Développement du Commerce au Maroc et dans la région de Marrakech

Faher Kamal, Président de Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Marrakech
Le Maroc ne cesse de réaliser notamment sur les plans économique et financier grâce à l’ambitieux programme de réformes tous azimuts, initié par le Royaume depuis plusieurs années.

Interview with Faher Kamal, Président de Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Marrakech

Faher Kamal, Président de Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services de Marrakech

Que pensez-vous des réformes au Maroc, notamment de la dimension sociale, et quels sont les principaux défis pour le Maroc aujourd’hui ?

Le Maroc ne cesse de réaliser notamment sur les plans économique et financier grâce à l’ambitieux programme de réformes tous azimuts, initié par le Royaume depuis plusieurs années. Il recèle actuellement d’atouts non négligeables visant à moderniser résolument l’environnement des affaires.

Le Maroc ne cesse de réaliser notamment sur les plans économique et financier grâce à l’ambitieux programme de réformes tous azimuts, initié par le Royaume depuis plusieurs années.

De nombreuses réformes ambitieuses sur les plans législatifs, réglementaires et institutionnels ont été menées par les pouvoirs publics pour faciliter la pratique des affaires au Maroc. De manière générale, de bonnes bases existent aujourd’hui pour l’investisseur national et étranger et une évolution positive se dessine depuis plusieurs années.

Ainsi, plusieurs réformes ont été mises en place :

  • La loi sur les sociétés anonymes (promulguée en 1996)

  • Le code du commerce en 1997

  • La loi sur la création des tribunaux de commerce en 1998

  • Le nouveau code des douanes

  • Le nouveau code des assurances (promulgués en octobre 2002)

  • Le nouveau code du travail (entré en vigueur en juin 2004) et l’assurance maladie obligatoire

  • La loi sur la liberté des prix et la concurrence.

  • La charte de la PME (adoptée en juin 2002)

  • La mise en place de centres régionaux d’investissement

  • L’assouplissement des procédures douanières

Aussi, un contrat programme public-privé 2009-2015 relatif au Pacte National pour l’Emergence Industrielle.

Les objectifs de ce Pacte se focalisent essentiellement sur les Métiers mondiaux du Maroc, c’est-à-dire les filières dont le Maroc présente des avantages compétitifs. Ces derniers se déclinent en deux catégories : les métiers orientés Investissements directs étrangers (IDE) comme l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique et l’électronique et les métiers traditionnels à savoir : le secteur du textile-cuir et de l’agroalimentaire.

Pour le secteur du textile-cuir, l’Etat prévoit un appui à la commercialisation au niveau international. En parallèle, des zones logistiques dédiées seront notamment créées et des réformes tarifaires seront mises en place. L’agroalimentaire n’est pas en reste, puisque l’Etat encouragera l’investissement dans les filières à forte valeur ajoutée (agrumes et huile d’olive par exemple), et appuiera les meilleurs acteurs des produits de grande consommation (confiserie, biscuiterie entre autres). L’Etat favorisera également les projets intégrés dans les denrées de base comme le lait et la viande par exemple.

Cette formule contractuelle est également une garantie de bonne exécution des mesures décidées en assurant la mobilisation de tous autour d’actions précises, concrètes, concertées et budgétisées dans le cadre d’une stratégie de développement des secteurs économiques : 

  • Plan MAROC VERT pour le développement accéléré d’une agriculture moderne, compétitive, à haute valeur ajoutée et adaptée aux règles du marché, d’une part et la mise à niveau des acteurs fragiles et la lutte contre la pauvreté rurale à travers l’amélioration du revenu agricole, d’autre part.

  • Plan AZUR, pour le développement du tourisme

  • Vision 2020 dont l’objectif est de doubler la taille du secteur (construire 200.000 nouveaux lits hôteliers et assimilés, doubler les arrivés touristiques, tripler le nombre de voyage domestiques, créer 470.000 nouveaux emplois directs sur l’ensemble du pays, accroitre les recettes touristiques, augmenter de deux points le PIB touristique)

  • Artisanat Maroc 2015 pour bâtir une image de marque qui soit en harmonie avec le nouveau positionnement de l’Artisanat marocain, un Artisanat à fort contenu culturel, à la fois moderne et authentique, et véhiculant des valeurs de créativité, de qualité et d’innovation.

