Conformité, Contrôle, QoS et QoE en Afrique de l’Ouest : Narcisse Godrin-Kouadio Présente Valsch Consulting

Narcisse Godrin-Kouadio nous parle de l’internationalisation de Valsch Consulting en Afrique de l’Ouest et partage sa volonté de voir le groupe devenir une référence en termes de conformité, de certification, de contrôle, de QoS et de QoE, non seulement en Côte d’Ivoire, mais également dans l’ensemble de la sous-région. Il évoque également l’obtention de la certification ISO 9001 version 2015, et dresse un bilan des réalisations de l’année 2018.

Interview avec Narcisse Godrin-Kouadio, Directeur Général de Valsch Consulting

Narcisse Godrin-Kouadio, Directeur Général de Valsch Consulting

Parlez-nous de l’internationalisation de Valsch Consulting dans la sous-région. Quels sont les axes stratégiques de développement que vous avez mis en place ?

Le groupe Vasch Consulting a travaillé sur une stratégie qui repose sur cinq axes principaux. Le premier concerne le développement des différents secteurs du groupe, avec de nouveaux produits et services. Le deuxième axe porte sur l’internationalisation de l’entreprise, son implantation dans la sous-région et dans d’autres pays de l’Afrique Centrale. Le troisième axe porte sur la consolidation de notre marge de sorte que la rentabilité puisse permettre de développer l’entreprise. Le quatrième axe a porté sur la certification de notre structure aux normes ISO 9001 version 2015. Et enfin, le cinquième axe a pour objectif de rendre l’entreprise forte, avec des actifs durables. Ce sont ces cinq axes qui concernent le plan stratégique quinquennal de l’entreprise 2016-2020, et que nous déroulons depuis que nous avons pris les rênes de cette entreprise. Pour le premier axe, nous visons 5 filiales pour cette année 2019. Outre la filiale du Sénégal qui a été ouverte en 2018, cette année, nous avons 5 filiales en projet : le Burkina Faso, le Mali, le Togo, la Guinée-Bissau et le Bénin. Ces pays ont été choisis parce que la maturité des opportunités le permet. Nous avons déjà ouvert la filiale du Burkina Faso et celle du Togo. En Q2 et en Q3, les 3 autres filiales devraient pouvoir être ouvertes. Dans chacun de ces pays, il y a des opportunités dans le domaine des télécoms et des TIC, notamment du datacenter et de la fibre optique. Au Burkina Faso par exemple, nous faisons actuellement une campagne de mesure sur la qualité du réseau 2G, 3G et 4G avec l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes). Nous avons eu le projet après un appel d’offres lancé en janvier, et nous sommes actuellement en train de le dérouler, jusqu’à fin avril. Nous travaillons également avec l’ONATEL (Office National des Télécommunications), l’opérateur historique du Burkina Faso, sur l’audit des infrastructures télécom et fibre optique. Au Mali, nous avons soumissionné à des appels d’offres dans le domaine de la qualité de service, notre corps de métier initial, et dans l’audit de toutes les infrastructures télécom du Mali. Cette opportunité est en cours de validation avec l’AMRTP (Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications/TIC et des Postes). De plus, nous travaillons également avec le Ministère des TIC. En Guinée-Bissau, nous travaillons aussi avec l’autorité de régulation. Nous faisons une étude de faisabilité sur la construction d’un datacenter et de toute la connectique qui pourra abriter les infrastructures gouvernementales, les Ministères, la Poste, etc., afin de regrouper les données de tout le pays. Une partie de ces bandes passantes sera commercialisée avec les entreprises privées locales de la Guinée-Bissau. Nous devons finaliser cette étude et fournir les livrables en avril, puis, en Q2, un appel d’offres sera lancé pour la construction de ce datacenter. Nous allons postuler et nous allons aider en tant que conseil pour le suivi et la réalisation de ces travaux. Au Bénin, nous travaillons dans le domaine de l’énergie avec l’entreprise CONTRELEC (Agence de Contrôle des Installations Electriques) qui est le régulateur du pays. Nous avons soumissionné notre dossier afin d’obtenir l’agrément pour être un bureau de contrôle. CONTRELEC est l’organe certificateur mais c’est le Ministère de l’Energie qui donne l’agrément. Nous sommes en voie d’obtention de cet agrément pour être un bureau de contrôle, au même titre que Bureau Veritas, afin d’exercer le contrôle des installations électriques au Bénin. Nous sommes également présents au Togo et nos équipes travaillent avec Togocel, l’opérateur historique. Depuis l’année passée, nous travaillons au swap du réseau de Togocel avec des équipements Nokia. Nous sommes prestataires de l’entreprise Nokia sur le réseau. Nous travaillons aussi sur un appel d’offre avec l’autorité de régulation sur la mise en service d’un système de gestion de la fiabilité de la facturation des appels et des services des opérateurs de téléphonie mobile. En effet, l’autorité de régulation a reçu des plaintes de clients qui doutaient de la fiabilité de la facturation des services par les opérateurs. L’autorité de régulation veut donc acquérir des équipements pour mesurer en temps réel l’efficacité et la fiabilité de la facturation. Nous avons soumissionné à cet appel d’offres et nous sommes au dernier round. Cela nous permettra d’avoir notre système de gestion implanté au Togo, afin de travailler durablement avec l’autorité de régulation. Et puis, nous sommes également en appel d’offres sur tout ce qui est régulation des campagnes de mesure QoS et QoE sur le territoire togolais. Toutes ces activités ont alimenté notre désir de nous implanter dans ces différents pays afin de mieux les servir. Par ailleurs, nos ressources humaines dans ces pays seront des locaux. C’est là notre plan stratégique 2019 pour l’internationalisation de Valsch Consulting dans la sous-région. Cela nous fera donc 6 filiales à la fin de cette année, en comptant celle du Sénégal qui existe déjà.

