Le Secteur de la Sécurité Privée en Côte d’Ivoire par Serge Kouakou de G4S
Serge Kouakou, Directeur Général de G4S Côte d’Ivoire, partage son évaluation du secteur de la sécurité privée en Côte d’Ivoire.
Serge Kouakou, Directeur Général de G4S Côte d’Ivoire, partage son évaluation du secteur de la sécurité privée en Côte d’Ivoire.
« La sécurité privée est un secteur très important que je qualifierai pour être exact de stratégique. Sans sécurité, il n’y a pas de développement. Nous avons beau avoir les meilleurs indicateurs en doing business et les meilleurs plans d’investissement, sans la sécurité, les investisseurs ne s’intéresseront pas à la Côte d’Ivoire. Il y a près de 800 entreprises de sécurité privée en Côte d’Ivoire. Malheureusement sur les 800, il n’y en a que 105 qui ont un agrément. Il ne serait pas incorrect d’avancer qu’à l’instar de tout produit, il y a des sociétés de sécurité pour toutes les bourses, malheureusement avec les risques induits. Nous avons donc une dizaine de sociétés de sécurité relativement structurées, et à côté de ce top 10, il y a près de 20 autres entreprises qui se situent au milieu. Enfin, vient la grande majorité des entreprises qui ont des pratiques bien en deçà des standards minimums. C’est pourtant un secteur très exigeant [car la sanction est potentiellement l’intégrité physique du client ou de ses biens qui serait menacée] avec pour service principal la fourniture de services humains, communément appelé gardiennage, mais qui en réalité couvre aussi les services d’escorte, de sécurité événementielle, de conducteurs de sécurité, d’agents de sécurité incendie, voire de réceptionniste, etc. A côté de la surveillance physique, il y a un développement récent des services de sécurité électronique, notamment des systèmes d’alarme, de contrôle d’accès et de vidéosurveillance qui sont très prisés par les clients pour les avantages qu’ils offrent. Toutefois, la vidéosurveillance, et plus largement la sécurité électronique, n’est pas nécessairement conçue comme un dispositif de sécurité car de nombreux installateurs sont certes de bons techniciens, mais n’ont aucune notion de sécurité et se contentent juste de transmettre des images. Ce sont des ingénieurs, des électroniciens, qui n’abordent pas le produit comme étant un produit de sécurité mais comme un outil. Il y a une très forte nuance avec ces opérateurs-là. C’est un secteur avec de nombreux intervenants qui ont une méconnaissance profonde des enjeux du secteur », explique Serge Kouakou.