  • Maroc Numeric 2013 visant à positionner le Maroc parmi les pays émergents dynamiques dans les Technologies de l’Information. Le plan est articulé en 18 initiatives déclinées en 52 mesures.

  • HALIEUTIS qui vise la mise à niveau et la modernisation des différents segments du secteur de la  pêche ainsi que l’amélioration de sa compétitivité et de sa performance.

  • Plan Logistique visant à optimiser la gestion des flux de marchandises à travers la définition et la mise en œuvre d’un schéma national de plates-formes logistiques et aussi à mettre à niveau des acteurs privés dans le secteur du transport routier des marchandises.

Quant à la dimension sociale, notre Sa Majesté le Roi Mohamed VI a toujours insisté sur le développement du facteur humain et a précisé dans ses discours que la réforme institutionnelle aussi profonde qu’elle puisse être, ne peut aboutir que si elle est étayée par des réformes structurelles ou complémentaires qui devraient nous permettre de renforcer les atouts économiques et sociaux.

Effectivement, le Maroc s’intéresse depuis quelques années au développement social pour parer aux déficits sociaux tels l’éducation, la santé, la pauvreté et les infrastructures de base et la création de l’emploi afin de lutter contre le chômage montant. Le but étant la concrétisation des engagements du Maroc dans le cadre des Objectifs du Millénaire du développement.

Le Maroc a élaboré une série de mesures réglementaires et législatives, ainsi que des stratégies d’intervention, qui couvrent l’ensemble des champs d’action du domaine social. Ainsi pour mettre en œuvre et coordonner les nouvelles orientations en matière de politique sociale Les pouvoirs publics ont créé de nouvelles institutions notamment l’Agence de Développement Social à qui ils ont confié la tâche de renforcer le partenariat avec les acteurs de la société civile et le secteur privé. L’Entraide Nationale, qui offre des services de proximité au profit des personnes défavorisées, a fait l’objet d’une restructuration pour mieux cibler ses actions et les étendre vers le milieu rural et périurbain.

En outre, par son Discours du 18 mai 2005, le Roi lançait l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), cadre politique qui définit certains objectifs en matière de développement social, dont notamment la réduction des déficits sociaux, la lutte contre la pauvreté et l’aide aux personnes en situation de grande vulnérabilité.

Finalement, d’autres documents retracent la poursuite des efforts en vue de réformer les secteurs sociaux, dont notamment la «Charte Nationale d’Education et de Formation», accompagnée du «Cadre stratégique de développement du système éducatif» ou la toute récente «Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité entre les sexes». Le secteur de la Santé travaille, pour sa part, dans une stratégie à moyen terme.

Les efforts de développement socio-économique consentis par le Maroc placent le Royaume dans une position confortable, renforçant, par la même, l’attractivité du marché marocain auprès de la communauté internationale. En créant un climat qui favorise créativité et entreprenariat avec un capital humain aussi riche, le Maroc aspire à pérenniser son développement sur des bases solides

Depuis 2003, le logement social apparaît comme une priorité dans la stratégie de développement du facteur humain dont l’objectif est d’éradiquer l’habitat insalubre et permettre à tout citoyen d’acquérir un logement à seulement 140.000 dhs avec des facilités de paiement.

La nouvelle stratégie de relance du logement social 2010-2020 envisage la construction de 300.000 logements de qualité destinés à 1,5 million de personnes. Ce projet nécessite un investissement financier direct de 60 milliards de DH et permettra la création de près de 160.000 postes d’emplois.

Pouvez-nous présenter succinctement la chambre du commerce et de l’industrie (activités…) ? Et quels sont vos axes de développement stratégique pour cette année?

Créée depuis l’indépendance, la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Marrakech «CCIS/M» est un établissement public qui est placée sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies de l’information et gérée par des élus représentant les entreprises industrielles, commerciales et les sociétés de services.

