Groupe Ecoles d’Ingénieurs HETEC : Enseignement Supérieur Privé en Côte d’Ivoire
Parfait Seri nous parle des tendances du secteur de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire et explique ce qui distingue le Groupe Ecoles d’Ingénieurs HETEC des autres grandes écoles privées. Il nous parle également des stratégies mises en place pour que les étudiants aient un emploi après les études et partage ses ambitions pour les deux ou trois années à venir.
Interview avec Parfait Seri, Directeur Général du Groupe Ecoles d’Ingénieurs HETEC
Quelles sont les tendances du secteur de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire ?
Le secteur de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire évolue de manière positive. C’est autour 1990 que le secteur de l’enseignement supérieur privé a été libéralisé et donné en concession aux entreprises privées. Nous avons des dizaines d’écoles à Abidjan et à l’intérieur du pays. La concurrence devient rude et les établissements du supérieur sont obligés d’améliorer leurs services parce que les étudiants ont le choix entre plusieurs établissements. La concurrence est un signe de l’amélioration de la qualité. En outre, les autorités de régulation réglementent de façon rigoureuse le secteur. Cela passe par des autorisations d’ouverture d’établissements, des homologations et des accréditations de diplômes d’écoles privées. Il y a donc un processus de qualité qui est contrôlé et mis en place par le Ministère de l’Enseignement Supérieur qui nous contraint à respecter les normes. Par exemple, pour avoir un diplôme accrédité et homologué par la Côte d’Ivoire, il y a un ensemble de conditions qu’il faudra réunir avant. Toutefois, beaucoup reste à faire dans le secteur. Il faut aujourd’hui reformater les jeunes et les former à l’entrée dans la vie professionnelle. Pour être employé dans le privé ou dans la fonction publique, il y a un minimum de personnalité et d’apparence vestimentaire qu’il faut présenter. Aussi, il y a la question de l’entreprenariat des jeunes qui est au cœur des préoccupations et qui est toujours abordée par les autorités. Les autorités en ont fait une politique, mais en réalité qu’est-ce qu’on propose réellement aux jeunes ? Quelles sont les conditions qui sont créées pour qu’il y ait un environnement favorable pour que les petits entrepreneurs puissent faire grandir leurs entreprises ? Ce sont des choses qu’il faut repenser.
Qu’est-ce qui distingue le Groupe Ecoles d’Ingénieurs HETEC des autres grandes écoles privées ?
Pour les étudiants qui veulent évoluer dans le système classique, l’école signe des partenariats avec des entreprises de sorte qu’ils soient en mesure d’avoir un stage et plus tard un emploi. Nous avons plusieurs partenaires et nous continuons de développer ce type de partenariats.
Tout part des objectifs de celui qui crée son entreprise. S’il a des ambitions à court terme, les choses ne bougeront pas. S’il a des ambitions à moyen terme, les choses s’arrêteront dans un moyen terme. Mais s’il a des ambitions à long terme, il mettra en place des dispositifs pour y arriver. HETEC existe depuis 20 ans. Le fondateur de cette entreprise a une volonté de pérenniser l’institution. Il y avait un ancien site qui avait été construit en 1990. Ce nouveau site a été créé en 2010. Il y a deux sites qui ont également été créé au Mali et au Burkina Faso. Au Mali, nous faisons partie des premières écoles à propulser l’enseignement supérieur à un haut niveau. Nous avons aussi ouvert les campus de Niamey au Niger et de Conakry en Guinée. Cela crée une dynamique de croissance vu que l’institution s’internationalise. En plus de cela, nous allons vers les questions d’accréditations qui nous permettent d’avoir l’assurance qualité. Au niveau national, nous délivrons 21 titres : 10 licences professionnelles et 11 masters professionnels. Ces 21 titres sont accrédités par l’Etat de Côte d’Ivoire. Ce sont des diplômes cosignés avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur qui donnent la possibilité à nos étudiants de rentrer à l’université pour passer les concours quand ils finissent leurs études ou de postuler à l’université quand il y a des recrutements pour les enseignants assistants. Aussi, nos étudiants peuvent postuler à des concours de la fonction publique. Nous faisons partie des premières écoles en Côte d’Ivoire à avoir opté pour l’accréditation sous-régionale qui est le CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur). C’est l’institution qui régule l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest, en Afrique Centrale et à Madagascar. Sur les 21 titres dont je vous parlais, il y a 18 titres qui ont été accrédités cette année au CAMES. L’année prochaine, nous irons au CAMES avec les 3 autres titres quand nos diplômés seront sortis. Il y a cette longévité et ce professionnalisme qui nous caractérisent dans le milieu de l’enseignement supérieur au niveau national et au niveau sous-régional.
