Secteur des TIC en Côte d’Ivoire : Services de Télécommunications et Internet par VIPNET

Ahmed Cherif partage son évaluation du secteur des TIC en Côte d’Ivoire et explique quelles sont les tendances actuelles. Il présente également VIPNET, un opérateur de télécommunications dont l’activité principale est la fourniture d’accès et de services Internet à travers une couverture nationale en haut débit, et dont la clientèle est composée de particuliers, résidentiels, PME, ONG, administrations publiques, grandes entreprises et institutions internationales.

Interview avec Ahmed Cherif, Président Directeur Général de VIPNET

Ahmed Cherif, Président Directeur Général de VIPNET

Comment évaluez-vous le secteur des TIC en Côte d’Ivoire et quelles sont les tendances ?

Le secteur des TIC est dynamique. Il englobe la téléphonie mobile et l’internet mobile, qui a un taux de pénétration très élevé. Toutefois, le taux de pénétration du fixe est plus bas. En outre, il y a la digitalisation des entreprises avec les services des impôts qui sont passés au paiement électronique et la data. Le challenge est au niveau de la data sur laquelle le gouvernement a fait de gros efforts pour assainir le cadre réglementaire et permettre son développement. Même s’il reste beaucoup à faire, nous pouvons dire que de 2011 à aujourd’hui, de gros chantiers ont été lancés pour favoriser la pénétration des services numériques, aussi bien au niveau de l’administration publique qu’au niveau du secteur privé. En tant qu’acteur du domaine, nous sommes très satisfaits de la dynamique dans laquelle nous sommes. Nous sommes dans un domaine très compétitif, toutefois, si le cadre est assaini par le gouvernement, chacun acteur arrivera à être à sa place. Cela permet aux acteurs alternatifs qui auraient pu être sous menace des acteurs dominants de retrouver des axes de développement, car l’Etat a mis des balises au niveau du champ des différents acteurs. Il y a donc une dynamique qui développe l’écosystème des entreprises. Il y a des opportunités d’aller chercher des marchés pour développer de nouveaux produits. Par exemple, nous nous sommes rapprochés du monde de l’agriculture qui n’entrait pas au départ dans notre vision. Aussi, l’assainissement au niveau des opérateurs mobiles a permis d’avoir trois opérateurs au lieu de cinq. Cela a permis au marché d’être mieux structuré. Nous avons des opportunités de nous rapprocher des PME qui ont parfois des difficultés à se rapprocher de grands opérateurs. Au milieu des MNO (Mobile Network Operators) et de ces PME, nous donnons la possibilité à ces petits acteurs qui n’ont pas la chance d’acheter des services beaucoup plus chers, d’avoir des opportunités de lancer leur service.

Quelles différences y a-t-il entre VIPNET et les autres entreprises ? Quelles sont vos avantages concurrentiels ?

Nous envisageons de couvrir 19 pays avec le prochain fonds d’investissement, y compris deux pays d’Afrique et deux pays du Maghreb. Nous voulons développer un réseau panafricain.

Nous sommes un acteur alternatif avec des moyens modestes. Nous nous disons que dans la configuration dans laquelle évoluent les opérateurs mobiles dont les marques sont reconnues mondialement, il faut beaucoup travailler sur la réactivité, la flexibilité, l’ingéniosité et l’intégration, ce qui nous permet de développer plus de services que ces opérateurs qui ont souvent une dynamique-groupe avec une feuille de route bien précise au niveau des produits. Nous sommes un acteur télécom qui vient du monde informatique. Les clients apprécient beaucoup cette double culture. Par exemple lorsque nous allons chez un client dont la partie télécom marche mais l’informatique est en souffrance, nous pouvons l’aider. Nous aidons nos clients à avoir un service disponible. Nous avons des structures de charges qui sont plus petites et nous pouvons designer des produits plus adaptés au monde des PME et des grandes entreprises car nous avons des grands clients que sont les banques et les institutions internationales, dont les Nations-Unies et ses différentes entités. Et, les clients apprécient la qualité et le coût de nos services. Une particularité de VIPNET, c’est d’avoir été un acteur très poussé dans le sans fil. Notre approche consiste à donner des services de type sans fil qui arrivent à compétir avec des services de type fibre optique. La concurrence nous connaît sur ce plan. Nous avons fait nos preuves dans ce domaine. Nous avons créé des concepts qui se sont avérés concluants et qui répondent à la problématique des entreprises. Ces particularités permettent de déployer des liaisons en moins d’une heure, selon le débit souhaité par le client, et d’être très réactifs. Malheureusement dans les pays sous-développés, nous avons la grosse problématique des actes de sabotage et de destruction des circuits télécom filaires. Aujourd’hui, avec cette alternative sans fil, nous arrivons à faire la différence.

