Taxi Pro : Transport de Personnes et Gestion de Véhicules à Abidjan

Losseni Bakayoko partage son évaluation du domaine du transport de personnes à Abidjan, et présente Transport Pro Côte d’Ivoire (Taxi Pro), une entreprise de droit ivoirien qui propose des services de gestion de véhicules de transports, ainsi que des services de transport de personnes sûrs, fiables et sécurisés.

Interview avec Losseni Bakayoko, Directeur Général de Taxi Pro

Losseni Bakayoko, Directeur Général de Taxi Pro

Quelle est la situation des taxis à Abidjan et quels sont les défis à relever ?

Le secteur du transport en général, et celui des taxis-compteurs en particulier, est très désorganisé. Beaucoup reste à faire même si des efforts sont faits par les autorités chargées du transport. Il y a de nombreux véhicules qui font ce business à Abidjan. Nous avons les taxis-compteurs, les taxis banalisés appelés woro-woro qui font les différentes communes d’Abidjan et les taxis intercommunaux. Il n’y a aucune législation pour structurer ce domaine, ce qui entraîne le désordre et l’anarchie.

Quel est l’impact pour le client ?

Cela entraine un sentiment de non confort et un véritable problème de sécurité. Nous assistons parfois à des agressions dans les véhicules de transport. De plus, la plupart des chauffeurs de ces véhicules sont irrespectueux.

Il y a de nouvelles structures qui se sont créées afin d’assurer un service plus confortable dans ce domaine. Quel est votre point de vue sur la concurrence ?

Abidjan est envahie par des structures qui proposent des services de transport. Ce sont des structures qui font du haut de gamme. Pour l’Ivoirien lambda qui veut se faire transporter, c’est souvent hors de prix. Le coût du transport de l’aéroport au Plateau est tarifé à 15 000 FCFA. C’est exorbitant. C’est pour un certain type de personnes, raison pour laquelle on ne voit pas ces véhicules circuler dans des quartiers populaires comme Abobo et Yopougon.

Que proposez-vous ?

Nous avons commencé notre activité avec 3 ou 4 taxis. Aujourd’hui, nous sommes à 55 taxis en moins d’un an. Le besoin est là.

Nous proposons une solution alternative au citoyen qui veut se faire transporter confortablement, de façon sécurisée et à moindre coût. Nous avons mis en place un projet qui combine le transport et les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). C’est Taxi Pro. C’est une plateforme physique et digitale qui donne une aisance à tous ceux qui veulent investir dans le secteur du transport avec beaucoup plus de garanties. Nous leur permettons de le faire via cette plateforme. Nous proposons un transport à moindre coût, c’est ce qui nous différencie de nos concurrents. Tous ceux qui le souhaitent se faire transporter par nos véhicules peuvent donc le faire à des coûts intéressants. Nous avons des taxis climatisés avec des chauffeurs bien formés.

Quelles offres avez-vous pour la diaspora ?

Nous leur proposons notre plateforme qui leur permet de faire des investissements. Il y a des problèmes de garanties qui s’imposent lors des investissements en Afrique. C’est assez complexe d’investir dans un taxi. Il faut trouver le véhicule adapté et de bons acteurs. Nous proposons une alternative à tous ceux qui veulent investir dans ce secteur afin qu’ils le fassent sereinement. Ils peuvent devenir le propriétaire d’un taxi immatriculé en leur nom. Ils pourront également suivre l’exploitation de leur véhicule via internet. Ils pourront alors s’assurer que le véhicule est bien tenu. Le retour sur investissement est aussi garanti. Nous avons les personnes qu’il faut pour satisfaire tous nos clients.

Assurez-vous le service pour ceux qui ont déjà un taxi ?

Oui, nous assurons le service pour les propriétaires de taxi qui ont des soucis avec leurs chauffeurs ou leurs mécaniciens. Nous donnons la possibilité à ces derniers de venir chez nous avec leurs taxis afin d’expérimenter notre gestion et de rentabiliser leurs véhicules. C’est une alternative sûre et fiable que nous leur offrons car nous sommes une entreprise experte dans notre domaine et reconnue par le Patronat Ivoirien.

Quels sont les défis que vous avez pour agrandir votre entreprise ?

