Yrissa : Construction et Vente de Projets Immobiliers de Qualité en Côte d’Ivoire
Claude Chantal Yao présente la société immobilière Yrissa, une Société Anonyme créée en 2011 et ayant pour principal objectif d’accompagner la Côte d’Ivoire dans sa marche vers le développement, tout en offrant à ses clients un cadre de vie confortable, via la construction de projets immobiliers de qualité.
Interview avec Claude Chantal Yao, Directrice Générale de Yrissa et Secrétaire Chargée de la Recherche de Financement et des Partenariats à la Chambre Nationale des Constructeurs et Promoteurs Agréés de Côte d’Ivoire
Présentez-nous la société Yrissa.
La société a été créée en novembre 2011 à l’avènement du Président Alassane Ouattara. Il a demandé à ce que toute société immobilière prenne un agrément, afin de pouvoir réglementer l’activité. J’ai donc pris l’agrément de promoteur immobilier en 2012 pour pouvoir mener à bien mon activité. A la demande de cet agrément nous avons été informés d’un autre accord pour construire des logements sociaux. Nous avons donc obtenu l’agrément en même temps que nous avons fait la demande et nous avons également reçu la convention de construction de ces logements sociaux avec l’État.
La première activité de la société était de faire des logements sociaux ?
Non. C’était de faire des logements de standing. Nous avons acquis quelques réserves foncières d’un hectare, de 5000 m2, de 600 m2, etc. Avec cela, nous ne pouvons pas faire de logements sociaux, mais plutôt des logements de standing et moyen standing.
Quelles sont vos activités en ce moment ?
Nous sommes dans la construction de bâtiments et l’aménagement de sites. Cependant notre activité phare est la promotion immobilière. Nous réalisons des logements sociaux, des logements économiques et des logements de moyen standing. Nous faisons également de la gestion immobilière.
Quelles sont les particularités de Yrissa ? Quels sont vos avantages concurrentiels et que faites-vous de différent par rapport aux autres ?
Mon défi, chez Yrissa, c’est de loger le maximum d’Ivoiriens et de faire en sorte qu’ils aient accès aux logements, car de nos jours, les salaires ne sont pas énormes.
Par rapport aux autres, nos coûts sont moindres au niveau de la promotion immobilière. De plus, nous disposons d’espaces plus grands. Le projet du Président de la République précisait des dimensions de construction, mais nous sommes allés au-delà. Alors qu’un logement social fait, par exemple, 50 m2, je le propose à 60 m2. C’est là toute la différence. Je mets mon client à l’aise. Je l’installe dans un espace plus viable, où il peut mettre ses meubles, où il n’est pas coincé. Un espace plus accessible, en fait. Il a une chambre autonome avec une douche. Alors que l’on nous demande une chambre que l’on partage et une douche que l’on partage, nous mettons toujours une douche dans la chambre principale. C’est la particularité de Yrissa : les prix sont moindres, les espaces sont plus grands et puis nous faisons preuve de flexibilité au niveau des paiements.
Pouvez-vous nous donner des exemples de logements sociaux que vous êtes en train de réaliser ?
Nous sommes en train de réaliser des logements sociaux à Songon au Km 17. Là-bas, nous proposons des logements de 62 m2. Ce sont des trois pièces, avec deux chambres et un salon. C’est très spacieux.
Quelle proportion de votre activité cela représente-t-il ?
Cela représente environ 50 % de notre activité, parce que nous travaillons dans le cadre d’un programme de l’État. Donc, nous devons absolument faire assez de logements sociaux pour que les Ivoiriens en bénéficient. Dans un programme, il faut faire à peu près 60 % de logements sociaux et le reste en logements moyen standing et standing pour pouvoir loger le maximum d’Ivoiriens.
Quels sont vos principaux défis ?
Mon défi, chez Yrissa, c’est de loger le maximum d’Ivoiriens et de faire en sorte qu’ils aient accès aux logements, car de nos jours, les salaires ne sont pas énormes. Tous ne peuvent pas avoir de logements, parce que quelqu’un qui a un salaire minimum de 150 000 CFA, ce qui, je pense, représente à peu près 200 EUR, ne peut pas accéder aux crédits bancaires. Même s’il travaille pour une institution, il ne peut pas. On va lui prendre le tiers de son salaire alors qu’il a déjà beaucoup de crédits. Ces gens ne peuvent pas avoir de crédits immobiliers alors que ce sont eux les demandeurs. Les promoteurs que nous sommes n’arrivent pas à produire des maisons qui leur sont accessibles. Notre challenge est de pouvoir construire des maisons en accord avec leur bourse.
Y arrivez-vous ?
Oui, nous sommes en train d’y arriver. Pour l’année 2018, nous avons 500 logements à produire pour ces personnes-là, en adéquation avec leurs capacités financières. Nous sommes accompagnés par une banque de la place. Nous avons étudié le plan et essayé de faire en sorte que ce soit vraiment viable, pour qu’on ne leur propose pas des maisons de mauvaise qualité parce qu’ils n’ont pas de gros moyens. Nous leur proposons toujours de la qualité. Et donc, ce projet a été accepté et nous allons le mettre en œuvre à partir de 2018 afin de capter cet essor-là.
Quels sont vos plus grands défis pour réussir dans votre domaine ?
Pour réussir dans notre domaine d’activité, il nous faut des financements. C’est la base. Nous ne pourrons pas mettre en œuvre toutes nos idées sans financements. Nous ne pourrons pas sortir ces 500 logements en 18 mois. Il faut un apport financier, un concours bancaire ou autre, pour booster nos capacités afin que nous construisions effectivement ces logements sociaux là.
Et donc, évidemment, vous allez faire le tour des banques de la place ?