Constituée de l’ensemble des membres élus et membres associés de la chambre et composée de 47 membres (commerce 21, services 14, industrie 12).

En plus des 8 commissions qui représentent des instances de proposition et de réflexion.

Sans oublier le corps administratif qui est constitué d’un directeur et de 4 départements :

  • Département de l’Animation

  • Département de l’Appui aux Entreprises

  • Département de l’Information et de la communication

  • Département des Relations Internationales et du Partenariat

Nous sommes au stade de mutations dans les rôles et fonctions des chambres parce que nous envisageons de dépasser les attributions classiques pour s’adapter à l’environnement dynamique tant national qu’international.

Certes, Les fonctions de représentativité et de consultation que nous exerçons sont toujours maintenues et même renfoncées pour faire de notre chambre un interlocuteur obligé des autorités locales ou du gouvernement avant de se prononcer sur les affaires d’intérêt général mais nous cherchons particulièrement à assumer notre mission première d’appui à l’entreprise pour lui faciliter la prise de décision économique en temps réel et l’amener à être compétitive et productive.             

C’est donc cette fonction que nous cherchons à développer pour être au diapason des nouveaux enjeux qui secouent l’économie mondiale et nous menons nos actions dans ce sens en étant constamment à l’écoute de nos ressortissants pour que l’environnement dans le quel nous évoluons soit aussi favorable que possible.

Au niveau de notre CCI nous essayons de rendre notre région aussi attractive que possible et nous ne ménageons aucun effort pour lui assurer le développement qu’elle mérite en concertation avec nos conseillers régionaux, communaux et les autorités locales.

A la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Marrakech, nous sommes convaincus que l’avenir sera à l’international et que nous devons mettre main dans la main, opérateurs économiques, services publics et autorités locales, pour diversifier une offre exportable de qualité et aboutir à un label de la Région de Marrakech Tensift Al Haouz, dans ses différentes composantes. Nous restons ouverts à tout partenariat susceptible de mettre en chantier cette action de coopération.

Dans cette perspective, nous avons mis en place au profit de nos entreprises un plan d’action annuel, visant la promotion de notre région à l’international regroupant information, formation et mission à l’étranger.

Nous projetons aussi l’organisation de missions économiques vers les marchés internationaux pour prospecter et identifier les possibilités de partenariat commercial offertes par ces deux débouchés. Mais aussi vers des marchés de niches prometteurs comme la Turquie par exemple.

Dans ce contexte, nous avons conçu des outils de communication promotionnels notamment des dépliants, des brochures, des CD présentant les potentialités économiques, les opportunités d’investissement de notre région en version française et anglaise, pour épauler cette dynamique à l’international, nous nous sommes engagés dans un programme de formation dédié aux entreprises portant sur des thèmes ayant trait à l’international.

Aujourd’hui, nos entreprises ont besoin d’un accompagnement concret et efficace par la mise en place de formation par secteur. La Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Marrakech se propose d’abriter ces sessions de formation et reste ouverte à tout partenariat susceptible de mettre en chantier cette action.

Je vais essayer de vous donner un bref aperçu des projets pilotés par notre CCI en vue de promouvoir l’économie de la Région:

CENTRE DES FOIRES ET DES EXPOSITIONS

Ce projet initié par la CCIS/M a pour objectif , de développer au cœur de la ville de Marrakech sur le site exceptionnel du Parc AL MASSIRA, un nouvel espace de rencontres nationales et internationales, d’échanges et de loisirs au travers d’une dynamique urbaine qui met en valeur l’environnement du site, et introduit le concept d’un lieu utile et polyfonctionnel, renforçant ainsi la position privilégiée de la cité ocre en tant que pôle touristique international.

