SOCOTEC Africa : Un Bureau de Contrôle Historiquement Présent en Côte d’Ivoire
Karim Djebar partage son analyse du secteur de la construction et des contrôles techniques en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest, et présente SOCOTEC Africa, un bureau de contrôle établi en Côte d’Ivoire depuis 1958 et spécialisé dans les missions d’inspection et de mesure, d’assistance et de conseil, de formation et de certification.
Interview avec Karim Djebar, Directeur de SOCOTEC Africa
Pour commencer, quelle serait votre analyse du secteur de la construction en Côte d’Ivoire ? Pourriez-vous nous expliquer comment les gens prennent en compte les contrôles techniques et tout ce que vous proposez ?
Je travaille en Afrique depuis 16 ans. Historiquement, en Côte d’Ivoire, les entreprises et maîtres d’ouvrages ont pris l’habitude de faire appel à une tierce partie, à un bureau de contrôle réglementaire indépendant dans le domaine du bâtiment et des infrastructures. Cela est très positif. Pour les projets de petites tailles, le réflexe de faire appel à un bureau de contrôle est moindre alors que pour les projets de moyenne et grande envergure, cette pratique est très courante en Côte d’Ivoire.
On rencontre donc un certain professionnalisme comparé à ailleurs ?
Oui, le respect des règles de l’art dans le domaine du bâtiment en Côte d’Ivoire est au-dessus de la moyenne des autres pays d’Afrique subsaharienne, ce qui est une très bonne chose.
Pourriez-vous nous présenter la société et nous parler de vos activités ?
SOCOTEC Africa est la filiale ivoirienne du groupe SOCOTEC, organisme de contrôle établi en Côte d’Ivoire depuis 1958, avant l’indépendance. Nous avons participé à tous les grands projets, tels que la basilique de Yamoussoukro, le nouveau siège de la BAD (Banque Africaine de Développement) ou encore la cathédrale Saint-Paul. La majorité des gros projets de bâtiment de Côte d’Ivoire ont ainsi été contrôlés par SOCOTEC. Historiquement, notre activité se concentrait essentiellement dans le secteur du bâtiment. Nous avons progressivement diversifié nos activités dans les domaines des équipements, de la gestion de patrimoine immobilier (G.P.I) et des infrastructures. Nous avons donc une palette d’activités assez large en Côte d’Ivoire.
Est-ce que les gens connaissent cette partie de vos activités ? Quelle est la partie obligatoire et non obligatoire ?
L’assurance de responsabilité décennale pour un bâtiment est obligatoire pour le maître d’œuvre, et requiert l’intervention d’un bureau de contrôle.
Le contrôleur technique a pour mission de contribuer à la prévention des différents aléas techniques susceptibles d’être rencontrés dans la réalisation des ouvrages.
Il intervient à la demande du maître de l’ouvrage et donne son avis à ce dernier sur les problèmes d’ordre technique, dans le cadre du contrat qui le lie à celui-ci. Cet avis porte notamment sur la solidité de l’ouvrage et la sécurité des personnes. C’est une activité réglementée, réalisée par des sociétés agréés comme SOCOTEC.
L’assureur demande un rapport rédigé par un organisme de contrôle qui doit procéder à la vérification des documents et mener des inspections du chantier. L’entreprise de travaux est tenue de respecter cette procédure pour obtenir une assurance décennale à transmettre au maître d’ouvrage.
Nous proposons de nombreuses autres prestations en prévention des risques en dehors de la mission de contrôle technique dans le cadre de la décennale. Par exemple, des diagnostics immobiliers (amiante…) ou des vérifications périodiques d’équipements, afin d’accompagner nos clients tout au long de la durée de vie d’un bâtiment.
Nous couvrons beaucoup d’activités qui permettent de rassurer le client sur la durabilité d’un bâtiment et de tout type d’ouvrage.
Avez-vous des concurrents dans ce domaine qui proposent la même chose que vous pour l’aspect obligatoire ?
En Côte d’Ivoire, nos principaux concurrents sont le groupe Apave et le groupe Bureau Veritas.
Quels sont vos avantages concurrentiels par rapport aux autres ?
Notre métier historique c’est la construction et nous souhaitons garder un rôle de leadership dans ce domaine. Au sein de la construction, nous souhaitons proposer une palette plus étendue de missions et développer également plus largement nos activités dans des domaines connexes des infrastructures.
Quel est votre objectif au niveau de la Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest ?
