SIP : Entreprise Ivoirienne de Soudure Industrielle et Pétrolière

Doumbia Daouda présente SIP (Soudure Industrielle et Pétrolière), une entreprise ivoirienne spécialisée dans les ouvrages de chaudronnerie, de tuyauterie et de construction métallique pour les domaines pétroliers, industriels, de cimenteries, du matériel agricole et agro-alimentaire, etc.

Interview avec Doumbia Daouda, Directeur Général de SIP (Soudure Industrielle et Pétrolière)

Doumbia Daouda, Directeur Général de SIP (Soudure Industrielle et Pétrolière)

Pour commencer, parlons de votre secteur d’activité. Comment l’évaluez-vous, ici en Côte d’Ivoire ?

Il faut d’abord savoir que, comme son nom l’indique, SIP (Soudure Industrielle et Pétrolière) évolue dans le domaine de la métallurgie, avec les corps de métiers que sont le soudage, la chaudronnerie, la tuyauterie, l’électromécanique, etc. Nous existons depuis 2007, et nous avons trouvé en place des devanciers, qui sont des grosses entreprises dont certaines sont installées ici depuis plus de 20 ans. C’est un domaine qui se développe. Nous sommes un pays en voie de développement, et par conséquent, la Côte d’Ivoire est amenée à s’industrialiser. Notre rôle est d’accompagner les investissements en termes d’unités industrielles. C’est un secteur porteur par rapport à l’émergence que nous voulons atteindre.

Votre secteur est donc très compétitif. Est-ce que vous collaborez avec les autres industriels ou chacun conserve-t-il son pré carré ?

Oui, chacun conserve son pré carré, mais j’ai plutôt un esprit de partenariat. Je n’aime pas trop le terme « concurrent », je préfère avoir des partenaires. Nous avons des partenaires, sur la place, qui nous ont devancés dans ce domaine et avec qui nous discutons. Il arrive souvent que le volume d’activité de certains partenaires les amène à nous consulter pour que nous puissions nous entraider afin de pouvoir exécuter leurs commandes. Force est de constater, quand même, que d’autres en sont encore à conserver cet esprit de concurrence.

Avez-vous des exemples de grandes réalisations que vous avez accomplies ?

Nous sommes certifiés ISO 9001 version 2008 depuis 2015, et nous travaillons actuellement sur la migration vers la version 2015. Tout cet ensemble de procédures nous permet de fournir un travail de qualité à nos clients.

En dix ans, nous avons participé à des projets importants, tels que la construction de la mine de Randgold qui, à ce jour, est la plus grosse mine de l’Afrique de l’Ouest. Nous avons participé pleinement à cette construction pendant plus de douze mois. Nous venons également de participer à la construction de la mine de Perseus Mining à Tengrela, au nord. Nous intervenons également sur la mine de Newcrest, et nous sommes intervenus sur la mine d’Agbaou. Voilà pour le domaine minier. Ensuite, nous intervenons dans le domaine pétrolier, principalement avec l’opérateur canadien CNR et aussi avec l’entreprise MODEC. Nous intervenons également sur les plateformes pétrolières. Nous avons commencé à intervenir dans le secteur agro-industriel, et nous travaillons actuellement pour SACO. Nous avons aussi travaillé dans le secteur de la cimenterie avec la société CIMAF. Ainsi, en dix ans, nous sommes passés par des projets majeurs qui nous ont permis d’acquérir l’expérience dont nous disposons aujourd’hui.

Vous travaillez avec des grands noms parmi les entreprises étrangères. Quel est votre avantage concurrentiel ? Pourquoi ces entreprises travaillent-elles avec vous ?

Je pense que cela est lié à la qualité du travail que nous fournissons. Nous œuvrons dans ce métier depuis longtemps. J’ai moi-même été inspecteur en contrôles non destructifs niveau 2. L’autre partenaire est un ancien soudeur et nous sommes, en quelque sorte, des formateurs. Nous mettons l’accent sur la formation de nos employés de sorte que le travail fourni soit un travail de qualité.