Un lieu d’échanges moderne, privilégié par sa proximité immédiate avec le centre de Marrakech dans un environnement verdoyant. La modularité des espaces permettra d’accueillir dans d’excellentes conditions Foires, Salons, symposiums, séminaires, journées d’études, dîners de gala, lancements de produit, événements festifs, …

COMPLEXE COMMERCIAL AL MASSAR

Dans le cadre de l’application des recommandations de la Fédération Marocaine des Chambres de Commerce, d’Industrie et des Services visant la mise en place d’une stratégie pour pallier aux problèmes dont souffrent les commerçant des produits alimentaires en gros (quartiers Arsel El Maach et Fhel Zefriti) afin de les protéger des menaces représentées par la prolifération des grandes surfaces et des zones commerciales modernes, les problèmes de circulation entravant les conditions de livraison et d’approvisionnement (difficultés d’accès aux abords des magasins ; stationnement de véhicules en double file, loin du local, dans un espace réduit … ), la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services de Marrakech a mis en place une politique visant la création de complexes commerciaux de gros respectant les conditions d’exercices de cette activité économique dans un cadre moderne et organisé en centrales d’achat.

Dans un premier temps, la CCIS/M a procédé par la création d’un Complexe Commercial de gros dans la zone économique AL MASSAR au profit des grossistes en difficulté des quartiers Arset El Maach et Fhel Zefriti.

CENTRALE D’ACHAT

Considérant les orientations des Pouvoirs Publics ayant pour objet de soutenir les efforts de modernisation des entreprises commerciales dans le cadre du plan « Rawaj – Vision 2020 » , la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Marrakech a lancé une étude de faisabilité pour la mise en place d’une centrale d’achat aux profits des commerçants grossistes de Marrakech, en partenariat avec le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies.

L’opportunité de ce projet est de permettre aux commerçants de la région de bénéficier de plusieurs avantages en se regroupant et ce, pour :

  • Réduire les charges de transport, de stockage, d’électricité…

  • S’approvisionner en grande quantité de manière à obtenir les meilleures conditions possibles ( prix, modalités de paiement, livraison…)

  • Permettre aux commerçants de mieux négocier les prix auprès des fournisseurs ce qui aura un impact sur le consommateur ;

  • Améliorer les conditions de stockage et d’hygiène ;

  • Favoriser une meilleure organisation et gestion et lancement d’actions commerciales et marketing ;

  • Assurer enfin la mise à niveau de cette catégorie de commerçants et améliorer sa compétitivité.  

PROGRAMME RAWAJ

Le programme RAWAJ VISION 2020 sous-tend au développement du commerce de proximité la réorganisation de ses structures et la modernisation de ses modes de gestion.

Dans ce cadre, il recommande un package pour améliorer la compétitivité du commerce de proximité à travers l’adoption d’un système de labellisation des commerces permettant d’attester de la qualité des services, des produits offerts au sein des points de vente.

De même, le programme propose pour le commerce de proximité une spécialisation du petit commerce et son regroupement en réseaux commerciaux et ce en vue d’augmenter sa rentabilité économique et financière.

Pour ce faire et en vue d’inciter les commerçants à adhérer à ce plan de modernisation, le programme RAWAJ VISION 2020 prévoit la mise en place d’un mécanisme de financement dédié, notamment, la création d’un fonds de développement du commerce.

Dans le cadre des attributions de la CCIS/M en termes d’encadrement des opérateurs économiques de la région, la Chambre a lancé un programme de sensibilisation des commerçants de la Région de Marrakech Tensift Al Haouz à adhérer à ce programme pour bénéficier de ce fonds de développement du commerce de proximité notamment en matière de développement d’infrastructures commerciales, logistiques, Amélioration de performance et de productivité et diffusion des bonnes pratiques.

ZONE INDUSTRIELLE DE TAMANSOURT

Dans le cadre de la promotion du secteur industriel dans la région de Marrakech Tensift Al Haouz, la CCIS de Marrakech a organisé des rencontres avec des associations industrielles en vue de discuter ensemble des problèmes que rencontre le secteur de l’industrie à Marrakech.

Afin de pallier à ces problèmes, La CCIS de Marrakech a mené une enquête pour récolter les besoins en m2 des entreprises désirant avoir des lots de terrains à la nouvelle zone industrielle de Tamansourt, pour mieux parrainer l’attribution aux bénéficiaires.

