Groupe CFAO
Fabrice Desgardin, PDG de CFAO Automotive
Le Groupe CFAO – Groupe Compagnie Française de l’Afrique Occidentale – a été en Afrique depuis plus de 120 ans. Côte d’Ivoire est un exemple idéal de ce que tout le Groupe CFAO fait l’Afrique. Le Groupe CFAO a quatre principaux domaines d’activité; l’automobile, la distribution pharmaceutique, la technologie et, enfin, l’industrie.
Interview avec Fabrice Desgardin, PDG de CFAO Automotive
Aujourd’hui, l’incertitude accrue met un frein à l’environnement commercial. A votre avis, quels sont les défis majeurs auxquels la Côte d’Ivoire fait face ces jours-ci?
La confiance revient petit à petit mais sans avoir chassé complètement l’incertitude. Parmi les problèmes qui doivent être résolus pour éclaircir l’environnement commercial je distinguerai en priorité celui de la sécurité, la remise au travail de l’appareil étatique (Gouvernement et Administration), la réconciliation nationale et son corolaire l’unité territoriale qui n’est pas suffisamment rétablie. Le deuxième défi est de mettre toute l’équipe gouvernementale et ses administrations au travail. Une bonne tenue des élections législatives peut être une bonne base de départ pour la résolution du troisième défi qui est celui de la réconciliation nationale entre les différentes parties qui doit permettre une réorganisation sans heurts dans le pays.
La sécurité n’est pas complètement rétablie et reste un obstacle pour beaucoup d’investisseurs qui ne sont pas complètement convaincus que la page soit bien tournée. C’est un problème que je m’efforce d’expliquer à tous nos visiteurs extérieurs car nous entendons trop souvent des promesses d’aides conséquentes, pour des projets certes nécessaires, mais qui sont à moyens et longs termes alors qu’il y a des urgences. C’est maintenant qu’il faut des moyens pour remettre sur pied ce qui a été détruit et lancer des projets qui donnent foi en des jours meilleurs. La sécurité ne peut s’obtenir sans équipement, rétablir une force publique nécessite de lui les moyens de faire son travail. Pour ce faire il faut favoriser un peu plus l’aide directe urgente, un appui qui a peu les faveurs des bailleurs malgré ses bienfaits économiques. J’en veux pour preuve le frémissement dans les affaires ressenti par beaucoup lorsque la France a donné une aide budgétaire directe au sortir des évènements.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent investir dans le marché Africain et notamment en Côte d’Ivoire?
Continent aux plus fortes croissances démographiques et où l’on trouve des croissances économiques à 2 chiffres l’Afrique a bien évidemment un avenir prometteur. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste, je dirai même plus que les autres pays de la sous-région elle doit combler plus d’une dizaine d’années de disette au niveau de l’entretien des infrastructures et de l’investissement dans de grands chantiers. Ponts, centrales électriques, barrage, autoroutes, technologie de l’information, autant de grands chantiers indispensables dont le pays ne peut plus différer leur lancement.
Il faut donc s’attendre à une forte augmentation des investissements dans les années à venir. Des investissements portés par une économie réelle qui a toujours fonctionné malgré les crises et par une aide extérieure qui ne devrait pas faire défaut. L’atteinte du point d’achèvement du processus PPTE qui permettra une annulation de la dette contribuera au rattrapage rapide du retard accumulé en terme de développement. Dans ce contexte, mon seul message aux investisseurs est: «N’hésitez pas».
Quel est le rôle que la CFAO pourrait jouer dans ce contexte?
La CFAO est présente dans presque 28 pays africains ainsi que dans tous les territoires français d’outre-mer et le Vietnam. Le groupe intervient dans quatre domaines; le secteur automobile qui représente plus de 50% des activités du groupe. La distribution des produits pharmaceutiques qui occupe la deuxième place représente environ 25 à 30%. CFAO technologie représente à peu près 15% et le reste étant réalisé lieu les activités industrielles, tel que des brasseries au Congo ou des industries de plastique.
CFAO is seen as a solid group with experienced staff. Clients know that they can expect quality, a wide range of services and reliable support to listen to their concerns and problems.
