Ecookim : Coopérative Exportatrice de Café et de Cacao en Côte d’Ivoire
Ecookim (Union des Sociétés Coopératives Kimbe) est une union de sept coopératives situées dans les communautés rurales de quatre régions de Côte d’Ivoire : le Moyen Cavally, le Bas-Sassandra, le Haut Sassandra et le Marahoué. Ses membres produisent du café et du cacao pour l’exportation qu’ils vendent exclusivement à Ecookim.
L’Entreprise Coopérative Kimbre, mieux connue sous le nom d’Ecookim, est une union de sept coopératives situées dans les communautés rurales de quatre régions de Côte d’Ivoire : le Moyen Cavally, le Bas-Sassandra, le Haut Sassandra et le Marahoué. Ses membres produisent du café et du cacao pour l’exportation qu’ils vendent exclusivement à Ecookim.
En 1999, sous la pression de la Banque Mondiale et du FMI, la Côte d’Ivoire a commencé à libéraliser les secteurs du café et cacao. Le gouvernement a mis en place des politiques pour organiser et promouvoir le mouvement des coopératives afin d’aider les petits producteurs et leur donner plus de force au niveau du marché international. Mais ce fut un échec et l’inefficacité continua.
Il a fallu un groupe de dirigeants de coopératives, eux-mêmes fils de petits producteurs, pour croire en l’organisation en coopératives et non à chacun individuellement afin de relever le défi et de créer une union de coopératives efficace. Entre eux, ils ont créé Ecookim en 2004, avec pour objectif principal de pouvoir faire que les producteurs réalisent de bons bénéfices et qu’ils aient de meilleurs conditions de vie.
L’union Ecookim aide ses membres avec la collecte et l’exportation de produits agricoles, principalement le cacao, le café et l’anacarde. Elle fournit également des produits phytosanitaires aux coopérateurs membres, suit et apporte son soutien à la gestion des coopératives de base, fournit l’information et la formation des membres au travers d’une démarche de qualité pour la maximisation du profit individuel et collectif, défend le respect scrupuleux des droits sociaux et moraux, et lutte pour la prise en compte des recommendations et des exigences environnementales.
A l’heure actuelle, Ecookim connaît une croissance continue et figure parmi les meilleures coopératives exportatrices de Côte d’Ivoire. Elle compte 23 coopératives avec chacune 3620 producteurs de cacao, de café et d’anacarde, sur des fermes de 6,3 ha en règle générale. La production de 38000 tonnes de cacao prévue pour 2017-2018 est en hausse de 2000 tonnes par rapport à l’année précédente et le potentiel est estimé à plus de 40000 tonnes de cacao. La production de cacao est vitale pour les producteurs, représentant 70% de leurs revenus. Après la récolte, étalée sur presque toute l’année avec l’essentiel entre octobre et mars, les grains, fermentés et séchés sont stockés dans des entrepôts coopératifs et sont finalement livrés à Ecookim pour un contrôle de qualité et leur préparation à l’exportation.
Ecookim est une union inter-régionale, installée dans les différentes régions productrices. L’Assemblée Générale est l’organe suprême de décision et il y a onze membres du conseil d’administration qui sont élus tous les trois ans et qui sont responsables de la mise en place des décisions prises lors de l’Assemblée Générale à laquelle participent tous les membres des coopératives. Le conseil nomme une équipe pour superviser le fonctionnement quotidien d’Ecookim. Chaque coopérative fonctionne de la même façon.
Ecookim est certifié Fairtrade depuis septembre 2010. Les coopératives produisent du cacao, du café et des noix de cajou de très bonne qualité, et les principes de Fairtade sont pris en compte dans la gestion des coopératives : démocratie dans les prises de décision, transparence de la gestion, visibilité sur les contrats de vente, lutte contre la pauvreté et le travail des enfants, etc. Fairtrade apporte des visions stratégiques, des investissements pour la communauté, le commerce, et des projets pour l’environnement, comme par exemple des pompes à eau installées dans les villages, ou encore des initiatives pour la production de cacao organique. Pour Ecookim, la lutte contre le travail des enfants dans les plantations de cacao est très importante. L’union travaille avec des partenaires qui l’aident à mettre en place des délégations par zone pour éradiquer ce phénomène.