Le projet d’extension de la ville nouvelle de Tamansourt qui s’étend sur 731 ha, prévoit la réalisation d’un parc industriel, une zone offshoring et des zones d’activités économiques, sur une superficie total de 325 ha, dont 80 ha pour l’offshoring.

Quels sont les avantages pour une entreprise d’être établie au Maroc et à Marrakech en particulier ? Et en termes d’image, quelle est la perception de Marrakech sur les marchés extérieurs ?

Toutes ces réformes citées auparavant sont des avancés notables qui placent la Maroc aujourd’hui comme un marché émergent, doté d’un fort potentiel et de nombreuses opportunités d’investissement et de partenariat et ce, dans bon nombre de secteurs d’activités aussi bien commercial, industriel que de services.

En plus, plusieurs mesures incitatives à l’investissement ont été mises en place pour encourager la création des entreprises au Maroc en l’occurrence la charte de l’investissement dont ses principaux avantages sont:

  • Des exonérations:
    • de la TVA sur les Matériels et biens d’équipement acquis localement ou importés

    • de la patente pendant les 5 premières années

    • Taxe urbaine pendant 5 ans

    • Impôt sur les sociétés (IS) ou impôt général sur le revenu (IGR)

  • Des réductions:
    • Des Droits d’importation : 2,5% ou 10%

    • 50% de l’IS ou de l’IGR pour les entreprises exportatrices après exonération de 5 ans et durant les 5 premières années pour les entreprises : artisanales et les entreprises installées dans des provinces du Nord, du Sud et de l’Oriental

  • Autres avantages:
    • Prise en charge partielle de l’Etat dans le cadre de contrat Etat-Entreprise

    • Prise en charge partielle de l’Etat du coût d’aménagement des zones industrielles dans des provinces du Nord, du Sud et de l’Oriental

    • Prise en charge de l’Etat dans le cadre du FONDS HASSAN II: 50% du coût du terrain aménagé et 30% du coût des bâtiments prêts à l’emploi (sur la base maximale de 250 DH le m² pour le terrain et 1500 DH le m² pour les bâtiments)

En plus de son économie considérée comme étant la plus libérale est la plus ouverte de tous les pays du Maghreb et dont les structures productives, commerciales et bancaires sont les plus conduites par l’initiative privée et les plus exposées aux marchés étrangers, le Maroc est un pays méditerranéen, mais tourné vers l’Atlantique. Il est le plus occidental – au sens géographique – des pays de la rive Sud. Sa position géostratégique constitue un atout majeur dans les relations commerciales internationales.

Enfin, il est à noter que le Maroc a conclu des accords avec plus de 30 pays pour la garantie des investissements étrangers couvrants notamment les risques de nationalisation et d’expropriation. Des accords de noms doubles impositions en, par ailleurs, également été conclu avec de nombreux pays.

Les projets portant sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc se sont multipliés. Néanmoins, afin de répondre aux préoccupations liées à la croissance de l’économie nationale et à la création de l’emploi dans un contexte de concurrence acharnée au niveau régional et mondial, une mise en cohérence d’ensemble sur les actions à mener s’impose.

Au niveau régional, l’économie repose sur le tourisme, l’artisanat, l’industrie, l’agroalimentaire, l’agriculture, l’élevage et les mines. Le tourisme, par son importance et ses effets d’entraînement sur les autres secteurs d’activité joue le rôle de véritable locomotive de croissance de l’économie régionale.

Cependant, elle recèle d’importantes potentialités économiques à même de drainer des investissements colossaux dans les divers domaines d’activités. La Région de Marrakech Tensift al Haouz est considérée comme étant un pôle d’attraction économique à multiples facettes, je dirai qu’elle bénéficie d’une diversité dont on peut relever aisément les potentialités et les opportunités.

