Olivier Avoa : Afrikap Group Veut Contribuer à l’Essor Économique de l’Afrique

Olivier Avoa présente Afrikap Group, une société qui a pour mission de contribuer à l’essor économique de l’Afrique, son centre d’intérêt principal. Selon Afrikap, cet essor passera nécessairement par la construction d’un capital humain fort soutenu par un capital financier solide. Ces deux leviers constituent ce que la société souhaite apporter comme contribution au renforcement des acquis du continent. Pour ce faire, ses activités s’articulent autour de trois divisions : média et évènementiel, formation et consultance, et commerce.

Interview avec Olivier Avoa, CEO chez Afrikap Group

Olivier Avoa, CEO chez Afrikap Group

Comment évaluez-vous votre secteur d’activité ?

Le secteur du recrutement de personnel, donc, du capital humain, est un secteur en forte croissance en Côte d’Ivoire. Il faut comprendre que le développement du capital humain est essentiel pour l’essor économique de notre pays et même, de l’Afrique. Il n’y a point de développement sans capital humain fort. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, nous avons une institution étatique qui fait la promotion de la formation et de la formation continue qui est le FDFP (Fonds de Développement de la Formation Professionnelle) et qui attribue l’habilitation aux entreprises qui évoluent dans ce secteur-là. Nous sommes donc habilités à la FDFP, mais au-delà de cela, c’est la nécessité même de rester performant dans son secteur d’activité, de ne pas rester en marge des innovations et des évolutions qui peuvent se produire. C’est en cela que la formation prend tout son sens. Il est vrai que les cadres ou les professionnels ont leurs formations de base qu’ils ont acquises à l’école pour obtenir leurs diplômes, etc. Mais il faut continuer à se former une fois que l’on entre dans le monde professionnel. Il faut continuer à actualiser ce que l’on sait. C’est dans ce créneau-là que nous agissons aujourd’hui. Nous estimons que notre pays, notre continent ont besoin d’un capital humain fort pour leur permettre d’inscrire leur nom sur la carte économique du monde. A l’instar de nous, beaucoup de cabinets forment des cadres, des étudiants en fin de cycle, des dirigeants d’entreprise. Mais notre particularité est que nous essayons de nous concentrer sur la jeunesse. La jeunesse est l’avenir du pays. La jeunesse a plusieurs profils. Il y a des jeunes entrepreneurs qui veulent s’essayer à l’entreprenariat. Il y a des jeunes qui ont terminé leurs études et qui veulent se rendre employables sur le marché. Et il y a des jeunes qui aspirent à intégrer des entreprises et à travailler en tant que cadres. Tous ces différents profils du segment jeunesse nous intéressent.

Nous avons imaginé un concept qui s’appelle CIEL qui est un camp interprofessionnel de l’entreprenariat et du leadership. Cela consiste à sélectionner ces jeunes-là à travers un processus rigoureux, comprenant plusieurs étapes. Ils feront donc une application en ligne à travers une plateforme que nous avons développée. Ensuite, ils passeront le test de l’entretien. Une fois qu’ils sont sélectionnés, nous les logeons dans un camp, dans un endroit retranché. Pendant une semaine, nous leur faisons une formation, avec des professionnels, des dirigeants d’entreprise et du personnel venant de différents secteurs. Nous avons bien dit : interprofessionnel. Donc, plusieurs secteurs d’activité sont sollicités pour permettre à ces jeunes d’acquérir des rudiments, ce qu’il faut pour affronter les réalités du monde du travail et les éventuels écueils de l’entreprenariat. Nous avons réalisé la première édition en octobre où une soixantaine de jeunes ont été sélectionnés. Aujourd’hui, ces jeunes-là sont très heureux parce que les résultats sont déjà visibles et tangibles à leur niveau.

Qui finance la formation de ces jeunes ?

Des partenaires nous ont accompagnés. Ces jeunes se sont inscrits quasiment sans payer. Ils ont payé des frais d’inscription très modiques. 15000CFA, ce qui n’est rien. Cela ne couvre même pas le prix d’un repas par jour. Ce sont donc des partenaires qui ont compris l’intérêt et l’enjeu de ce que nous sommes en train de faire pour le pays, et je dirais, au-delà, pour l’Afrique, car il s’agit d’un programme qui s’étendra à d’autres pays africains. Ces jeunes ont donc payé des frais d’inscription et nos partenaires nous ont accompagnés, ce qui a permis de financer leur séjour d’une semaine dans un camp où ils ont été logés, avec un programme très intensif, qui commençait à 4 heures du matin par du sport et des activités de team building et qui finissait à deux heures du matin.

Qui sont vos partenaires ?