La stratégie de l’union est avant tout de construire la capacité de ses membres et de coordonner leurs activités commerciales. Son objectif est d’apporter un support financier et l’aide technique nécessaires au développement social et économique, trouver des marchés pour la totalité des produits de ses membres en tant que label certifié et assurer que les producteurs soient aidés financièrement, par exemple par des primes, surtout lorsque le prix du cacao baisse. Il importe que les membres vendent la totalité de leurs récoltes. Les contrats avec les chocolatiers Ferrero et le négociant Ecom sont très importants pour les revenus qu’ils apportent et l’aide logistique. La collaboration d’organismes de financement permettrait d’injecter des fonds pour continuer l’action et le développement d’Ecookim.
Ecookim a obtenu divers certificats qui lui permettront d’atteindre de meilleurs marchés. L’union a par exemple été certifiée Fairtrade en 2010, UTZ (programme de développement durable) en 2012, RainForest depuis 2014, et a participé au projet de l’ICCO (International Cocoa Organization) pour la gestion des risques prix. Pour les coopératives qui, en général, rencontrent encore des difficultés financières et d’organisation, Ecookim et le marché de Fairtrade sont un véritable espoir pour leur développement ainsi que celui de leurs communautés.
Ecookim entend également offrir les services professionnels nécessaires à la poursuite du commerce (support marketing, transformation et exportation du café, cacao et autres produits de la culture de ses membres), mais aussi gérer la logistique. Selon Monsieur Bamba, le Directeur Général d’Ecookim, le défi premier est d’aider les producteurs à être de véritables chefs d’entreprise. A son avis : « si chaque producteur arrive à mieux gérer sa parcelle et à augmenter sa production à l’hectare, il pourra mieux vivre de son activité ».
L’union fournit du matériel, comme des machettes et des sacs, et des intrants agricoles, comme des semences, des engrais et des produits phytosanitaires. Elle encourage le développement d’une diversification des cultures avec l’igname, le manioc ou encore du riz pour réaliser une auto-suffisance alimentaire essentielle.
Un autre objectif essentiel pour Ecookim est de fournir une formation dans les techniques agricoles pour un contrôle de qualité au niveau de la récolte, de son suivi, de la collecte, et de la transformation. Il importe de fournir une formation au niveau de la gestion, de l’esprit et de la philosophie de la coopérative, d’assurer le respect des droits sociaux et moraux et le respect de l’environnement pour un développement durable.
Il est également essentiel de donner les moyens d’accéder à la santé, à la scolarisation des enfants et en général à un meilleur niveau de vie, sans oublier d’encourager et de faciliter l’accès au système bancaire et ainsi éviter des agressions et améliorer la sécurité.
A part la priorité agricole, l’union fait un travail important de lutte contre le travail des enfants dans les plantations. Elle met en place des programmes de scolarisation pour les enfants et plus particulièrement les jeunes filles en zone rurale, et défend les droits humains et associatifs. Le Directeur Général d’Ecookim, dit : « les enfants sont la relève de demain. Il faut donc tout faire pour mettre en place des écoles, des cantines et des crèches sur leur lieu d’habitation, afin que leurs parents puissent aller travailler ».
Ecookim est un investissement crucial pour les producteurs des coopératives qui demandent une approche différente du travail. L’impact sur le développement des ressources, l’amélioration du niveau de vie et la sauvegarde de l’environnement est un processus à long terme. A ce jour la démarche d’Ecookim prouve qu’avec le soutien de Fairtrade, des ONG et avec l’accès au financement, il est possible d’apporter une réponse aux besoins des paysans, des employés et de leurs familles, et d’exporter des produits de grande qualité.