Solen Groupe : Sûreté Portuaire, Aéroportuaire et Sécurité Electronique en Côte d’Ivoire
Aimé Gnonsian dresse un panorama de Solen Groupe, une entreprise spécialisée dans les domaines de la sûreté portuaire et aéroportuaire, des systèmes d’information, et de la sécurité électronique et informatique en Côte d’Ivoire.
Interview avec Aimé Gnonsian, Président de Solen Groupe
Pour commencer, pourriez-vous nous parler de votre secteur d’activité ?
Solen évolue dans le secteur des services et conseils en management. Nous évoluons aussi dans le domaine de la gestion des systèmes de sécurité aéroportuaire. C’est-à-dire la gestion de la vidéosurveillance, les contrôles d’accès, les scanners pour les bagages en soute et les portiques. Nous opérons également dans la sûreté portuaire en conformité le code ISPS (International Ship and Port Facility Security) de l’organisation maritime internationale. Nous certifions les installations portuaires dans les différents ports. C’est un abus de langage de dire que les ports sont certifiés. Ce sont plutôt les installations portuaires que l’on certifie. Nous avons certifié les installations portuaires d’Abidjan et de San Pedro. Nous évoluons aussi dans la sécurité informatique et dans des secteurs annexes comme la modélisation des processus, l’amélioration des flux, l’accompagnement des clients à choisir des ERP (Enterprise Resource Planning), en bref tout ce qui est informatique et sécurité électronique pour des entités. Mais, nous ne faisons pas du domestique. Il y a déjà plusieurs petits installateurs à ce niveau et nous n’avons pas envie d’aller sur ce terrain parce que nous n’avons pas les mêmes objectifs.
Quels sont les domaines d’activités essentiels pour Solen ?
Il y en a certains qui sont plus importants pour nous et ils concernent la sûreté aéroportuaire, portuaire et la sécurité informatique. Parce que nous nous disons que dans les années à venir, ce sont des secteurs qui seront incontournables.
Quelle est votre valeur ajoutée sur ces deux secteurs ?
Généralement, les clients pensent que nous venons avec une solution purement technique. La valeur ajoutée que nous avons est une compréhension assez globale de ce que nous offrons à nos clients. Parfois, quelqu’un peut avoir besoin d’une solution technique, mais l’approche que nous avons peut amener la personne à revoir sa position dans une démarche globale, dans l’intérêt du client.
Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de réalisations ?
Nous voulons faire un transfert de compétences, de connaissances et de technologies. Nous l’avons fait en Côte d’Ivoire et nous pouvons aussi le faire dans les pays limitrophes. Nous arrivons à résoudre des problèmes complexes, parce que nous avons la méthodologie.
J’étais en Europe dans les années 2000 et je me souviens qu’en 1995, il y a eu un fameux projet de certification de l’aéroport d’Abidjan. Et, il s’agissait d’installer seulement des caméras. Quand je suis arrivé en Côte d’Ivoire et que j’ai discuté avec des personnes clés, je leur ai proposé de faire un audit gratuit. Avec des partenaires canadiens, nous avons fait cet audit qui a balayé tous les champs possibles. C’est à partir de cet instant que la solution de vidéosurveillance et la mise en place des process au niveau de l’aéroport ont été approuvés. Tout ceci fait partie d’une solution globale. L’Etat n’ayant pas les moyens suffisants, il fallait arriver à une solution BOT. Un partenaire canadien a investi et c’est lui qui fait l’exploitation. Il a mis en place de plus de 500 agents de sûreté. Nous avons réorganisé tout le système de sûreté de l’aéroport en donnant des conseils à l’autorité qui gère la sûreté de l’aéroport afin d’arriver à la certification. En outre, à la fin de la guerre en juin 2011, selon les informations des média, les ports d’Abidjan et de San Pedro avaient été blacklistés par les gardes côtes américains. Pourtant les ports étaient certifiés depuis 2004. J’ai donc écrit à la nouvelle direction du port pour signifier que les ports avaient été blacklisté. Je leur ai listé tous les désagréments que cela entraîne. Par exemple, quand un navire part aux Etats-Unis, les Américains regardent ses dix dernières escales. S’il s’avère qu’il est passé par la Côte d’Ivoire, les gardes côtes font des contrôles à bord du navire pendant 48 heures. Cela entraîne des frais que l’affréteur doit répercuter sur les ports ivoiriens. Nous avons dit aux autorités que nous étions prêts à les aider. La direction nous a fait comprendre qu’elle avait un conseil qui l’accompagnait et que les ports étaient certifiés. Nous leur avons dit en retour qu’il y avait un problème et nous avons convenu d’un accord gagnant-gagnant. Nous avons donc réalisé un audit pour comprendre la problématique. De là ont découlé différentes évaluations de sûreté des différents plans de sûreté des installations portuaires. Nous continuons d’accompagner les ports dans cette démarche. La bonne nouvelle, c’est que les gardes de côtes américains ont retiré deux installations portuaires sur les 22 installations blacklistées. Nous espérons retirer la quasi-totalité des installations portuaires de la blacklist américaine.
