à un moment donné, la ville produit des ressources, telles que l’eau et l’électricité par exemple, qui sont dimensionnées pour un certain nombre de personnes. Ainsi, quand ces personnes sont en surnombre par rapport aux ressources disponibles, il devient difficile de pouvoir bien servir la population se trouvant dans cette ville et derrière vous avez les différents problèmes liés à la surpopulation et à la pauvreté. Donc notre positionnement dans ce secteur en Afrique de l’Ouest, et particulièrement au Sénégal, nous a inscrit dans le cadre des nouveaux centre urbains crées. Le centre urbain de Diamniado est un véritable exemple. Il se trouve à 30 km du centre-ville et à 15 km de l’Aéroport International Blaise Diagne. Teyliom a été l’un des premiers promoteurs à s’engager sur ce centre urbain et à créer une batterie de projets qui puissent servir correctement l’ensemble des clients. Et cela est en corrélation avec l’état de notre secteur aujourd’hui. Que ce soit au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, notre secteur s’est bien porté durant cette période de crise sanitaire où nous avons pris l’ambition de développer des centres urbains. Naturellement, la crise du COVID-19 a eu un impact, mais cet impact a été cantonné à la gestion de la crise qui a été bien faite par nos états d’Afrique de l’Ouest. On observe une reprise des activités avec l’engagement des clients et nous nous trouvons à une intersection très intéressante. Au-delà de ce point, nos pays font face à une forte émergence de la classe moyenne, de plus en plus exigeante en termes de créativité et de qualité.

Quels sont vos projets du moment ?

L’approche de Teyliom est orientée vers la diversité de ses infrastructures. Aujourd’hui, principalement au niveau de Diamniado, nous sommes en train de finaliser notre plateau résidentiel, formé d’un ensemble de villas et d’appartements, qui doivent servir à accueillir la population. Nous avançons également sur un projet hôtelier et sur un projet d’infrastructure tertiaire au niveau de Diamniadio, parce que naturellement, le centre urbain est vu comme un centre de vie, mais il est vu également comme un centre économique, et notre engagement en tant que promoteur immobilier va dans ce sens. Par ailleurs, au niveau du centre-ville de Dakar et dans la périphérie du centre-ville, nous sommes engagés dans 2 projets de mise en place d’infrastructures résidentielles et d’appartements haut de gamme qui seraient de nature à pouvoir servir une classe moyenne forte avec des besoins particuliers. Aussi, nous terminons un hôtel 4 étoiles au niveau du centre-ville pour accueillir les futurs visiteurs, touristes d’affaires, qui viendront au Sénégal, et qui permettra de compléter notre plateau hôtelier dans le pays, constitué d’un hôtel 5 étoiles (le Radisson) et 4 étoiles (le Yass Dakar). A court terme, nous aurons la livraison des projets résidentiels sur Diamniadio dans un horizon d’une année, la livraison également de projets de même nature dans la périphérie de Diamniadio, près du lac rose, dans la zone de Bambilor.

Quelle est votre approche commerciale ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que l’achat d’un bien immobilier est différent d’un achat ordinaire. C’est un achat pour une vie. Nous avons une approche clientèle mesurée, spécifique et privilégiée. Nous n’avons pas une approche si différente des autres, mais là où nous avons un différentiel certain, c’est que nous mettons l’accent sur la qualité de nos finitions et la durabilité de nos infrastructures. Et surtout, nous apportons cette solide expérience aux clients. Nous y ajoutons une approche digitale qui permet aux clients, à travers le site web, de visiter notre portefeuille immobilier (villas et appartements) de manière totalement digitale, et ensuite d’avoir un contact direct avec nos commerciaux.

Quel type d’investisseur souhaitez-vous attirer ?

Des investisseurs ambitieux, qui comprennent l’importance du développement des centres urbains en Afrique, principalement des investisseurs financiers, des structures bancaires et des institutions internationales, c’est-a-dire des investisseurs pouvant apporter une expertise technique et opérationnelle à la réalisation de nos infrastructures.

Quelle est votre vision pour le futur du pays et de la région ?

L’Afrique de l’Ouest est en plein changement, avec une stabilité et des indicateurs macroéconomiques très intéressants. Nous voyons émerger de grandes ambitions en termes d’infrastructures routières et ferroviaires. Au Sénégal, nous avons l’avènement du centre urbain de Diamniadio, et les autres pays de la sous-région vont dans le même sens. De plus, les politiques facilitent également de genre d’initiatives. Il y a de nombreuses opportunités à saisir, au regard du développement des infrastructures routières par exemple. Cela est vraiment impressionnant. Il y a 10 ans, nous avions une grande concentration de nos populations sur Dakar. Aujourd’hui, il est possible de répartir les ressources dans un champ beaucoup plus large avec les nouveaux centres urbains qui sont mis en place. Donc il y a clairement beaucoup d’avantages à investir en Afrique de l’Ouest actuellement, et spécifiquement dans le domaine de l’immobilier.

 

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