Il existe de bonnes raisons pour investir à la Région. En plus de sa population jeune et active (33% âgée de moins de 15 ans en 2004), dynamique et qualifiée (savoir faire de l’université Cadi Ayyad, 1ère université au Maghreb selon le classement Webometrics des universités mondiales et 1ère université marocaine certifiée ISO 9001, 19 établissements de formation professionnelle spécialisés dans 14 filiales: Administration gestion et commerce, BTP, NTIC, Cuir, Textile, hôtellerie, offshoring…etc.), La région dispose d’un cadre géographique très varié, composé de 5 ensembles naturels : le massif de Rhamna, la plaine de Bahira-Gantour, la chaîne des Jbilets, le bassin d’Essaouira-Chichaoua et le massif du haut Atlas caractérisée par la présence du point le plus culminant du royaume à 4165 m (Jbel Toubkal).

En outre, la région de Marrakech Tensift Al Haouz est une oasis d’une grande richesse végétale : oliviers, abricotiers, figuiers, orangers, rosiers, arganiers….Cette richesse environnementale  procure à la région et à ses visiteurs un cadre naturel et paysager hors paire…

Le climat de la région est aussi diversifié que sa géographie, humide dans les zones du littoral avec des précipitations hivernales importantes et des températures estivales inférieures à 22°C, et continental dans les zones intérieures de la région avec un hiver froid et un été chaud et sec.

Quant aux infrastructures, la région de Marrakech Tensift Al Haouz est dotée d’un réseau performant et diversifié, qui lui permet d’avoir une connectivité optimale au niveau national et international (aéroport de Marrakech situé à 3 Km du centre de la ville, aéroport d’Essaouira, situé à 16 Km du centre de la ville d’Essaouira, le port d’Essaouira qui s’étend sur une superficie totale de 1,2 hectare dont 1 hectare est dédié à la pêche, un réseau routier long de 4938 km: 758 km de routes nationales, 732 km de routes régionales et 1629 km de routes provinciales, autoroutes de Marrakech à Agadir et de Marrakech à Casablanca opérationnelle et relie le Maroc à l’International via Tanger, un réseau ferroviaire composé de 181 km de lignes doubles assurant des liaisons quotidiennes et des lignes express avec les principales villes marocaines).

La région de Marrakech Tensift Al Haouz offre aux investisseurs une multitude d’opportunités d’investissement à travers ses zones d’activités touristiques, industrielles et zone dédiée aux métiers de l’offshoring:

Zone industrielle

Préfecture/Province

Superficie

Aménageur

AZLI

MARRAKECH

34HA

Le département de l’Habitat et de l’Urbanisme

SIDI GHANEM

MARRAKECH

175 ha

Al Omrane

SIDI GHANEM EXTENSION

MARRAKECH

17 ha

Al Omrane

AL MASSAR

MARRAKECH

20 ha

Al Omrane

HARBIL

MARRAKECH

 

Al Omrane

ZAE de 3ème catégorie

Al Haouz

8 ha

Commune Rurale Tameslohte

SIDI BOUATHMANE 1ère tranche

KELAA DES SRAGHNA

107 ha

Al Omrane

ENNAKHIL

KELAA DES SRAGHNA

53 ha

Al Omrane

ENNAKHIL EXTENSION

KELAA DES SRAGHNA

33 ha

Al Omrane

ENNASR III

CHICHAOUA

19 ha

Al Omrane

ENNASR IV

CHICHAOUA

12 ha

Al Omrane

IMINTANOUT

CHICHAOUA

3 ha

Al Omrane

Q.I. ESSAOUIRA

ESSAOUIRA

42 ha

Al Omrane

Tamansourt

MARRAKECH

100 ha

Al Omrane (en projet)

Zone Agro Loudaya

MARRAKECH

232 ha

Al Omrane (en projet)