Vous avez commencé en 2011 et c’est maintenant que deux installations ont pu être retirées de la blacklist. Qu’est-ce qui l’explique ?
C’est facile d’y entrer mais c’est difficile d’en sortir. Les gardes côtes américains ont quatre visites par an pour voir ce qui est fait en Côte d’Ivoire est conformes aux normes américaines. Avec eux, il faut avoir de la patience. Il faut surtout éviter de rentrer dans la blacklist.
Que pouvez-vous apporter aux pays de la sous-région en termes de conseils et de services ?
Nous voulons faire un transfert de compétences, de connaissances et de technologies. Nous l’avons fait en Côte d’Ivoire et nous pouvons aussi le faire dans les pays limitrophes. Nous arrivons à résoudre des problèmes complexes, parce que nous avons la méthodologie. Car, nous faisons une résolution pragmatique des problèmes. Le service est très difficile à vendre. Il n’est pas facile de convaincre un dirigeant. Mais nous prenons des engagements sur les résultats à venir.
Quels sont les domaines dans lesquels vous intervenez ?
Au niveau de la sûreté, nous accompagnons de grands groupes industriels. Nos pays sont en danger avec Boko Haram, les jihadistes, la lutte contre la fraude et le vol. Par exemple, dans le domaine pétrolier, nous accompagnons une structure. Et, nous lui avons apporté beaucoup au niveau des vols et de la contrebande. Nous ne garantissons pas une sécurité à 100%, mais nos méthodes permettent une forte réduction de la malveillance.
Quels sont les principaux défis de l’entreprise ?
Notre principal défi, c’est d’intégrer le marché sous régional. C’est vrai que nous avons quelques projets, mais notre intention, c’est de prospérer sur ces marchés pour consolider notre business.
Votre entreprise est-elle ouverte aux investissements ?
Nous sommes ouverts aux investissements, mais c’est au cas par cas. Par exemple ; lorsque j’ai un client à qui l’on propose une solution pour un BOT, nous avons forcément besoin d’un investisseur. Nous sommes en ce moment en négociation avec une structure dans ce sens.
Pouvez-vous donner des noms de quelques structures avec lesquelles vous êtes partenaires ?
Nous sommes partenaires avec des structures françaises, canadiennes, américaines et israéliennes. Ce sont des partenariats techniques et des partenariats au niveau de l’expertise. Par exemple, quand il s’agissait d’installer les scanners pour les bagages en soute au niveau de l’aéroport d’Abidjan, le matériel a été acheté par notre client à une entreprise américaine. Il a fallu que nous envoyions nos techniciens se former aux Etats-Unis pour pouvoir installer les machines et ensuite faire la maintenance. Nous travaillions 24 heures sur 24 pour la maintenance. Nous avons des partenaires au niveau de l’étude qui nous font appel ou à qui nous faisons appel lorsque nous avons des besoins.
Comment voyez-vous votre entreprise dans 2 ou 3 ans ?
Dans 2 ou 3 ans, j’aimerais bien consolider les acquis mais surtout faire en sorte que Solen soit présente dans la sous-région. Cela va nous permettre d’avoir une autre dimension. C’est un challenge parce que les cas que nous avons résolu en Côte d’Ivoire ne sont pas forcément les cas que nous devrons résoudre dans ces pays. Avec ce panel, notre expertise sera beaucoup plus complète et nous serons plus armés et mieux outillés. Nous devons consolider notre expertise pour booster l’entreprise.