SYCA SAS : Des Solutions de Paiement Dématérialisé et Sécurisé en Côte d’Ivoire

Mouhamadou Diop nous parle du secteur du paiement électronique et du mobile money en Côte d’Ivoire et présente les activités de SYCA SAS, une entreprise spécialisée dans les solutions de paiement dématérialisé et sécurisé.

Interview avec Mouhamadou Diop, Président de SYCA SAS

Mouhamadou Diop, Président de SYCA SAS

Quelles sont les tendances du secteur d’activité dans lequel vous évoluez ?

Le secteur du mobile money et de la carte bancaire est en croissance. De plus en plus de personnes utilisent le mobile money en Côte d’Ivoire, que ce soit Orange, MTN ou Moov. Nous nous inscrivons dans ce processus en proposant des moyens de paiement adaptés pour que les commerces acceptent le paiement électronique. Nous voulons au-delà faciliter l’inclusion financière pour que les populations n’utilisent plus le cash pour effectuer un paiement vu les problèmes d’insécurité et de monnaie. En Afrique de l’Ouest, il y a plus de 170 millions de personnes qui ont un téléphone mobile et 20 à 25% de ces téléphones sont des smartphones. En Côte d’Ivoire, il y a entre 8 et 10 millions de personnes qui ont un compte mobile money. Les Ivoiriens utilisent le mobile money pour payer leurs factures, faire du transfert d’argent, etc. Nous accompagnons le développement du paiement électronique. C’est un marché naissant mais qui aura une forte croissance.

En Europe, le paiement par cartes est automatique, pourquoi ce n’est pas le cas en Afrique ?

Il n’y a pas ce problème en Europe parce que c’est un continent fortement bancarisé. Ce n’est pas le cas en Afrique. Dans ma zone, le taux de bancarisation s’élève à 14%. Le marché est donc dans le paiement mobile. Nous avons été les précurseurs dans ce domaine. Nous voulons faire en sorte que le paiement mobile soit simple à intégrer. Nous voulons simplifier les choses mais aussi permettre aux marchands de structurer leurs activités. Nous leur donnons un logiciel de comptabilité qui leur permet de voir les chiffres des ventes de la journée, de la semaine, du mois, etc. Nous ne nous limitons pas à accepter les paiements, nous faisons aussi de la comptabilité avec la même plateforme. C’est la différence entre nous et les autres acteurs qui évoluons dans ce secteur. Nous avons cette culture de faire de la comptabilité et la finance du fait de notre métier antérieur.

Qui sont vos principaux clients ?

Nous voulons développer SYCA SAS. Nous nous donnons deux ans pour être présent dans 15 pays. Nous avons besoin de fonds pour nous accompagner.

Notre principal client, c’est celui qui veut éviter de collecter des espèces. Par exemple, quand un client commande un article en ligne, le vendeur va livrer et le client paie à la livraison. Cela comporte de nombreux risques parce que le client peut refuser la marchandise ou le livreur peut se faire cambrioler. Nous leur proposons alors le paiement électronique. Nous avons de plus en plus de clients, plus d’une centaine. Ce sont des assureurs, des vendeurs de vêtements, de chaussures, etc. Par exemple, il y a des personnes qui, au lieu de se déplacer à l’agence pour payer leur assurance, le font en ligne en utilisant notre plateforme de paiement.

Quelles sont vos premières priorités ?

Nous voulons étendre le produit que nous avons en place sur plusieurs pays. La demande est là, que ce soit au niveau local ou à l’extérieur. Il y a plusieurs commerçants qui sont à l’extérieur de la Côte d’Ivoire et qui souhaitent vendre leurs produits en Côte d’Ivoire. Mais, il se pose un problème de moyens de paiement. Notre ambition, c’est de renforcer cette plateforme pour qu’on puisse y mettre tous les types de paiement pour que les Ivoiriens et tous ceux qui voudront l’utiliser puissent le faire. Par exemple, nous donnons la possibilité à un internaute qui est au Sénégal et qui veut acheter de l’attiéké via un site internet, de l’acheter en utilisant ses moyens du Sénégal pour payer la personne qui est à Abidjan. La personne qui est en Côte d’Ivoire livre l’attiéké via la Poste de Côte d’Ivoire ou via d’autres entreprises de livraison. Nous voulons proposer des services pour renforcer le paiement électronique dans le commerce de détail. En Côte d’Ivoire, il y a un véritable problème de monnaie. Nous voulons proposer des solutions afin de résoudre ce problème.

Qui sont vos partenaires ?

Nous travaillons en Côte d’Ivoire avec Orange, Moov, MTN, Ecobank, UBA, etc. Nous travaillons également avec la Poste de Côte d’Ivoire et Celpaid. Au Sénégal, nous travaillons avec Orange, Tigo et UBA. Ce sont nos partenaires financiers sur lesquels nous nous reposons pour faire le paiement.

Y a-t-il d’autres partenaires qui vont intégrer votre entreprise ? Vos clients bénéficieront-ils de leurs offres ?

Quand il y a un nouvel opérateur qui intègre notre entreprise, le client bénéficie automatiquement des offres de ce dernier. Nous avons déjà préparé notre plateforme pour intégrer tous les moyens de paiement de sorte que le marchand qui l’utilise n’ait pas besoin de faire la mise à jour. L’idée, c’est de simplifier le processus d’intégration parce que les marchands n’ont pas la compétence d’intégrer les programmes de nos partenaires.

Quels sont vos prochains challenges ?

Nous voulons développer SYCA SAS. Nous nous donnons deux ans pour être présent dans 15 pays. Nous avons besoin de fonds pour nous accompagner. Nous souhaitons que ce soit un fonds qui rentre dans le capital et qui participe au développement de la société.

Si vous obtenez le financement que vous recherchez, que sera SYCA SAS dans les deux ou trois à venir ?

SYCA SAS sera une entreprise qui emploiera plus de cent personnes avec un chiffre d’affaires de 5 ou 6 milliards de FCFA et présente dans plusieurs pays. Nous pensons aussi à étendre la société sur d’autres continents.

Parlez-nous de votre partenariat avec la Poste de Côte d’Ivoire.

Lorsque vous recevez un courrier, le courrier va dans votre boite postale. Vous ne pouvez pas savoir que vous avez un courrier si vous ne vous déplacez pas à la Poste. Nous avons donc mis en place un système qui permet à la Poste de notifier l’arrivée du courrier par sms avec des technologies mobiles ou via un site web à la personne concernée. Nous sommes aussi en train de mettre en place les boites postales virtuelles. Nous travaillons aussi sur le projet de livrer des colis dans n’importe quel endroit de la Côte d’Ivoire. A ce niveau lorsque la personne recevra le colis, elle devra payer via mobile money.

Donnez-nous un autre exemple de collaboration avec un autre de vos partenaires.

Nous travaillons avec un assureur pour qui nous avons fait la digitalisation. Nous avons fait en sorte que les personnes se connectent sur leur site pour payer leur cotisation. Aussi, lorsque l’assureur devra rembourser un sinistre, les gens ne se déplaceront plus à Abidjan. Nous avons développé une technologie qui permet aux assurés de retirer leur argent via leur mobile money. Cela évite les déplacements et les problèmes d’insécurité. Nous permettons également aux entreprises de faire du reversement sur les comptes mobile money, que ce soit pour payer les sinistres ou pour payer des salaires. Nous avons deux pôles d’activités : le cash in, à l’encaissement, et le cash out, qui consiste à reverser sur les comptes mobile money.

Scroll to top
Close