C’est notre cheval de bataille : faire du capital humain l’une des forces de la croissance et de l’essor économique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

Nos partenaires sont essentiellement des entreprises privées qui visent le long terme. L’objectif de ce camp est également d’avoir un vivier, une database de jeunes compétents dans différents domaines d’activité qui pourront demain être employés par ces entreprises-là. C’est donc un peu cela, l’objectif à atteindre. Aujourd’hui, nous avons pu avoir des jeunes de différents secteurs d’activité, qui sont dans l’agriculture, dans le tertiaire, dans la création publicitaire, dans l’informatique, etc. Et avec ces jeunes avec qui nous sommes en contact aujourd’hui, nous avons créé un réseau que nous appelons le CIEL. Nous avons leurs profils, leurs CV, etc., qui pourront être mis à la disposition des entreprises. Pas seulement celles qui ont financé, mais toutes les entreprises qui pourraient être intéressées par ces jeunes-là. C’est notre contribution à la résorption du problème de l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire qui est une priorité pour le gouvernement.

Abordons maintenant les aspects technologiques.

Nous sommes aujourd’hui dans une phase de transformation numérique, digitale. Nul ne peut y échapper de nos jours. Le monde est entré dans une ère numérique. Tout se fait en numérique. On observe des ERP en entreprise pour gérer toutes l’activité, toute la chaine de valeur. Aujourd’hui, le mobile est devenu incontournable. Même la banque est devenue mobile. Tout est devenu mobile, et donc, nous ne pouvions pas rester en marge de cela. Nous avons une expérience affirmée forte dans le secteur de la technologie, parce que dans une vie antérieure, nous avons travaillé dans une compagnie qui évoluait dans la technologie, dans les smartphones, etc. Nous avons aussi une expérience d’opérateur, puisque j’ai travaillé pour un opérateur mobile. Tout cela mis ensemble, nous nous sommes dit qu’il fallait que nous apportions aussi des solutions digitales, numériques, aux problématiques réelles que nous rencontrons en Côte d’Ivoire.

Par exemple, dans le secteur de l’immobilier, on rencontre des difficultés d’accès au logement, pour louer ou acheter une maison, etc. Nous avons apporté une solution à cela à travers une application que nous avons développée. Nous sommes actuellement en train d’en enrichir la base parce qu’une application n’a de sens que par son contenu. Ce travail d’enrichissement de la base est d’un grand intérêt pour les compagnies immobilières que nous avons rencontrées et qui se bousculent désormais pour publier leurs annonces sur cette plateforme-là. C’est une application et en même temps une plateforme web. Nous allons très bientôt lancer notre go to market plan. Cela sera donc pour le bonheur de la population, parce que cela va venir résoudre un vrai problème auquel nous sommes confrontés dans ce secteur.

Comment s’appelle l’application ?

Loue et achète.

Cette application sera-t-elle exclusivement disponible sur le marché Ivoirien ?

Cette application est réalisée pour répondre au problème de l’immobilier dans tous les pays africains. L’Afrique subsaharienne et même l’Afrique du nord. Nous visons l’Afrique, parce que la problématique est réelle et transversale. On la retrouve partout. Avant de lancer l’application, nous avons réalisé une tournée, mon équipe et moi. Nous sommes partis au Congo, au Bénin, au Burkina, dans plusieurs pays d’Afrique pour comprendre cette problématique et nous nous sommes rendu compte qu’il s’agit d’un problème réel qui concerne tous les pays africains. Déjà parce que le système d’adresses n’est pas aussi bien mis en œuvre que dans les pays occidentaux. Ici pour indiquer une maison, c’est la croix et la bannière. En Europe il vous suffit simplement d’indiquer l’adresse au GPS. Nous avons donc cette problématique-là. Pour louer une maison en Afrique, il faut connaître un démarcheur, un agent immobilier, il faut avoir son numéro, il faut le contacter, il faut qu’il vous donne rendez-vous à un endroit précis, il faut que vous le retrouviez, etc. Il vous montrera ce qu’il a dans son portefeuille à lui. Mais peut-être que ce que vous voulez est disponible ailleurs, chez un autre agent immobilier que vous ne connaissez pas et dont vous n’avez pas le numéro. Nous avons donc essayé d’agréger tout cela dans notre application de sorte que ce soit un one stop shop, où l’on retrouve toutes les offres disponibles par pays sur une plateforme avec des photos et des descriptions précises de sorte qu’on puisse procéder à un filtrage : j’ai besoin de tel type de maison, dans tel quartier, à tel loyer, et avec tel ou tel élément autour, des restaurants, etc. Vous faites cela et vous avez des offres qui apparaissent. Vous avez des photos. Si cela vous intéresse, vous contactez l’agent immobilier, et le tour est joué.

Pour moi, il s’agit d’une vraie réponse que nous apportons. Nous lançons déjà cette première application avec le volet immobilier et nous passerons à une autre phase avec le volet automobile, parce que pour louer une voiture, c’est compliqué. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire attire beaucoup de monde. Ces personnes viennent, elles ont besoin de se déplacer. Si elles ont besoin de louer une voiture, qu’est-ce qu’elles font ? Notre application leur permettra, depuis là où elles sont, de choisir leur voiture, de la réserver et de venir la récupérer une fois qu’elles sont en Côte d’Ivoire. La problématique est africaine et nous apportons une solution africaine à cela.