Parlez-nous de la filiale du Sénégal.

Cette année, nous sommes dans une phase de conquête d’opportunités réelles, en nous basant sur les agréments que nous avons signés, afin de booster notre chiffre d’affaires. Comparativement à l’année passée, nous avons prévu une augmentation de 25% de notre chiffre d’affaires.

La filiale du Sénégal s’appelle Valsch Energie. Nous avons voulu faire de cette filiale le précurseur de notre développement dans le secteur de l’énergie. Au Sénégal, nous avons commencé notre activité avec deux projets, dont la vérification du contrôle de conformité des installations électriques et des compteurs électriques intelligents de la Sénélec, qui est le distributeur d’électricité au Sénégal, ainsi que le contrôle des ERP/ERT (électricité au niveau des marchés publics, des bâtiments, etc.). La Sénélec a confié toutes ses activités de contrôle de conformité à l’entreprise Proquelec (Promotion de la qualité des installations électriques), une filiale de la Sénélec qui travaille avec des structures spécialisées, dont Valsch Energie. C’est une association d’entreprises dans le domaine de l’électricité, dont nous sommes membres. Nous avons déroulé ces projets depuis l’année passée et nous avons aujourd’hui une vingtaine de personnes qui travaillent en continu dans le pays, et disposant de la logistique nécessaire pour pouvoir se déplacer sur tout le territoire sénégalais.

Par ailleurs, nous avons transféré les compétences télécoms que nous avons en Côte d’Ivoire au Sénégal. Nous avons pu avoir des agréments avec la Sonatel qui est la plus grande entreprise de télécoms, mais aussi avec Tigo et Expresso, une entreprise de téléphonie soudanaise.

Le contrôle des ERP exige que l’on soit un bureau de contrôle. Nous avons donc initié une demande d’agrément auprès du Ministère de l’Energie et de l’Urbanisme afin d’être agréé bureau de contrôle et travailler sur ces opportunités. Ce qui fera de Valsch Consulting, au-delà de ses activités de déploiement et de contrôle de services télécoms, un bureau de contrôle qui pourra développer toute une stratégie afin de pouvoir travailler dans les différents pays où nous voulons matérialiser notre présence dans ce domaine.

Valsch Consulting se veut une entreprise de référence dans le domaine de la conformité, de la certification, du contrôle, de la qualité de services et de la qualité d’expérience, que ce soit dans les secteurs des télécoms, de l’énergie, du BTP ou de l’agriculture. Cela nous a nous-même poussés à être certifiés ISO 9001 version 2015.

Quelles sont les autres objectifs de Valsch Consulting ?

Au-delà des télécoms, qui est notre activité traditionnelle, nous travaillons dans les domaines de l’énergie, du BTP et de la sécurité informatique. Nous avons commencé à développer le BTP depuis l’année passée. En novembre 2018, nous avons été sélectionnés par ePower & Building, un organisme international qui évolue dans les révisions des normes dans le domaine du bâtiment à Madrid. Cette participation nous a permis d’être membres de ePower & Building et d’être en relation directe avec l’Ordre des Architectes de Côte d’Ivoire. Nous sommes donc automatiquement associés lorsqu’il y a des opportunités dans le domaine du BTP, afin de travailler directement avec les architectes en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. C’est un axe que nous avons choisi afin de participer rapidement au développement de cette branche d’activité qui est nouvelle pour nous, mais que nous espérons prospère vu le boom démographique et les opportunités de construction dans les pays de la sous-région. Nous estimons qu’il y a beaucoup de défauts non perceptibles et que les normes de construction ne sont pas forcément respectées, ce qui mène parfois à l’écroulement des immeubles. Nous nous sommes donc donnés pour objectif d’aider à la fiabilité des constructions.