Avez-vous l’intention de vous développer à l’international ?

VIPNET est présent au Burkina Faso avec une filiale qui a démarré ses activités en 2016. VIPNET est aussi présent de manière virtuelle au Mali puisque nous travaillons avec un acteur alternatif qui héberge nos équipements et qui nous fournit des services puisque nous n’avons pas de licence dans ce pays. Nous envisageons de couvrir 19 pays avec le prochain fonds d’investissement, y compris deux pays d’Afrique et deux pays du Maghreb. Nous voulons développer un réseau panafricain.

Vous êtes dans une phase cruciale de développement de votre entreprise. Pouvez-vous nous parler des fonds d’investissement auxquels vous avez recouru ?

Nous sommes à la fin de la période d’investissement du fonds précédent. Depuis huit mois, nous avons entamé des échanges avec le fonds avec lequel nous discutons. Nous prévoyons un closing au mois de décembre. Cette période a permis de définir le business-plan sur les cinq prochaines années avec ce fonds, de qualifier les besoins et l’orientation de l’investissement. L’orientation est prise sur le business-plan que nous comptons démarrer dès janvier 2019. Nous avons amendé notre stratégie en fonction de ce business-plan avec la probabilité de conclure. Une intervention nouvelle nous permettrait de libérer le fonds qui doit sortir et d’avoir un ticket beaucoup plus important qui va nous permettre de continuer nos investissements entamés avec le fonds actuel, Coris. Nous voulons nous étendre sur 19 pays et c’est un chantier qui doit démarrer incessamment. Nous réfléchissons à cette croissance externe surtout par acquisition, plutôt que de démarrer à zéro. Nous sommes en discussion dans certains pays. L’idée est de connecter la plupart des capitales à Abidjan et à Ouagadougou, vu la position centrale du Burkina Faso dans l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine). Nous voulons que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire soient deux pays satellites pour l’inter-connectivité.

En termes de technologies, y a-t-il des partenariats que vous recherchez ?

VIPNET est un opérateur télécom et un intégrateur. L’activité de data center est une activité importante sur laquelle on travaille en ce moment parce que nos clients la demandent de plus en plus. Nous développons de nouveaux produits dans ce sens. Par exemple, nous avons installé un nouveau produit chez un opérateur télécom. Ce produit est très demandé par les banques. C’est un produit de supervision avec une approche métier plutôt qu’une approche technologique. Grâce à lui, la banque est capable de piloter la gouvernance de son système d’informations, de fournir une vue multiple aux dirigeants et de superviser les choses. Ce produit sera intégré dans notre cloud et nous allons le commercialiser à plusieurs clients. Pour revenir aux partenariats, nous pouvons dire que nous sommes ouverts aux partenariats. C’est d’ailleurs ce qui fait la différence avec les autres acteurs. Nous avons toujours été ouvert à ce type de collaborations. Ce domaine étant très dynamique, il faut avoir de bons partenaires pour être en avance sur la concurrence.

Si vous entrez en possession du fonds que vous attendez, que sera VIPNET dans deux ou trois ans ?

Si tout se passe bien, nous pouvons tripler le chiffre d’affaires de l’entreprise d’ici deux ou trois ans. Nous recherchons un investisseur qui a une connaissance de notre métier, qui est capable de nous apporter de la contradiction et de la stratégie et qui ne vient pas juste avec de l’argent. Nous recherchons un investisseur qui contribue à l’orientation et ce type d’investisseurs ne coure pas les rues. Nous travaillons dans ce sens. Nous sommes en train de consolider un écosystème où chaque branche apporte de la valeur au groupe. Nous voulons que VIPNET soit une société mais avec des fondations très solides. Cela a été un sujet de réflexion pendant un moment. Nous voulons apporter une valeur ajoutée aux partenaires qui nous apportent de la valeur ajoutée pour qu’ensemble, nous soyons plus attractifs.

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