Je rappelle au passage que nous sommes certifiés ISO 9001 version 2008 depuis 2015, et nous travaillons actuellement sur la migration vers la version 2015. Tout cet ensemble de procédures nous permet de fournir un travail de qualité à nos clients.

Il faut aussi savoir que nous mettons particulièrement l’accent sur le planning. Nous préparons correctement nos chantiers. Ainsi, nous essayons d’exécuter les commandes dans les délais prévus. La satisfaction du client est notre priorité. A parti du moment où nous arrivons à satisfaire le client, nous améliorons notre image. Nous sommes souvent consultés par certaines entreprises qui ne nous connaissent pas, qui font des recherches et qui nous contactent. De bouche à oreille, il arrive que nous soyons contactés par rapport au travail ayant déjà été réalisé.

Récemment, vous avez réorganisé l’entreprise et deux pôles sont apparus : SIP Industry et SIP Academy. Pouvez-vous nous expliquer le but de cette réorganisation ?

Cela rentre dans le cadre de notre stratégie de développement. Il est très important que nous diversifiions nos activités. Dans le cadre de cette réflexion, nous avons pensé que nous pouvions enseigner le métier que nous avons pratiqué. Surtout que la Côte d’Ivoire connait un déficit d’ouvrier de qualité et de main-d’œuvre qualifiée, et nous avons pensé qu’il était important d’enseigner notre savoir-faire aux jeunes ou à ceux qui sont en activité. Cela nous a donc amenés à créer ces deux entités : une entité qui poursuit l’ancienne activité, nos corps de métier traditionnels, et la deuxième entité qui est le centre de formation et de certification qui forme les jeunes gens qui sortent des lycées professionnels et les travailleurs dans les modules de soudage, de chaudronnerie, de tuyauterie, d’automatisme, etc. Nous avons par ailleurs terminé le montage d’un autre laboratoire d’automatisme. Nous avons des cabines de soudages qui existent, et je pense qu’à ce jour, nous sommes les premiers de ce genre en Côte d’Ivoire. Nous avons pensé qu’il était important de diversifier nos activités. À travers ce centre de formation, nous avons aujourd’hui tissé des partenariats avec des structures comme JAFS en France, avec qui nous faisons de l’automatisme. Nous continuons à chercher deux ou trois partenaires dans le cadre d’autres modules. Cela est très important.

Il est vrai que pour apprendre il faut avoir affaire à des spécialistes. Vous disposez de l’outil, de la technologie. C’est de la formation dispensée directement dans l’entreprise.

C’est notre avantage par rapport à d’autres qui créent des centres de formation sans être des spécialistes en la matière, comme nous le sommes. C’est pourquoi nous pensons que nous pouvons enseigner notre savoir-faire.

Existe-t-il une forte demande ? S’agit-il d’un métier d’avenir ?

Oui, c’est un métier d’avenir. Un métier qui est demandé. Comme je le disais plus tôt, nous sommes un pays en voie de développement, et donc, nous sommes amenés à nous industrialiser. Qui dit « s’industrialiser » dit « créer des unités industrielles » pour pouvoir transformer nos matières premières sur place. Vous savez, une unité industrielle représente l’ensemble des corps de métier, tels que le soudage, la tuyauterie, la chaudronnerie, l’électromécanique, l’électricité, etc. Ce sont donc des métiers d’avenir et dont nous manquons. Lorsque vous avez plusieurs investissements à la fois, vous devez pour sûr importer de la main-d’œuvre dans ces domaines-là, donc nous sommes confrontés à une pénurie à un moment donné et il y a de l’avenir dans ces métiers-là. J’invite tous les jeunes sur le tard, qui ont un problème d’orientation, de penser à ces corps de métier qui sont très importants.

Êtes-vous ouverts à des partenariats ?

