GESIMA Groupe : Projets Web et Mobiles, Marketing Digital et Plateformes Métiers

Interview avec Serge M’Bra, Associé et Directeur Général de GESIMA Groupe

Quelles sont les tendances du secteur dans lequel vous évoluez ?

Le secteur est très concurrentiel, mais je ne dirai pas qu’il est compétitif. Il n’est pas compétitif pour la simple raison que le cadre dans lequel les entreprises du secteur évoluent n’est pas suffisamment mature, donc le marché n’est pas suffisamment mature pour les permettre d’être compétitives. Toutefois, ces entreprises restent assez dynamiques en raison des mutations de ces derniers temps. On parle maintenant de startups ici en Côte d’Ivoire. De nombreuses entreprises sont entrées dans ce créneau et essaient de gagner des parts de marché. Mais elles restent confrontées à un cadre qui n’est pas celui qui leur conviendrait le mieux pour déployer leurs activités. C’est vrai que l’Etat a pour ambition de faire de la Côte d’Ivoire un hub technologique et numérique en Afrique de l’Ouest, mais il y a encore du travail à faire.

Y a-t-il des domaines très spécifiques où il y a des besoins ?

Nous pouvons citer plusieurs domaines dont celui du e-commerce et tous les services à valeur ajoutée qui vont avec le e-commerce. Ces services partent des prises de commandes jusqu’aux livraisons. Il y a le domaine de la bancarisation où en Côte d’Ivoire le taux n’est pas le meilleur qu’il soit, mais le taux de couverture en termes de téléphonie mobile est assez élevé. C’est un moyen qui pourrait permettre aux acteurs de ce secteur de pouvoir offrir des services.

Y a-t-il des banques qui pourraient développer leurs propres applications telles que celle d’Orange avec Orange Money ?

A moyen terme, GESIMA Groupe entend être l’un des acteurs majeurs du digital et du numérique dans deux domaines assez précis : le sport, la culture et tout ce qui est appui aux communautés.

Elles pourront le faire mais malheureusement, elles sont assujetties à une certaine lourdeur. Ce sont des lourdeurs administratives qui font qu’elles ont du mal à offrir des services dont le marché a besoin. Du coup, ça ne marche pas vraiment bien. A titre d’exemple, on trouve difficilement des opérateurs qualifiés sur place pour permettre d’effectuer des paiements en ligne à travers divers sites de e-commerce. Alors que dans les pays anglophones, ce sont des pratiques assez courantes et qui ont permis de développer des services en arrière-plan. Les banques ont du mal à suivre à cause de leur structure et de leur nature.

Quelle que soit la banque dans laquelle l’on est, y a-t-il la possibilité de payer un produit via le e-commerce ?

En termes d’interopérabilité, aujourd’hui, les cartes Visa et Mastercard offrent ce service. Mais les personnes qui utilisent ce moyen de paiement ne sont pas nombreuses. Les gens préfèrent les paiements à partir du téléphone mobile. Et les banques ont du mal à suivre les paiements mobiles. C’est pourquoi certains opérateurs se sont engouffrés dans la brèche pour saisir l’opportunité offerte par ce marché pour proposer des services de paiement mobile et pour s’orienter vers ce domaine.

Quels sont les services qu’offrent GESIMA ?

GESIMA est une entreprise qui est récente. Nous offrons essentiellement des services digitaux. Et, nous accompagnons les entreprises dans le domaine de la transformation numérique. Nous intervenons sur les systèmes d’informations. Nous accompagnons aussi les entreprises sur les stratégies de communication digitale. Nous les accompagnons également sur tout ce qui est infrastructures informatiques.

Pouvez-vous citer des exemples de projets que vous avez menés avec GESIMA ?

Il y a des projets qui sont en cours et pour lesquels nous ne pouvons pas divulguer d’informations. Mais pour les autres projets, nous pouvons citer le Patronat Ivoirien (CGECI – Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire) que nous avons accompagné pour la réalisation de sa plateforme. A l’international, nous avons aussi accompagné la Fédération Nigériane de Basketball à qui nous avons permis de disposer d’un portail d’informations sportives. Nous avons aussi permis à l’équipementier officiel de la fédération de disposer de sa boutique en ligne. Aussi, nous avons accompagné des projets au Kenya et en Ouganda. En Côte d’Ivoire, nous accompagnons quelques entreprises dont les Éditions Équinoxe pour laquelle nous sommes en train de déployer une stratégie de communication sur différents supports, dont Facebook et internet en général. Nous travaillons aussi à concevoir des plateformes afin de disposer de formations et de services en ligne à une certaine classe : les décideurs. Ces dernières années, ce sont les services sur la base du e-commerce que nous avons développés.

Quelle est la valeur ajoutée des services que vous offrez dans le e-commerce ?

Il faut commencer par se départir de l’aspect technique en étant à l’écoute du besoin du client. Les compétences techniques ne sont que des outils qui permettent d’atteindre certains objectifs. Il faut rechercher les besoins des gens. Une fois que l’on a trouvé ce dont les gens ont besoin, on pourra les aider. Développer une plateforme de e-commerce n’est pas la finalité. Il faut surtout faire en sorte que les objectifs de cette plateforme soient atteints. Il faut identifier un produit, l’acquérir et le posséder donc cela implique la présentation, le traitement et la livraison. Il faut pouvoir accompagner le client sur ces trois aspects.

Pouvez-vous donner de plus amples informations sur les plateformes ?

Il s’agit de pouvoir apporter des informations terrain à des décideurs d’entreprises privées, d’institutions internationales et de l’administration. L’idée, c’est de leur fournir des informations terrain dans tous les secteurs d’activités de la Côte d’Ivoire. Cette plateforme est un portail d’informations, de services et de veille business.

Êtes-vous à la recherche d’éventuels partenaires pour le financement de vos investissements ?

L’une des problématiques de l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire est l’accès au financement. Nous n’avons pas de problèmes en ce qui concerne l’accès aux sources et aux talents. Mais le problème se situe au niveau des financements. Les financements sont difficiles à obtenir. Les conditions d’accès au financement par les filières classiques et les filières bancaires peuvent être assez contraignantes pour les entreprises qui ne sont pas rodées dans cet exercice. La recherche de partenariats est donc systématique au niveau de GESIMA Groupe ou lorsque nous nous retrouvons dans certains groupes d’entrepreneurs, ce sont des préoccupations qui reviennent de façon récurrente. Tous sont à la recherche de partenariats pour pouvoir avoir des financements et attirer de la visibilité afin de gagner en crédibilité et transformer le tout en profitabilité.

Dans deux ou trois ans, quels sont les objectifs que vous souhaiteriez atteindre ?

A moyen terme, GESIMA Groupe entend être l’un des acteurs majeurs du digital et du numérique dans des domaines assez précis : le sport, la culture et tout ce qui est appui aux communautés. À titre personnel, nous avons initié la création de l’association Basoam qui a deux ans et qui a fait de l’exposition du côté de la ville de Grand-Bassam. Ce sont des artisans que nous voulons doter d’outils digitaux et numériques assez simples, avec lesquels ils pourront promouvoir leurs activités et valoriser leur travail. Au niveau du sport, il y a un manque d’exposition de ce qui est réalisé. Les fédérations ne sont pas bien accompagnées parce qu’elles n’ont pas suffisamment de moyens. A nous de trouver la capacité et les moyens de les aider avec le peu dont elles disposent. C’est dans cette vision que nous nous inscrivons. Nous allons continuer notre métier qui est d’apporter des services digitaux et accompagner les services et les cabinets dans leurs démarches de transformation numérique et digitale.