CFAO Côte d’Ivoire est une parfaite illustration du Groupe puisqu’on trouve présents dans le pays tous ses secteurs d’activités et cela dans des proportions comparables à son ensemble. Nous y détenons actuellement 7 filiales, quatre dans l’automobile, une dans la répartition de produits pharmaceutiques, une société de technologies et une usine de plasturgie.
Ces filiales représentent les plus grands constructeurs ou fabricants : TOYOTA, MITSUBISHI, ISUZU, FUSO, DAF, YAMAHA, PEUGEOT,CITROEN et BRIDGESTONE en automobile, les plus grands laboratoires de pharmacie, OTIS, IBM, CISCO en Technologie et les produits BIC, rasoirs et stylos, fabriqués sous licence en industrie.
D’autres secteurs sont en cours d’étude mais il est un peu tôt pour en parler.
Pourriez-vous nous expliquer votre stratégie à moyen terme en Côte d’Ivoire?
En ce qui concerne le secteur automobile, il nous importe de mettre toutes nos filiales aux normes internationales afin qu’elles deviennent des sites modernes dignes qui n’ont rien à envier à l’Europe. Dans un marché automobile tiré vers les produits à bas prix, souvent d’origine chinoise, notre différenciation se fait dans le service et la couverture territoriale. Il est impératif pour nous de toujours rechercher la meilleure qualité de service et d’étendre notre présence à l’intérieur du pays afin de pouvoir maintenir notre part du marché.
Dans le domaine de la technologie, nous sommes toujours à la pointe du progrès en matière d’amélioration. Nous sommes impliqués dans la communication de pointe et les projets IT. Nous avons de gros clients avec lesquels nous créons de l’innovation. Nous avons de grands projets dans ce domaine donc je ne vois pas de grands changements de stratégie dans un proche avenir.
Quels sont les projets que vous mettez en exécution?
Essentiellement dans le domaine de la communication – une solution intégrée pour tous ceux qui veulent transmettre le message par voie vocale ainsi que des données. Par exemple nous avons été un acteur important (en sous-traitance) pour la collecte des résultats des élections. Notre travail varie du développement d’un amphithéâtre avec traduction instantanée à la création d’un système radio qui couvre un large éventail de clients.
Il y a aussi le «internet banking» qui gagne du terrain au fur et à mesure que des filiales bancaires s’installent dans le pays. Si un client ou une entreprise veut développer un réseau de communication interne avec son siège, nous proposons des solutions pour acheminer les messages par voie vocale ou par transfert des données au sein de l’entreprise.
Et la branche pharmaceutique?
Nous prévoyons de lancer la construction d’un nouveau bâtiment plus en adéquation avec nos besoins et nous comptons améliorer notre capacité de livraisons dans des temps records l’ensemble des 800 pharmacies du pays. Nous développons la para- pharmacie et les génériques.
L’industrie du plastique a connu quelques difficultés. Nous avons dû recentrer notre gamme de produits en abandonnant ceux qui nécessitaient des renouvellements d’outillage et de matériels trop coûteux par rapport à leur rentabilité. Là aussi, nous restons en veille permanente pour tout projet de développement qui se présenterait.
Sur ce plan, le Groupe s’applique une règle de bon sens, les projets dans de nouveaux secteurs ne doivent pas entraver ceux des activités existantes.
Au début, nous avons parlé de l’incertitude qui est un des défis majeurs. Quels sont les défis majeurs pour vous et pour la CFAO?
Nous proposons des produits souvent haut de gamme et il est naturel que dans l’incertitude les clients réfléchissent à deux fois avant de prendre leur décision. Laissez moi vous donner un exemple: jusqu’à il y a quelques jours les sociétés d’assurance ne couvraient pas le vol. Chacun hésitait donc à acquérir des véhicules chers et ce tant que la sécurité n’est pas parfaitement rétablie.
Dès que cela sera le cas et que les voyages se feront aisément sur toute l’étendue du territoire nous aurons comme priorité de ré-ouvrir notre agence de Bouaké à partir de la quelle nous pourrons dynamiser nos actions commerciales dans le centre et le nord et notamment dans le secteur minier et bien sûr tout ce qui est agricole.