Nous avons participé à tous les grands projets, tels que la basilique de Yamoussoukro, le nouveau siège de la BAD (Banque Africaine de Développement) ou encore la cathédrale Saint-Paul. La majorité des gros projets de bâtiment de Côte d’Ivoire ont ainsi été contrôlés par SOCOTEC.
La Côte d’Ivoire constitue une plateforme régionale pour l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, automatiquement, la filiale de SOCOTEC en Côte d’Ivoire joue également un rôle de plateforme pour la région, c’est-à-dire toute l’Afrique de l’Ouest, de la Mauritanie jusqu’au Togo, au Bénin et au Ghana. Si notre activité principale est basée en Côte d’Ivoire, nous avons la volonté de pouvoir accompagner nos clients régionaux dans l’ensemble de leurs implantations en Afrique de l’Ouest, en centralisant les informations en Côte d’Ivoire. La plupart des grands groupes eux-mêmes ont une filiale régionale basée à Abidjan.
Pouvez-vous nous donner des exemples de travaux phares dont vous avez accompli les vérifications et qui n’entrent pas dans le cadre du contrôle technique obligatoire ?
Nous avons effectué une mission très importante tout récemment. Il s’agissait d’un barrage au Togo pour lequel la société EDF a eu besoin de SOCOTEC pour des missions de diagnostic amiante et de vérifications en levage afin de contrôler l’ensemble de ses portiques et matériels de levage, atteignant les 150 tonnes. Nous avons mobilisé nos experts et nos moyens logistiques pour effectuer cette mission.
Nous avons également développé une expertise relative au contrôle des installations électriques. Cela nous permet, par exemple, de pouvoir effectuer les vérifications de 80 stations Total au Togo.
Quelles sont vos priorités du moment ?
L’objectif de notre entreprise est d’accompagner le développement de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, le pays connait une croissance robuste, tant sur le plan des infrastructures que du bâtiment. Nous nous positionnons donc dans le cadre de la construction de centres commerciaux, d’hôtels, de tours d’habitation et de tours de bureaux. Nous souhaitons aussi développer nos activités d’expertises et de diagnostics dans le domaine des équipements techniques, ainsi que dans les infrastructures.
Vous semblez être dans le bon domaine puisque la Côte d’Ivoire a une croissance hors norme et, en plus, vous êtes dans le domaine de la construction et des infrastructures, qui est celui qui se développe le plus.
Nous avons une activité qui se porte bien parce qu’elle couvre aussi bien les petites affaires que des affaires beaucoup plus importantes. Nous avons des activités très diversifiées. Cela signifie que nous sommes moins vulnérables en cas de baisse de l’une ou de l’autre… En effet, la Côte d’Ivoire est dans une belle dynamique, notamment en ce qui concerne les infrastructures. Nous sommes plein d’enthousiame pour accompagner cette dynamique.
Y a-t-il des stratégies spécifiques mises en place pour les prochaines années concernant le développement en Côte d’Ivoire ?
Le nouvel actionnariat du groupe SOCOTEC depuis 2013 et l’arrivée d’un nouveau Président à la tête du groupe depuis octobre 2016 nous confortent dans une stratégie de développement important, avec des objectifs de croissance très élevés. L’objectif du Groupe à l’horizon 2020 est de passer de 550 millions de chiffre d’affaires à 800 millions et en Côte d’Ivoire, nous nous positionnons dans cette trajectoire. Au niveau de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest, nous misons sur notre cœur de métier, la construction, mais aussi sur les autres activités que nous avons commencé à développer depuis plusieurs années. Et je suis très confiant sur notre capacité à tirer parti de nos atouts.
Pour continuer cette forte croissance, nous effectuons un grand travail de prospection et d’identification sur les sites Internet. Nous participons aussi à des salons professionnels à Abidjan, comme le salon Archibat ou le salon international de l’infrastructure.
Quelle est votre vision pour les 2-3 prochaines années ?
Notre objectif est tout d’abord de pouvoir consolider la croissance dans le métier du contrôle technique, en continuant de mener nos activités actuelles dans le respect des attentes et besoins de nos clients afin qu’ils soient satisfaits de travailler avec nous et qu’ils s’en fassent l’écho auprès de nouveaux clients. Ensuite, dans l’infrastructure, notre objectif est de devenir un acteur incontournable du contrôle technique. Enfin, nous souhaitons aussi devenir l’un des acteurs principaux dans le domaine des équipements.