Manutention Africaine Côte d’Ivoire : Le Concessionnaire Exclusif de Caterpillar en Côte d’Ivoire

Interview avec Daniel Pahidewinde, Directeur Pays chez Manutention Africaine Côte d’Ivoire

Manutention Africaine Côte d’Ivoire est le concessionnaire exclusif de Caterpillar dans le pays. Comment évaluez-vous l’entreprise ?

Au niveau de nos stocks nous avons un bon taux de satisfaction, un taux de rotation qui est de l’ordre de 1,5 %, et un stock qui tourne une fois et demie dans l’année. Nous avons aussi un stock important de pièces détachées pour permettre à nos clients d’être servis sur place. Dans le trafic cargo, nous avons un stock d’une valeur d’un peu plus de 4 milliards.

Quels sont les principaux défis de votre secteur d’activité, et de l’entreprise Manutention Africaine Côte d’Ivoire d’une façon générale ?

Depuis Octobre 1935, Manutention Africaine Côte d’Ivoire, membre du réseau JA Delmas, est leader dans la vente et l’après-vente de matériel minier, de travaux publics (TP) et industriel, représentant la marque Caterpillar en Côte d’Ivoire.

Nous avions un peu le monopôle jusqu’en 2010, et depuis lors la concurrence s’est installée, ce qui est une bonne chose parce que ça permet aux clients d’avoir le meilleur service au meilleur coût. Mais nous restons quand même dealer d’une marque premium. La différence avec nos concurrents, c’est le service après-vente, parce que nous vendons du matériel de production, donc toute immobilisation d’un engin c’est une perte d’exploitation pour le client et il faut raccourcir ces délais, d’où le service après-vente qui doit être de qualité. En cela, Manutention Africaine Côte d’Ivoire dispose en son sein d’un centre de formation à nos métiers techniques. Donc nous formons des jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs, des techniciens supérieurs et des agents techniques qui arrivent chez nous et qui sont formés pendant 5 ans pour être de véritables techniciens. C’est pour cela que nous sommes en train de créer une académie que nous pourrons ouvrir ensemble avec le FDFP (Fonds de Développement de la Formation Professionnelle) et le Millennium Challenge Corporation, qui vont soutenir ce projet de création d’une véritable académie, parce que c’est le service après-vente qui fait la différence.

Pourriez-vous nous décrire vos avantages concurrentiels ?

Au niveau du matériel, nous avons du matériel premium et, à côté de ce matériel, nous avons aussi d’autres gammes de produits adaptées à la concurrence et au marché parce qu’il faut savoir jouer dans la même cour. Nous avons du matériel pour toute sorte de clients répondant à leurs différents besoins. Du coup, nous arrivons à allier la qualité de nos produits en fonction du marché et de la concurrence, et le plus que nous apportons c’est un service après-vente de qualité, parce que nous formons nos techniciens et collaborateurs de sorte que le délai d’immobilisation du matériel client soit le plus court possible.

Quel type d’investisseurs souhaitez-vous attirer ?

Nous souhaiterions avoir des investisseurs qui viennent en Côte d’Ivoire ou dans la sous-région car nous avons pour avantage notre réseau. En effet, nous sommes très présents dans la sous-région. Nous sommes disposés à accompagner les investisseurs (en termes de matériels ou de financements) qui ont aussi des marchés ou des projets signés, en fonction de la solidité du marché et de la crédibilité qu’ils offrent. Nous pouvons donc étudier toute sorte de dossier. Cat Financial, la branche finance de Caterpillar, est un peu comme une banque qui ne finance que des produits Caterpillar.

Quelle est votre vision pour le futur du secteur dans les 3 prochaines années ?

Aujourd’hui, nous opérons avec des clients qui font des routes, des bâtiments, qui opèrent dans le secteur minier et nous reparons aussi des moteurs de bateaux. Il faut savoir que la plupart des bateaux sont équipés de moteurs Caterpillar. L’entretien des navires est également un volet de nos activités qui marche très bien lorsque l’activité portuaire est florescente. L’année dernière par exemple, nous avons fait un gros chiffre au niveau des routes avec nos clients qui sont dans le secteur, et cette année, avec le prix de l’or qui est monté, les miniers sont en train d’investir, donc je pense que le secteur minier en Côte d’Ivoire va grimper en flèche les trois prochaines années. Il faudra être au rendez-vous, d’où l’acquisition par l’un de nos clients de matériel pour renforcer sa flotte.

Terminons cette interview par votre message à notre lectorat international (investisseurs, hommes d’affaires) concernant le climat des affaires en Côte d’Ivoire.

Je peux dire aux hommes d’affaires que l’Afrique est un continent d’avenir et que la Côte d’Ivoire fait partie des pays africains qui connaît la progression la plus remarquable. Notre économie est assez dynamique et sera encore plus dynamique sur les trois prochaines années. En Côte d’Ivoire, nous avons des ressources humaines, des écoles, des personnes qui sont bien formées, nous avons beaucoup d’ivoiriens qui s’expatrient et dont on demande les compétences à l’extérieur. Nous avons donc un capital humain qui est assez important, ainsi qu’un tissu industriel conséquent. Il y a vraiment tout à faire. En Europe, tout existe déjà et on casse pour reconstruire. Mais en Afrique, il faut construire, nous ne sommes pas encore passés à l’étape suivante, donc nous avons encore une marge de progression énorme et je pense que la Côte d’Ivoire est la locomotive de la sous-région. Le concessionnaire Caterpillar JA Delmas est présent dans 11 pays ouest africains depuis 1932, et nous sommes encore là pour très longtemps, avec une bonne assise et une bonne implantation dans le pays et la région. Nous sommes installés sur un terrain de 11 hectares ici en Côte d’Ivoire, donc nous avons encore 6 hectares non exploités, ce qui veut dire que nous avons encore la possibilité d’agrandir nos installations en fonction des besoins.