Nous comptons également relancer la recherche d’agents qui puissent nous représenter dans les grandes villes. Pour mener à bien ces projets il faut la libre circulation des biens et des personnes, donc la sécurité.
Qu’est-ce qui fait qu’un client vous choisit plutôt qu’un de vos concurrents? Quelle est votre force? Que peut CFAO offrir en plus?
Présent depuis plus de 120 ans en Afrique, CFAO est devenue une véritable marque. Si je prends l’exemple de l’automobile, notre première représentation remonte à 1914 à Abidjan. Cela fait bientôt un siècle que nous sommes présents dans ce secteur. CFAO a surmonté toutes les crises sans jamais suspendre CFAO activités.
Nous sommes perçus comme un Groupe sûr, avec du personnel expérimenté. Les clients savent trouver dan s nos installations un standard de qualité, une gamme de service et des interlocuteurs fiables à l’écoute de leurs problèmes. Généralement plus chers que la concurrence nous devons nous appuyer sur ce ressenti et toujours chercher à améliorer notre service.
De nos jours la clientèle locale a les mêmes exigences que celle des pays européens. Ses attentes sont tout aussi louables et sont sensiblement identiques. Nous travaillons donc à la fois à l’amélioration constante de nos locaux, à la mise à niveau de nos équipements techniques. De même, nos collaborateurs suivent en permanence des cursus de formation techniques et de gestion afin de toujours remettre en cause nos méthodes.
Cette capacité d’investissement humain et matériel inspire confiance aux constructeurs qui nous choisissent pour les représenter et nous rend légitimes auprès de la Clientèle. Cette situation de force dure depuis des années mais nécessite de ne jamais s’endormir. La concurrence s’améliore également, nous devons donc toujours maintenir une avance.
Avez-vous un réseau national?
Non, malheureusement le réseau actuel est limité à Abidjan. Notre réseau national n’a pas été épargné par les crises et la cassure du pays nous a contraints à fermer nos agences intérieures que nous ne pouvions plus alimenter en marchandises et gérer convenablement.
Comme évoqué tout à l’heure il s’agit pour nous d’un défi que nous comptons relever dès 2012. La proximité est une composante du service rendu à la clientèle. Et comme le service est notre meilleur atout de diversification nous ne devons pas attendre. Nous comptons donc nous réinstaller à Bouaké au cours du premier semestre 2012.
Quel est votre dernier message et votre vision pour la CFAO?
Ma vision de l’avenir pour CFAO s’inspire du passé. Notre Groupe CFAO a toujours su être à l’écoute de son époque et remettre en cause des plans complets de ses activités. Du troc il ya plus d’un siècle, le Groupe CFAO est passé de la distribution de masse (pagnes et marchandises de premières nécessités) à des domaines de plus en plus techniques. Soit parce que le produit lui-même évoluait, par exemple l’automobile ou la bureautique, soit parce que le mode de distribution nécessitait un savoir faire et des moyens particuliers, par exemple la répartition pharmaceutique, l’informatique.
Nous avons su à chaque période abandonner des secteurs d’activités, en trouver voir en créer de nouveaux. Tout bouge en permanence et de plus en plus vite. Nous devons analyser ce mouvement perpétuel, être à l’écoute de la Clientèle, détecter ses besoins et ceux du continent pour adapter la nature et la forme de nos activités afin de demeurer un de ses acteurs importants.
Nul doute que des projets, dont il est difficile de parler aujourd’hui, sont sans cesse à l’étude. Tout ce que je peux dire c’est que le développement est une activité à part entière du Groupe. Basé au siège ce service assure une veille technologique et économique permanentes et reste à l’affût de toutes les opportunités. Chacun sait que dans la jungle ce n’est pas le plus gros qui mange le plus petit mais le plus rapide.
Notre organisation centralisée se décline au niveau des territoires et lorsque des choix stratégiques sont opérés ils sont appliqués dans le maximum de pays pour s’assurer de la synergie maximale.
Chaque collaborateur peut donc être confiant que l’avenir est dans de bonnes mains. Et comme il est souvent dit: un collaborateur heureux rend ses clients heureux!