Côte d’Ivoire Produits
Dagobert Banzio, Ministre du Commerce de la Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire force, c’est clairement le cacao. Outre Côte d’Ivoire produits mentionnés, Côte d’Ivoire développe l’anacar (noix de cajou) et le palmier et des cultures vivrières. Que ce soit les fruits et légumes ou des produits transformés, comme l’attiéké (un mets à base de manioc), les Côte d’Ivoire produits sont très prisés et recherchés dans la sous-région.
Interview with Dagobert Banzio, Ministre du Commerce de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est présente sur le marché international avec des produits agricoles tels que la banane, le caoutchouc, le café et des produits de l’exploitation minière. Les secteurs secondaire et tertiaire sont en plein essor. Quels sont les marchés les plus porteurs et sur quels segments la Côte d’Ivoire saura-elle être le plus compétitif?
Notre force, c’est clairement le cacao. Outre les produits mentionnés, nous développons l’anacar (noix de cajou) et le palmier et des cultures vivrières. Que ce soit les fruits et légumes ou des produits transformés, comme l’attiéké (un mets à base de manioc), les produits ivoiriens sont très prisés et recherchés dans la sous-région.
L’industrie de la Côte d’Ivoire est modeste, mais dense. Cette combinaison était l’avantage de l’économie ivoirienne. Après la dévaluation, c’est-à-dire l’augmentation des prix pour les imports, les répondants locaux ont pu substituer la production interne à ses denrées de première nécessité. Ceci nous a permit, pour ce qui est de l’UEMOA (Commission de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) d’exporter suffisamment dans s la sous-région. Et nous sommes jusqu’à aujourd’hui dans une situation avantageuse.
Ensuite, nous avons bien identifié les secteurs en termes de promotion. Les éléments les plus importants sont l’amélioration de la sécurité et la suppression du racket et de la tracasserie. Il s’agit de permettre aux les intervenants d’opérer en toute quiétude et d’être compétitifs sur le marché.
Est-ce la politique que vous tâchez de mettre en place?
Absolument, ce sont les priorités de l’action gouvernementale, à savoir améliorer la sécurité, supprimer le racket, réduire les tracasseries administratives afin d’alléger les charges – ce qu’on appelle les faux frais – et permettre aux opérateurs privés d’être plus compétitifs.
Quels sont les axes de développement pour cette année et quelle est votre vision pour le ministère? On entend parler d’un nouveau code de consommation et de fixation des prix, quel est le programme?
Au niveau interne, nous avons pris toute une série de mesures pour lutter contre la vie chère. Or, ces mesures doivent nécessairement suivre le marché. Il faut donc faire le relevé régulièrement et avoir les données des consommateurs. Pour cela, il y a le Code des consommateurs qui est un projet de loi. Il a déjà été discuté avec les consommateurs et fera l’objet d’un examen gouvernemental avant d’être présenté au parlement. Il y a aussi la Loi sur la concurrence où le contexte actuel a été pris en compte. Par le passé, plusieurs produits ont été subventionnés pour permettre aux consommateurs de supporter les prix. Nous avons donc progressivement libéralisé ses produits. Il faut maintenant que les règles de la concurrence soient parfaites pour que les consommateurs puissent tirer le meilleur parti de cette libéralisation. D’autres parts, ces projets de loi, visent à permettre aux opérateurs de traiter sur le pied d’égalité de sorte qu’ils puissent bénéficier des mêmes conditions de traitement et mieux réussir leurs affaires.
Au niveau international, il importe de tirer profit de toutes les opportunités qui existent en termes d’accords et de partenariats. Ce sont en particulier l’Union Européenne ou les États-Unis, avec lesquelles nous sommes en pleine négociation en termes de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act).
Enfin, les opérateurs installés au pays qui profitent déjà de l’environnement de l’UEMOA – une union monétaire et une zone douanière de liberté totale – pourront dorénavant bénéficier des avantages associés à la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), qui, elle, s’élargit à de grands pays comme le Nigeria, le Ghana est d’autres pays voisins. Il faut saisir les opportunités pour que tout opérateur installé en Côte d’Ivoire puisse avoir un marché plus large et qu’il puisse affronter les marchés éloignés.
Quelles sont les perspectives de la Côte d’Ivoire dans son intégration régionale et est-ce que le ministère planifie des accords de libre-échange avec les pays de la région?
De l’extérieur du pays et tel que les médias le présentent, on peut croire que la situation ici est grave. Alors que ce n’est pas le cas. Le gouvernement actuel a donné des instructions fermes afin de traduire les promesses données au peuple ivoirien en résultats visibles et tangibles.
En ce qui concerne les accords, ils sont au-delà des ministères des pays respectifs, car la CEDEAO en définit le cadre. Nous sommes dans une zone de libre échange de capitaux, de biens et de personnes. L’UMEOA est comme un seul pays, en termes de fonctionnement même si vous avez des pays différents; nous sommes une union économique et monétaire. À ce niveau la zone Francs devance l’Union européenne, car ce qu’elle a atteint aujourd’hui, la monnaie unique, nous l’avions depuis la création de nos pays.