Le premier défi que nous avons, c’est le recrutement des ressources humaines. L’entreprise est bien structurée, avec un service commercial et marketing, un service administratif et financier et un service exploitation. Notre souci, c’est de recruter de bons acteurs là il faut pour éviter que l’entreprise n’ait des soucis. Nous recrutons via les cabinets qui nous assistent par la même occasion. En ce moment, nous sommes à la recherche d’un logisticien, de plusieurs machinistes pour conduire nos véhicules et d’agents commerciaux qui pourront mieux vendre nos produits. De plus, vu que la société a grandi très vite et que nous avons aujourd’hui un portefeuille client assez intéressant, nous avons besoin d’autres sources de financement. Un autre défi est donc d’ouvrir notre capital à des partenaires qui souhaiteraient investir dans notre entreprise. Enfin, le troisième défi, c’est la formation. Quand on a recruté et qu’on a eu les fonds, il faut former les employés en permanence. Surtout les conducteurs qui sont en contact avec nos clients tous les jours. Nous avons une bonne image auprès de la population et nous souhaitons qu’elle reste telle quelle.

Quelles sont vos ambitions ?

A court terme, nous voulons dématérialiser tout ce qui est paiement et offrir à nos clients la possibilité d’utiliser le paiement électronique. Nous sommes en discussion avec des opérateurs de la place pour introduire ce système dans notre entreprise.

Quels sont les services que vous souhaitez développer ?

Nous voulons développer un service qui permette aux clients qui empruntent nos véhicules de faire suivre leur trajectoire par quelqu’un. En plus, avec une application que nous avons installée, nos clients peuvent nous faire un rapport sur les chauffeurs. Nous sommes très portés sur l’écoute et la satisfaction des clients.

Comment ceux qui ont leurs taxis dans votre entreprise peuvent-ils suivre l’exploitation ?

Notre plateforme est physique et digitale. Physique parce que le client acquiert un véhicule. Mais elle est aussi digitale parce que nous donnons la possibilité à ceux qui investissent dans un véhicule de pouvoir suivre l’exploitation durant le contrat. Lorsque le client fait la souscription, on lui donne un accès à notre plateforme pour qu’il puisse faire le suivi. Depuis l’endroit où le client est, en un clic, il a la possibilité de savoir les recettes générées par le véhicule, les pannes mécaniques et autres. Il peut également entrer en contact avec les chauffeurs et discuter avec eux. Tout se fait dans la transparence, ce qui donne plus de garantie à nos clients.

Comment s’est fait la croissance de votre entreprise ?

Nous avons commencé notre activité avec 3 ou 4 taxis. Aujourd’hui, nous sommes à 55 taxis en moins d’un an. Le besoin est là. A Abidjan, il y a plus de 18 000 taxis-compteurs. Et, ces taxis appartiennent à des personnes qui sont en entreprise. Il faut un système de gestion assez efficace pour rassurer les personnes qui ont investi. Et, c’est à ce niveau-là que nous intervenons. La croissance du nombre de nos taxis en un an dénote de la rigueur que nous nous sommes imposés nous-mêmes. Tout va bien, car nous sommes suivis par le Patronat et nous sommes soutenu par des institutions qui croient en nous. En moins d’un an, nous avons créé 85 emplois et c’est une fierté pour nous. Et, nous ne comptons pas nous arrêter là, car le problème de l’emploi est très délicat et nous essayons d’aider nos compatriotes dans ce sens.

Quels sont les prix que vous avez gagné récemment ?

Nous avons remporté plusieurs prix. Le premier prix que nous avons remporté, c’est celui organisé par la Fondation Tony Elumelu que nous avons remporté en 2015. Cette fondation aide les jeunes entrepreneurs africains. Le second prix que nous avons remporté a été financé par le Ministère de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel) et Microsoft. Le troisième prix que nous avons remporté, c’est celui du concours organisé par la CGECI Academy en 2016 où nous avons été lauréat en TIC pour l’innovation que nous avons apporté dans le domaine du transport en mettant en place des outils TIC pour permettre aux différents acteurs du secteur de rentabiliser leur investissement. Nous avons aussi été lauréat du concours organisé par l’African Startup Forum qui regroupe l’ensemble des entrepreneurs africains où nous avons eu le prix dédié au secteur du transport.

Comment voyez-vous Taxi Pro dans deux ans si vous trouvez les investisseurs que vous recherchez ?

Taxi Pro sera une entreprise avec une organisation plus grande et un chiffre d’affaires qui triplera. Nous croyons en cela parce que le système est déjà installé et nous avons fait des investissements sur fonds propres. Par ailleurs, Taxi Pro va lancer d’autres services dans d’autres secteurs. Nous comptons investir dans le transport urbain en allant à l’intérieur du pays. Le besoin est là. Nous envisageons de créer 500 emplois d’ici deux ans. Nous voulons aussi permettre de lancer à fond la commande de taxis par application et de pouvoir satisfaire le besoin, car nous sommes une entreprise citoyenne et nationale, et nous disons que tout le monde doit pouvoir se faire transporter, riche ou pauvre.

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