Zone touristique

Préfecture/Province

Superficie

Aménageur

Zone d’Agdal

MARRAKECH

96

Maroc Hôtels et Villages & MEDZ

Zahrate Annakhil

MARRAKECH

181

MEDZ

Zone Chrifia

Al Haouz

268

CGI

Station balnéaire Mogador

Essaouira

321 ha

ALLIANCES

Zone Tamansourt

MARRAKECH

40 ha

Al Omrane

La région de Marrakech Tensift Al Haouz s’est dotée d’une stratégie de développement économique qui lui a permis d’identifier les principaux enjeux et axes prioritaires de développement économique. Cette stratégie est le fruit d’une étude établie par le bureau de conseil européen INNO-TSD qui a mené son diagnostic en deux phases : une 1ère phase d’analyse sectorielle et territoriale et une 2ème phase de mise en œuvre de la stratégie de diversification économique

Les axes de prioritaires de cette stratégie régionale se résume comme suit :

  • Renforcement et diversification de l’offre touristique de la région autour de nouveaux produits : tourisme de loisirs, tourisme culturel, tourisme de montagne, tourisme vert (randonnés, produits du terroir), tourisme de santé et de bien-être, développement des centrales de réservation en ligne…

  • Soutien et promotion des filières existantes pour faire face aux enjeux de la mondialisation et soutenir et encourager leur potentiel de développement. Il s’agit notamment des filières de l’agroalimentaire, du textile, de l’artisanat et des mines

  • Saisir les opportunités de diversification liées à de nouvelles filières qui ont une capacité de développement régional, cette politique de diversification se traduit par un plan d’action réparti en 3 pôles prioritaires :

    • Pôle tertiaire et service (Mise en place du projet Marrakechshore, développement des Centre de services, développement de l’enseignement supérieur autour de pôles d’excellence)

    • Pôle Agroalimentaire (Animation régionale de la filière, « cluster agro », création de zones d’activités agroalimentaires spécialisées, pôles de développement ruraux)

    • Pôle Santé-Sport-Bien-être (Structuration du pôle santé-sport)

En tant que Vice- président de l’Association marocaine du Textile et de l’Habillement, comment évaluez-vous le secteur du textile et quelles sont ses perspectives d’avenir?

L’industrie du textile et de l’habillement constitue au Maroc une activité à fortes potentialités. Elle occupe une place stratégique dans l’industrie nationale de  transformation aussi bien sur le plan des emplois et des exportations que sur le plan de l’équilibre socio-économique du pays.

Le secteur “Textile-Habillement” bénéficie de plusieurs facteurs clés de succès, permettant
aux PME marocaines de jouir d’un avantage compétitif. Il s’agit entre autres de:

  • la proximité des marchés européens ;

  • la capitalisation d’un savoir faire et d’une expérience de 20 ans dans le domaine ;

  • la stabilité politique du pays ;

  • la diversité d’une industrie en pleine mutation ;

  • La connaissance des marchés et la maîtrise des normes européennes qui permettent de

    répondre aux exigences de délais, de prix et de services ;

Avec l’émergence de nouveaux concurrents très compétitifs (Chine, Inde, Pakistan), le démantèlement de l’Accord Multi-Fibres et la signature de nouveaux Accords de Libre ÉchangeMaroc–USA, Maroc–Turquie…, L’AMITH (Association Marocaine des Industries de Textile et de l’Habillement) et le gouvernement marocain ont signé un Accord Cadre 2002–2010 définissant de nouvelles orientations stratégiques pour le secteur Textile-Habillement, dans le but de capitaliser les atouts, surmonter les handicaps, préserver l’avantage comparatif du Maroc et développer des avantages compétitifs durables.

Pour l’année 2010, le CA à l’export du secteur du textile s’élève à 28.3 milliards, soit une évolution de 5% par rapport à 2009 avec un effectif de 200.000 emplois.

L’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) ont signé une convention de partenariat pour la formation/insertion de 20.000 jeunes en 2011.

Cette convention prévoit notamment d’apporter assistance, dans une première phase, aux entreprises adhérentes à l’AMITH à recruter les lauréats non encore insérés, de réviser en collaboration avec l’Association les cursus de formation pour répondre au plan d’urgence et d’accueillir les jeunes dans les établissements de formation professionnelle.

Elle devra renforcer le partenariat entre les deux parties dans le but d’ouvrir la voie à de nouvelles perspectives, notamment en matière de développement du partenariat régional et de cogestion des établissements de formation.