La Côte d’Ivoire est bien encrée dans une union monétaire et dans le CEDEAO puisque nos avons des très bonnes relations avec le Nigéria, l’un des géants de la région. Le rapport entre nos deux chefs d’État, Jonathan et Ouattara, est excellent, au point de relancer l’activité économique de la sous-région. Les pays intermédiaires ou économiquement moins grands vont suivre ce mouvement et cela va bénéficier à tous les opérateurs installés dans nos pays. Le résultat sera un impact positif sur la croissance de ces pays.
Ce qui m’amène à un point important sur lequel j’aimerais insister : L’Europe est bloquée. Il est impossible d’entreprendre un projet d’investissement d’envergure, car tout y est déjà fait. Les routes sont faites, les chemins de fer sont posés – bien qu’on veuille faire des liens, il n’y aura pas de boum important. Alors qu’ici, tout est à faire. L’Afrique offre des opportunités aux grandes entreprises. Nous pensons que les perspectives des croissances des pays qui ont atteint un niveau de saturation peuvent se réaliser en Afrique. Je voudrais donc saisir l’occasion et dire sur cette tribune que l’Europe n’a pas à s’inquiéter, il y a un potentiel de croissance en Afrique – pourvu qu’on l’exploite de façon maximale.
Un problème se pose pourtant: quelle est l’image de la Côte d’Ivoire à l’étranger? Que faut-il faire pour changer la perception des exportateurs et importateurs pour leur donner confiance?
Votre présence est déjà un bon signe. Vous pouvez vous déplacer librement, aller en ville, fréquenter les gens ou manger dans les restaurants à votre guise et sans être accompagné. Votre expérience et vos constats vont rassurer les opérateurs. De l’extérieur du pays et tel que les médias le présentent, on peut croire que la situation ici est grave. Alors que ce n’est pas le cas. Le gouvernement actuel a donné des instructions fermes afin de traduire les promesses données au peuple ivoirien en résultats visibles et tangibles.
À titre d’exemple on peut citer l’importation du bétail. Le prix de viande à Abidjan a augmenté de plus d’un quart en raison des entraves qui surchargeaient le prix. Trois quarts de ces faux frais devraient être éliminés. Si ce n’est pas fait aujourd’hui, ce serait fait demain. Nous rassurons tout et chacun que le gouvernement ivoirien est sur place et qu’il prend les devances. La situation s’améliore progressivement. Nous attaquons un à un les problèmes de l’économie ivoirienne pour les démanteler. D’ores et déjà, nous pouvons constater l’impacte.
Il est impossible de sortir d’une crise où il y eut plus de 3000 morts, et de croire qu’on peut résoudre tous les problèmes dans l’instantané. Mais nous sommes déterminés de faire en sorte que les Ivoiriens se retrouvent ici, chez eux, et que les opérateurs ivoiriens et étrangers vont se retrouver comme dans le passé. Les Ivoiriens sont disposés à les accueillir pour que chacun puisse y trouver son compte; les opérateurs internationaux leurs affaires, les Ivoiriens un travail et le pouvoir d’assurer leur quotidien dans les meilleurs des conditions.
Quels sont les défis majeurs en vue des élections de décembre, quelle est votre vision à moyen terme?
Les élections législatives seront tenues pour compléter le dispositif institutionnel. L’exécutive a déjà été mise en place, le judiciaire est en voie d’être établie et la législative le doit ainsi. Et nous y tenons, car, pour le président Ouattara, la gouvernance est un élément important. On ne peut pas jouer de rôle aussi important au plan mondial et vouloir diriger un pays sans tenir compte de ses préoccupations. Le dispositif institutionnel doit être complété pour que le parlement puisse émettre son opinion sur le travail du gouvernement et remplir sa tâche de défendre l’intérêt de la population qui l’a mandaté.
Pour conclure, un mot sur la philosophie du commerce international; quel est votre point de vue personnel?
En tant que libéraux, nous sommes peu favorables à tout ce qui est contingentement, barrières, notes tarifaires ou autrement limitatif. Néanmoins, pour atteindre nos buts, il faut tenir compte des évènements récents. Aujourd’hui nous sortons de la crise et il est encore difficile de compéter à égalité avec tous. Il en est de même pour nos accords politiques et économiques avec l’Union européenne ou l’ACEPE. Il faut prendre en considération nos préoccupations pour aller de l’avant progressivement.
Nous ne sommes plus une jeune économie, nous affirmons notre place dans la région. Cependant, il serait trop demandé de vouloir lever toutes les structures existantes dans un délai d’un ou de deux ans. Nous avons certaines préoccupations au sujet des unions desquelles nous faisons partie. L’UMEOA et CEDEAO sont toutes deux financées par des taxes extérieures. Comme dans toutes les unions, il y a des états qui accusent des arriérées de payements. La taxe extérieure permet de libérer ces grandes institutions dans leur fonctionnement. Ce sont des éléments qu’il faut examiner avec beaucoup de précautions pour éviter de créer des situations gênantes.
À présent, il opère en Côte d’Ivoire un gouvernement républicain, un gouvernement de droite. Nous sommes libéraux dans notre approche et nous avons une vision libérale à visage humain.