Quel système de géolocalisation utilisez-vous ?

Notre système de géolocalisation est basé sur Google Maps, qui fonctionne très bien en Côte d’Ivoire. L’actualisation se fait de façon régulière, Google Maps fait du bon travail à ce niveau-là. Notre application offre aussi la possibilité de localiser la maison et de voir ce qu’il y a autour. C’est à mon avis une application avant-gardiste et très performante. Nous voulons apporter une solution complète. Nous ne voulons pas de solution à moitié faite. Je précise que cette solution, cette application, telle qu’elle est conçue, est une innovation en Côte d’Ivoire. C’est la première du genre, parce que jusqu’à l’instant où je vous parle, les locations de maisons et de véhicules se font encore de façon archaïque.

Passons maintenant au volet du capital financier. Quels sont vos avantages concurrentiels ?

Nous avons trois divisions : la division développement du capital humain, le développement de l’immobilisation du capital financier et la technologie. En ce qui concerne le développement du capital financier, nous permettons aux entreprises de capturer tout le potentiel dont elles disposent. Nous nous disons qu’il faut apporter une solution d’autonomisation financière aux entreprises. Alors, au lieu d’aller emprunter de l’argent à des fonds d’investissement, ou à des banques, l’entreprise a peut-être des poches d’opportunités qu’elle peut optimiser, qu’elle peut maximiser, qu’elle peut capturer, mais elle ne le sait pas parce qu’elle a la tête dans le guidon, elle est préoccupée par ses challenges quotidiens. Et nous venons, nous regardons le fonctionnement de l’entreprise, et avec notre expérience respective, notamment dans le domaine du développement commercial, marketing, ressources humaines, nous identifions les opportunités que nous proposons à ces entreprises-là pour leur permettre de maximiser leurs revenus, d’optimiser ce qu’elles font (d’optimiser leurs coûts, par exemple). Quand on optimise ses coûts, on gagne plus d’argent. Quand on acquière une certaine puissance commerciale, on gagne de l’argent et, avec cet argent là, on peut investir dans son développement sans avoir recours à l’emprunt qui lui-même est très rare sous nos tropiques.

Quel est votre challenge principal ? Est-ce de trouver des partenaires, des investisseurs ?

Je me positionne comme une grande entreprise internationale qui commence petit. C’est vrai que du point de vue juridique, nous sommes une PME, mais dans notre conception, dans notre esprit, dans notre mentalité, nous sommes un grand groupe aux moyens limités, qui commence petit pour grandir, pour acquérir la vision assignée. Evidemment, pour atteindre cette vision, il nous faut des partenaires, il nous faut de l’argent pour nous développer. Nous appliquons à nous-mêmes ce que nous vendons aux entreprises. Nous essayons de regarder les opportunités que nous avons pour générer du revenu, pour fonctionner, et pour devoir moins emprunter. Il faut avoir un moindre coût à tout ce qui peut être equity, investissement, apport de mécène, ou d’angel investor, etc. Donc, c’est ce que nous faisons. C’est le challenge que nous avons aujourd’hui. Nous avons un gros projet dans la technologie. Que je ne peux pas évoquer ici, maintenant. Mais ce projet-là est capital intensive et demande beaucoup de ressources. Nous sommes en discussions avec des personnes intéressées par ce projet et qui voudraient injecter un peu de capital, nous aider à le lancer.

Nous avons aussi des challenges en termes de ressources humaines, car il faut le reconnaître, les ressources humaines ne courent pas les rues. Il faut des ressources de qualité et c’est d’ailleurs pour cela que nous nous focalisons sur le capital humain. C’est un challenge que beaucoup d’entreprises ivoiriennes, et même africaines au sens large, rencontrent. Disposer de personnes qualifiées pour conduire un business n’est pas évident et la formation est importante pour toute entreprise. Il faut former ses cadres, il faut former ses employés. Même les dirigeants ont besoin de formations, de coaching et d’accompagnement. Afrikap Group en a aussi fait son fer de lance. C’est notre cheval de bataille : faire du capital humain l’une des forces de la croissance et de l’essor économique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

Quelle est votre vision à moyen terme ?

Dans trois ans, je pense que nous serons au moins à huit millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est ce que nous visons. C’est ce qui est dans notre plan. Nous sommes encore petits et nous n’avons pas encore atteint les deux millions d’euros, mais nous pensons que nous avons des projets qui vont nous y conduire. Nous avons des équipes déterminées et compétentes, et nous avons la volonté, nous avons la hargne de vaincre et nous allons y arriver. Nous aimons la concurrence parce qu’elle nous maintient éveillés et nous permet d’aller au-delà de nos limites. Nous sommes engagés sur nos objectifs.

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