Sur quel(s) marché(s) les industriels marocains peuvent-ils être compétitifs à l’export ?

Deux secteurs vitaux pour l’économie de Marrakech en particulier et du Maroc en général, en l’occurrence le Textile et Cuir et l’Agroalimentaire car ces deux activités représentent des niches où les opportunités d’investissement sont énormes, où la qualité est maîtrisée, et l’expertise de la main d’œuvre qualifiée sur le terrain vérifiée.

Sans oublier que depuis plusieurs années, le Maroc a clairement exprimé ses ambitions pour le développement de l’offshoring dans le royaume et il ne cesse d’attirer de plus en plus d’entreprises à la recherche de qualité à moindre coût.

Les opportunités et les atouts dont il dispose ainsi que la dynamique qui se met déjà en place laissent présager que le meilleur est à venir. Bien plus, le Maroc est considéré aujourd’hui comme une plate- forme attractive, pour accueillir les activités de services délocalisés, par les entreprises européennes, pour tout ce qui concerne la conception et le traitement de l’information (conception des logiciels, centres d’appels, traitement de l’information financière et comptable, travaux d’édition,…).

TANGER MED

Considéré comme un port de dernière génération, d’une capacité de 3 millions de conteneurs, qui sera porté à 8 millions à l’horizon 2016, le port Tanger Med, conçu pour recevoir les dernières générations des navires porte conteneurs, est à la fois une plateforme destinée à l’activité  mondiale de transbordement et une porte d’entrée sur le Maroc permettant d’accueillir les trafics liés aux activités d’import-export. 

Bénéficiant d’une situation géographique exceptionnelle, au cœur du Détroit de Gibraltar, le port Tanger Med garantit un accès direct aux grandes lignes maritimes Est/Ouest avec « zéro déviation » pour les navires. Son emplacement au point de rencontre entre Méditerranée et Atlantique lui confère en outre l’avantage de pouvoir capter les lignes Nord-Sud desservant l’Afrique et l’Amérique du Sud. 

Le port Tanger Med, où opèrent  les leaders mondiaux des métiers portuaires, vient ainsi renforcer l’offre en infrastructure portuaire moderne et compétitive du Détroit de Gibraltar qui brasse 20% du transport maritime mondial de conteneurs. 

Tanger Med 2, pour un port leader en Méditerranée et Atlantique

Avec près d’un million de conteneurs manipulés dès sa première année pleine d’exploitation, en 2008, le port Tanger Med est venu confirmer la position stratégique et optimale du Détroit de Gibraltar sur le marché du trafic maritime conteneurisé. Le lancement des travaux de construction de Tanger Med 2, en juin 2009, grande extension du complexe Tanger Med permettra ainsi de consolider sur le long terme le potentiel du Détroit et d’en faire un centre névralgique dans la carte mondiale du transport maritime de conteneurs.
 
Tanger Med 2, avec une capacité de 5,2 millions de conteneurs s’ajoutant au 3 millions de conteneurs de Tanger Med 1, permettra par ailleurs d’ériger le complexe portuaire en un port leader en Méditerranée et Atlantique.

Un autre point qui rend le Maroc plus compétitif, c’est le coût par conteneur qui est de 700 US$.

Morocco Export Costs

Ce n’est donc pas un hasard, si ce sont les entreprises de ces secteurs qui font le plus d’effort pour réussir leur mise à niveau, car ils ont gagné en maturité dans le Commerce International et ont compris les enjeux et les défis de la compétition internationale.

C’est pourquoi nous sommes persuadés que nos amis entrepreneurs, Grecs, Italiens, Français, Espagnols, Portugais et Britanniques trouveront auprès de leurs homologues Marocains des interlocuteurs animés par la passion d’entreprendre et de réussir, et tout à fait prêts à se lancer dans des partenariats et joint-ventures qui viseraient d’abord la prospection et ensuite une place dans les nouveaux marchés, Nord Américains, Africains, Arabes et Asiatiques.

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