Voilà. On fait le tour des banques. Elles nous demandent de produire certains éléments, comme des ACD et des garanties, et ensuite, une fois que les banques nous octroient le financement, nous construisons les logements sociaux. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, c’est le problème du financement qui fait que l’on n’arrive pas à accomplir le programme qui nous est demandé.
Mais vous avez quand même réussi puisque vous avez des projets en cours.
Nous avons des projets en cours parce que la banque va finalement s’impliquer dans le projet que je décrivais tout à l’heure. En amont, elle nous assure de déjà nous racheter tous ces logements que nous allons produire pour les petites bourses. Si nous avions d’autres financements, venant de Côte d’Ivoire ou de l’extérieur, nous pourrions produire plus, tout en sachant que l’acheteur est là, puisque la banque va acheter automatiquement ce qui est produit.
Parlons maintenant des logements économiques et standing. Qu’avez-vous à proposer de différent pour ces catégories ?
La même chose : le prix, l’espace et la flexibilité dans le paiement. Pour vous donner un exemple, le logement que je propose aujourd’hui à 12 millions, mon confrère le propose à 20 millions, parce qu’il faut une marge conséquente pour que la société puisse vivre. Mais Yrissa vient d’arriver sur le marché. Nous avons vu ce que nous dépensions, nous prenons le temps de regarder quelles sont les failles et nous nous mettons sur le marché avec un coût moindre. Nous tirons quand même une marge, mais pas une marge conséquente. Nous devons d’abord nous faire un nom dans la qualité et surtout privilégier le bien-être de celui qui vivra dans la maison.
Est-ce que vous utilisez des matériaux de construction différents ?
Pour les logements sociaux, nous utilisons des briques industrielles, ce que les autres ne font pas. Nous utilisons du fer 6 de qualité. Vous pouvez le vérifier : si vous voulez mettre une pointe, elle ne pourra pas résister à la brique que nous avons utilisée. Cela a d’ailleurs été vérifié par le BNETD (Bureau National d’Etudes Techniques de Développement), qui passe sur le chantier pour effectuer des contrôles. Nous allons travailler étroitement avec eux sur le prochain chantier, puisque le ministère nous le demande. En effet, le BNETD doit tout valider avant la remise des clés à nos clients.
Quels sont vos projets en vente en ce moment ?
En ce moment, nous avons Songon qui est en vente. Il compte 98 logements. Nous avons commencé les livraisons. Et nous démarrons lentement sur Bingerville. Concernant Palmeraie, qui est le modèle standing, nous avons sorti 10 villas, qui sont maintenant en phase de dalles. Il s’agit donc de villas finies, clés en main, qui seront disponibles dans six mois. Quant au projet de Bingerville, il sera disponible dans 18 mois.
De manière générale, pensez-vous que la Côte d’Ivoire est sur la bonne voie pour résoudre le problème des logements ?
Oui, nous sommes sur la bonne voie. Et comme je le disais précédemment, si nous avons des financements, tout sera résolu avec le temps. Il faut que les banques accordent les crédits aux promoteurs et tout suivra son cours.
Comment évaluez-vous le secteur immobilier en tant que tel ?
Il y a beaucoup de constructions. Quand vous regardez la Côte d’Ivoire aujourd’hui, elle est en reconstruction. Nos confrères constructeurs ont du marché et je pense que tout se passe bien. Le secteur est régi par des réglementations. Tous mes confrères de promotion immobilière ont pu sortir entre 6000 et 9000 logements. Si un nouvel effort est réalisé au niveau des banques [parce que tout ce qui a été construit ne l’a pas forcément été avec le soutien des banques, un soutien financier, ou une garantie quelconque de l’État], si nous nous mettons autour d’une table pour travailler véritablement ensemble, banques, promoteurs, et l’État, nous produirons plus de logements. Les investisseurs qui arrivent demandent des garanties. Si l’État nous aide à fournir certaines garanties, davantage de logements seront produits dans les années à venir.
Que pensez-vous de la revendication d’obtenir un guichet unique ?
Ce serait une très bonne chose.
L’État est-il prêt à accepter cela ?
Ils sont en train d’étudier la question. Nous participons actuellement à des réunions hebdomadaires avec le cabinet de l’actuel Ministre. C’est toute une négociation, mais ils nous prêtent une bonne oreille. Ils sont attentifs à tout ce que nous proposons. Et nous analysons également ensemble tout ce qu’ils nous proposent pour trouver un consensus.
Quels sont vos objectifs à moyen terme ?
Dans trois ans, je vois Yrissa comme une société incontournable dans le secteur du logement, surtout social. Comme je vous l’ai dit, en 2018, nous démarrerons ce projet pour les salaires minimes qui n’arrivent pas à accéder aux logements à cause du coût élevé que nous pratiquons en tant que promoteurs [des coûts que nous avons essayé de revoir, quitte à gagner peu, mais à construire beaucoup et à gagner sur le nombre].
C’est un peu votre combat ?
C’est mon combat, oui. C’est d’arriver à loger un maximum d’Ivoiriens. C’est-à-dire, fournir des logements aux Ivoiriens qui pensent ne pas pouvoir avoir y accéder. Leur proposer des logements à un coût juste.
Avez-vous un message spécifique à transmettre à notre lectorat international sur la Côte d’Ivoire ?
Je voudrais leur dire de croire au projet lancé depuis 2011 par le Président actuel, Son Excellence Alassane Ouattara. C’est un bon projet. Tout se fait dans les règles, avec un message clair, qui nous donne la volonté de poursuivre ce programme. Nous demandons à nos frères de la diaspora de souscrire à ce projet-là. Il s’agit d’un nouveau départ pour le Ministre en place et je pense que nous parviendrons à absorber le déficit avant 2020.