Quelles sont les stratégies mises en place pour que vos étudiants aient un emploi après les études ?
Uns institution qui se veut sérieuse et qui veut se pérenniser doit comprendre ce que recherche un client. Nous avons mené une étude sur deux ans et nous avons compris que pour une année académique, lorsque vous avez un groupe d’étudiants, en réalité, vous avez trois sous-groupes dans ce groupe. Quand un étudiant entre dans l’école, il vient soit pour intégrer le système classique d’intégration sociale qui l’amène à travailler au privé ou à la fonction publique et percevoir chaque mois son salaire. Soit, il vient pour poursuivre ses études après le BAC parce qu’il doit intégrer une grande école privée durant quelque temps pour aller par la suite poursuivre ses études aux Etats-Unis ou en Europe. Soit il vient car il veut créer lui-même son entreprise. Pour les étudiants qui veulent évoluer dans le système classique, l’école signe des partenariats avec des entreprises de sorte qu’ils soient en mesure d’avoir un stage et plus tard un emploi. Nous avons plusieurs partenaires et nous continuons de développer ce type de partenariats. Pour cette année 2019, cela fait partie de nos challenges : trouver un certains nombres de partenaires pour pouvoir insérer ces étudiants issus de ce sous-groupe. Nous multiplions aussi des partenariats avec des institutions de formations à l’extérieur pour nos étudiants qui veulent poursuivre leurs études. Par exemple, pour se présenter à Campus France, il faut avoir une préinscription dans une école ou dans une université française. Campus France pose certaines conditions et quand votre école ne remplit pas ces conditions, Campus France vous faire reprendre les années que vous avez déjà validées. Si vous êtes au niveau master 1, on vous demande de reprendre la licence. Ou tout simplement votre dossier est refusé. Quand vous avez des partenariats et que vos partenaires connaissent vos cursus et qu’ils ont même déjà été associés au montage de ces cursus, il y a une confiance, une fois chez eux, vos étudiants peuvent continuer leurs études sans soucis. Il faut permettre la mobilité des étudiants en leur permettant d’aller poursuivre leurs études et non d’aller reprendre la classe. La troisième option concerne les étudiants qui veulent entreprendre. L’entreprenariat est la condition de survie des écoles et des Etats. Si les nationaux qui ont des diplômes refusent de créer des entreprises et qu’il n’y a que des multinationales qui s’installent dans le pays, les objectifs des écoles ne seront pas atteints et pour le pays, le tissu économique sera toujours contracté et le problème de l’emploi va toujours se poser. Mais si l’environnement entrepreneurial est transparent et que les gens peuvent entreprendre facilement, les entrepreneurs iront en compétition et ceux qui pourront tenir auront des entreprises. Les écoles doivent donc mettre l’accent sur l’entrepreneuriat. Nous sommes la première école à avoir installé en son sein un incubateur. C’est su du Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de nos partenaires. A partir de cet incubateur, nous incitons nos élèves à créer leur propre entreprise. Si des gens créent des entreprises, ils embaucheront ceux qui ne sont pas intéressés par la création d’entreprises. Cela résoudra la question de l’emploi tant au niveau national qu’au niveau international.
Quels sont vos ambitions dans deux ou trois ans ?
Dans deux ou trois ans, nous voulons voir cette école avec des étudiants diplômés qui ont une durée d’attente d’employabilité qui se rapproche de 0 jour et de 0 mois. Il faut qu’un étudiant qui a fini son diplôme ou qui en en train de rédiger son mémoire ait déjà été reçu en entretien d’embauche, soit en train de finaliser un projet ou soit inscrit dans une école à l’extérieur. Il faut qu’on arrive à le faire dans deux ou trois ans. Nous sommes membre de l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) qui est une organisation anglo-saxonne qui réunit l’ensemble des écoles de commerce. Mais nous sommes encore à la phase de membres. Nous voulons être accrédités par cette organisation. Ce sera une accréditation internationale pour nous vu que nous avons déjà les accréditations nationale et sous régionale. Il faut que quelques uns de nos diplômes soient accréditées par AACSB, EQUIS ou AMBA pour permettre à nos étudiants de regarder en face les écoles de commerce qui sont en Europe, en Asie et aux Etats-Unis, et qui font partie de ce groupe restreint d’établissements. A travers tout cela, nous allons pousser la concurrence vers le haut.