Actuellement, nous sommes plutôt axés sur le partenariat technique dans le cadre de champs d’expertise. Mais je dis à tous ces investisseurs qui viennent aujourd’hui qu’il est important de disposer de relais locaux avec lesquels mettre en place une stratégie de développement. C’est dans ce cadre que nous avons besoin de partenaires avec lesquels nous pouvons développer nos entités et supporter le coût. Nous disposons de nos locaux, nous avons notre atelier, nous sommes sur deux niveaux de bureaux existants. Cela est plus intéressant pour un investisseur de venir et de s’appuyer sur un investissement déjà réalisé, et ainsi, diminuer le risque lié à tous ces investissements. Donc, nous avons besoin de partenaires techniques pour réaliser des échanges, pour fructifier dans le cadre d’un partage d’intérêt.

Dans quels domaines exactement ?

Dans le domaine du soudage, de la conception, des études, etc. Un projet clé en main demande beaucoup d’expertises. Vous avez des chefs de projets, des directeurs de construction, etc., il est donc important d’avoir des partenaires techniques qui disposent d’une technologie plus avancée que la nôtre. Il est important d’établir des partenariats dans ce sens-là.

Vous êtes en Côte d’Ivoire, mais vous avez aussi une aspiration régionale. Parlez-nous de vos réalisations au niveau de la sous-région.

Comme pour toute entreprise, l’ambition de SPI est non seulement d’évoluer dans son environnement national, mais aussi de s’exporter, surtout dans la sous-région. Dans ce cadre-là, nous avons déjà un partenariat local dans un pays de la sous-région. Cela rentre toujours dans notre stratégie de développement. Pour les autres aspects, nous allons faire des incursions. Je ne parle pas de développement à l’extérieur, mais d’incursions, de prospections à l’extérieur. Nous avons quelques petites commandes dans un ou deux pays de la sous-région, mais pour l’instant cela se limite à cela. Pour la stratégie, nous avons cru bon d’avoir un relai local dans la sous-région, avec lequel nous allons continuer à développer nos produits et nos services. Il s’agit d’une joint-venture avec l’entreprise Bénin Scaphandrier. À ce jour, nous avons mis en place tout ce qui était nécessaire et nous allons commencer la prospection. Nous avons des plaquettes communes, des cartes de visite communes, et nous continuons à prospecter. Nous sommes actuellement sur des dossiers importants que nous sommes en train d’étudier.

Etes-vous en recherche de partenariats financiers ?

C’est une option qui est sur notre table. Nous sommes en train d’évaluer l’ensemble de nos besoins. Naturellement, nous avons besoin de financements, et donc de partenaires financiers. Nous sommes en train d’évaluer nos équipements au niveau du centre et nous porterons ce dossier-là au moment opportun.

Où en est la Côte d’Ivoire en ce moment en termes de développement ? Que pensez-vous de la structure économique dans laquelle vous évoluez ?

Il faut savoir que nous sortons d’une crise de plus de dix ans ; que cela ne s’est désamorcé qu’à partir de 2011. Si vous suivez l’actualité, vous verrez que la Côte d’Ivoire a atteint un taux de croissance de 9 %. Nous évoluons dans cet environnement, et nous jouons notre partition. C’est un pays en voie de développement qui est amené à s’industrialiser. Les politiques emploient le terme « d’émergence » à l’horizon 2020 et nous essayons d’accompagner tous les investisseurs qui viennent dans le cadre de l’industrialisation et du développement du pays. Pour ce qui est de l’environnement, tout est à faire ici. Il y a tout à apprendre. C’est un pays qui regorge de potentialités. La politique mise en place actuellement devrait attirer des investisseurs vers la Côte d’Ivoire, et nous jouons notre partition dans le développement actuel.

Comment voyez-vous SIP, ainsi que votre centre de formation, en 2020 ?

À l’horizon 2020, notre objectif est de faire de SIP, une entreprise véritablement connue et respectée. Une entreprise capable de s’exporter. Concernant le centre de formation et de certification, nous avons besoin de partenaires. Pour 2020, je vois une entreprise qui comptera sur l’échiquier national.

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