HYDRO-CO : Etudes Techniques et Supervision de Travaux de BTP en Côte d’Ivoire

Kouacou Kouadio évoque la situation actuelle du secteur des études techniques et de la supervision de travaux de BTP en Côte d’Ivoire et présente la société HYDRO-CO, un cabinet d’études ivoirien qu’il a fondé en 1996 à Abidjan.

Interview avec Kouacou Kouadio, Directeur Général du cabinet HYDRO-CO

Kouacou Kouadio, Directeur Général du cabinet HYDRO-CO

Comment évaluez-vous la situation actuelle du secteur des études techniques et de la supervision de travaux de BTP en Côte d’Ivoire ?

Le secteur est florissant. Les tendances sont positives, l’État ivoirien ayant pour objectif de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent d’ici à 2020. Dans notre secteur, les besoins d’action sont immenses et un vaste programme a été mis en place pour permettre de construire des routes afin de désenclaver le pays. Nous produisons du café, du cacao et des cultures vivrières dans des zones qui sont souvent isolées du reste du pays et ont besoin d’être reliées aux autres zones. Il y a donc beaucoup à faire dans le secteur des routes à l’heure actuelle.

Les infrastructures sont vitales pour le pays, et le secteur est le principal facteur de forte croissance.

Nous sommes en amont du développement. Les projets de désenclavement de zones commencent d’abord par des études, suivies par des appels d’offre, puis la sélection des entreprises qui réaliseront les travaux. Nous avons ici l’opportunité de contrôler la maîtrise d’œuvre. Le secteur des routes est très vaste et représente l’avenir du pays.

En quoi consiste votre activité dans ce domaine ?

Nous sommes un bureau d’études classique et notre activité se développe dans le cadre des appels d’offres publiés pas l’État. Nous commençons par déposer une manifestation d’intérêt qui, si nous sommes choisis, débouche sur une réponse à l’appel d’offres publié. Il existe aussi des marchés de gré à gré mais nous n’y avons que très rarement accès.

Quel est votre avantage concurrentiel ?

HYDRO-CO a été créée en 1996. Je peux donc m’appuyer sur 20 ans d’expérience et une compétence acquise au fil des années.

Il faut d’abord mentionner que le prestataire le moins cher est toujours celui qui remporte le marché. Dans le cadre des appels d’offres, il existe un système de notation qui comprend une note technique et une note financière. La première permet de sélectionner 4 ou 5 entreprises qui reçoivent ensuite une note financière. L’entreprise qui a obtenu la meilleure note globale remporte le marché. Notre avantage concurrentiel réside dans notre grande expérience des appels d’offres. Nous répondons à environ 50 appels d’offres et remportons 5 ou 6 marchés par an, ce qui nous permet de travailler toute l’année.

Quels projets avez-vous récemment réalisés ?

En maîtrise d’œuvre, nous avons réalisé le suivi et le contrôle des travaux de prolongement et de redressement du boulevard de France qui rejoint le 3ème pont d’Abidjan et l’école Jacques Prévert en passant par le lycée français. Nous pouvons aussi citer le dragage du chenal de l’Indénié, le renforcement de la voie lagunaire du 2ème pont jusqu’au Pont Feraille, ou encore l’adduction d’eau dans certaines villes moyennes telles que Sangrobo, Bouaké et Daoukro. En ce moment, nous travaillons sur un projet financé par la BAD (Banque Africaine de Développement) pour l’aménagement d’une route de deux fois deux voies sur 65 km allant jusqu’à la frontière du Libéria. Nous avons aussi remporté le marché de la route Kani-Boundiali dont les travaux seront réalisés dans le cadre d’un groupement avec Progetti, un bureau d’études italien. Nous avons également construit le pont de Bassawa à l’est de la Côte d’Ivoire. En études, nous sommes actuellement chargés du projet de l’autoroute du nord sur le tronçon Yamoussoukro-Bouaké et avons travaillé sur les voiries structurantes d’Abidjan. Nous sommes aussi chargés de l’étude du projet de routes entre Tabou et la forêt classée de Taï sur 300 km.

Quelle est votre stratégie de développement d’entreprise ?

Différentes options s’ouvrent à nous. Nous pouvons rester dans les appels d’offres ou nous lancer dans les marchés BOT (build-operate-transfer) ou PPP (partenariats public-privé). Mais le plus difficile dans ce genre de marchés est de convaincre les acteurs du secteur privé, avant de soumettre le projet à l’État, en cas d’accord de financement de ces derniers. Il y a donc plusieurs étapes à franchir avant de pouvoir passer à la réalisation. Mais si nous réussissons à accéder à ces marchés, cela nous permettra d’effectuer de grands projets favorables au développement du cabinet.

Souhaitez-vous vous développer à l’international ?

Nous essayons de nous ouvrir au marché régional (Bénin, Burkina Faso, Guinée) en nous appuyant toujours sur un bureau local. Car, en tant que bureau ivoirien, il est difficile et coûteux d’ouvrir une succursale dans ces pays voisins.

Êtes-vous en recherche d’investisseurs, que ce soit dans le cadre d’une participation au capital ou d’une levée de fonds ?

Jusqu’à maintenant, nous ne nous sommes pas vraiment penchés sur cette possibilité, même si nous n’y sommes pas réticents. Nous pourrions par exemple l’envisager dans le cadre de projets BOT ou PPP, avec une levée de fonds qui permettrait de réaliser le projet et de le remettre clé en main à l’État ivoirien. C’est le genre de projet qui nous est accessible en tant que bureau d’études.

La question de la participation des entreprises ivoiriennes aux grands projets du pays est en effet une problématique centrale. Selon vous, ces projets sont-ils suffisamment accessibles aux entreprises du pays ?

La plupart du temps, nous sommes mis en concurrence avec des bureaux français. Mais pour les grands projets, nous avons aussi la possibilité de participer à des groupements associant des grands groupes européens ou américains à des entreprises locales. C’est ce qui se passe en ce moment. Si, dans le cadre de ces groupements, nous réussissons à remporter les marchés, nous exécutons ensemble les travaux. Par exemple, nous avons déjà pu travailler avec GAUFF sur le projet d’autoroute, avec SGS puis avec Progetti, le bureau d’études italien évoqué précédemment.

Quelle est votre vision à moyen terme ? Quels sont vos objectifs pour les 2-3 prochaines années ?

Ma principale ambition est de dépasser notre chiffre d’affaire de 1 milliard de francs CFA par an. C’est pourquoi nous nous efforçons de répondre à tous les appels d’offres publiés. Je suis très optimiste à ce sujet.

Comment pensez-vous atteindre cet objectif ?

Nous devons mener à bien tous les marchés remportés et recruter pour cela de nouveaux consultants et ingénieurs. Car notre succès est dû à la qualité de notre travail qui est source de confiance et nous permet de remporter les marchés. HYDRO-CO a été créée en 1996. À la fin de mes études à Vienne (Autriche), je suis rentré à Abidjan pour fonder la société. Je peux donc m’appuyer sur 20 ans d’expérience et une compétence acquise au fil des années.

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