Parlez-nous de la partie sécurité informatique.

Dans le domaine de la sécurité informatique, nous travaillons avec un partenaire européen avec lequel nous avons signé un agrément. Lorsque nous n’avons pas l’expertise initiale dans certaines activités, notre stratégie est de travailler avec des partenaires internationaux reconnus afin de faire des transferts de compétences. Le mois prochain, nous allons démarrer une formation au niveau du management des systèmes d’information et de la sécurité. Au niveau national, nous avons déjà enregistré 50 entreprises participantes et nous nous appuyons sur notre partenaire afin de pouvoir délivrer cette formation. La sécurité informatique est un domaine qui est en train de se mettre progressivement en place, notamment avec les formations. Mais nous allons bientôt nous orienter vers le contrôle au niveau de la sécurité informatique. Nous avons un projet avec Orange Côte d’Ivoire en vue de mesurer la qualité de service au niveau de la data. C’est une opportunité qui pourra nous permettre de mieux nous positionner dans ce domaine. Mais nous en sommes encore au stade de développement.

Avez-vous tissé des partenariats avec des structures internationales dans le domaine de la construction ?

Pour travailler avec les organismes internationaux, il faut avoir des références. Nous nous sommes basés sur des partenaires fiables tels que l’Ordre des Architectes de Côte d’Ivoire et des structures internationales dans le domaine du bâtiment. Il y a des appels d’offres auxquels nous voulions soumissionner mais nous n’avions pas de références. Il fallait donc bâtir ces références afin d’être sur les gros marchés avec les organisations internationales. C’est de façon progressive que nous le faisons. Nous voulons d’abord montrer nos compétences avec les opportunités que nous avons. Puis, par la suite, nous positionner sur tout ce qui est construction et bâtiment via nos partenaires locaux.

Où en êtes-vous dans votre processus de certification ?

Le quatrième axe de notre orientation stratégique était d’être une entreprise certifiée ISO. La certification qui est de mise dans le domaine des télécoms est la certification ISO 9001. Nous avons opté pour la dernière version, celle de 2015. Depuis 2017, nous avons initié la démarche qualité. L’entreprise certificatrice AFNOR nous a accompagnés et nous avons passé le test de certification en février. Aujourd’hui, nous sommes dans l’attente de notre certification ISO 9001 version 2015. Nous avons eu le go de l’organisme et d’ici quelque temps, la notification nous sera donnée afin que nous puissions faire une campagne de communication autour. C’est un axe stratégique que nous avons intégré à notre plan car nous voulons être une entreprise de contrôle de conformité et de qualité. Et, la certification était un prérequis de crédibilité pour nos clients et nos fournisseurs. Nous avons travaillé durement pendant deux ans pour avoir cette certification.

Quel bilan pouvez-vous dresser pour l’année 2018, et comment voyez-vous 2019 ?

De façon générale, notre chiffre d’affaires de 2018 était un peu en dessous des prévisions. Toutefois, c’est le chiffre d’affaires le plus élevé depuis la création de la structure. C’est un point positif, bien que nous n’ayons pas atteint nos objectifs prévisionnels de l’année. Avec nos clients traditionnels, tels que Orange Côte d’Ivoire, nous avons eu une augmentation de notre chiffre d’affaires, tout comme avec MTN Côte d’Ivoire, avec qui nous avons eu une progression de 200%. Ce fût le cas également avec Nokia au Togo, qui est l’un de nos nouveaux clients. Nous continuons de travailler avec l’AIGF (Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences radioélectriques) et nos différents clients au niveau de la Côte d’Ivoire, notamment la CIE. Nous avons aussi signé des agréments avec différentes structures dans la sous-région telles que Moov Togo, Moov Bénin, MTN Togo, MTN Bénin, MTN Guinée-Bissau, Orange Guinée-Bissau, bien que les bons de commandes ne soient pas encore au rendez-vous. En Côte d’Ivoire, nous avons également signé des agréments avec la RTI et l’ANARE (Autorité Nationale de Régulation du secteur de l’électricité). Cette année, nous sommes dans une phase de conquête d’opportunités réelles, en nous basant sur les agréments que nous avons signés, afin de booster notre chiffre d’affaires. Comparativement à l’année passée, nous avons prévu une augmentation de 25% de notre chiffre d’affaires. Nous comptons sur l’implication de toutes nos filiales dans la sous-région avec les opportunités que nous avons pour dépasser les prévisions.

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