Capital Connect : Une Agence d’Affaires Spécialisée dans le Tourisme et l’Evénementiel
Nadine Bla partage son évaluation de l’industrie touristique en Côte d’Ivoire et présente les différentes activités de Capital Connect, une agence d’affaires spécialisée dans le tourisme, le transport et l’événementiel. Elle nous parle également des JNCE (Journées Nationales des Chefs d’Entreprises) et du forum économique Africallia, et partage sa vision pour le futur de Capital Connect.
Interview avec Nadine Bla, Directrice Générale de Capital Connect
Comment évaluez-vous le secteur dans lequel vous évoluez ?
L’industrie touristique est très vaste. Le tourisme interne est en plein chantier, avec la construction d’infrastructures. Le secteur de la billetterie, donc des agences de voyage, est en pleine mutation. Ces mutations qui se sont opérées ces cinq dernières années amènent les agences de voyage à innover davantage et à changer de business model. C’est d’ailleurs notre cas : nous sommes passés de Capital Voyages, qui s’occupait uniquement du monde des voyages, à Capital Connect, qui offre des services dans le secteur du voyage et de l’événementiel liés au tourisme, aux forums économiques et au sport. C’est un secteur porteur.
Que proposez-vous de différent à vos clients ?
En tant qu’agence d’affaires, nous avons à charge un certain nombre de portefeuilles de nos corporates. Leurs besoins nous permettent d’anticiper sur les aspects économiques. Lorsque nos corporates veulent des billets d’avion, nous avons la possibilité, avec l’aide de compagnies aériennes partenaires, de les leur trouver à des meilleurs tarifs, parce qu’ayant planifié le voyage. Derrière les voyages et la billetterie, nous avons un service de relations publiques, raison pour laquelle nous travaillons sur les forums économiques. Nous accompagnons nos corporates lorsque des opportunités se présentent sur des forums économiques à l’extérieur, et nous les incitons à soutenir notre plateforme initiée en interne sur des forums économiques locaux, notamment en ce qui concerne l’intérêt que nous portons aux régions de la Côte d’Ivoire. Nous nous différencions des autres dans la mesure où nous sommes une agence d’affaires et de voyages qui n’est pas focalisée que sur de la billetterie et sur le voyage. Nous avons un ADN voyage, mais nous faisons également du business et de la facilitation en termes de relations publiques.
Vous avez créé les JNCE (Journées Nationales des Chefs d’Entreprises). Pouvez-vous nous en dire plus ?
Dans un futur proche, nous voulons passer à un autre niveau en nous positionnant au niveau de l’industrialisation touristique. Nous souhaitons investir dans les hôtels des différentes régions de la Côte d’Ivoire.
Les Journées Nationales des Chefs d’Entreprises sont une véritable plateforme où nous regroupons la crème des entreprises qui pourrait s’intéresser aux régions. En effet, nous sommes partis du constat selon lequel il y a une concentration économique des entreprises à Abidjan. Aussi, nous sommes dans un système de décentralisation régionale qui n’est pas boosté par un développement inclusif. Alors, nous recherchons des régions qui ont un fort potentiel touristique et un fort potentiel de développement économique afin de savoir quels projets concrets il faudra mettre en place dans ces régions. Dans cette démarche, nous avons pour partenaires principaux les présidents de région qui sont acteurs de développement et qui sont à la recherche d’investisseurs. A ces derniers, nous demandons de nous vendre leur région pour que nous allions vers eux avec les investisseurs. En Côte d’Ivoire, il y a une trentaine de régions qui diffèrent les unes des autres. C’est ainsi que nous avons organisé la première édition dans la région du Poro, dans le nord de la Côte d’Ivoire. 60% des opérateurs économiques installés en Côte d’Ivoire découvraient pour la première fois le nord. Nous y avons organisé des panels économiques sur les secteurs économiques clés de cette région. Aussi, nous allons à la découverte de tout ce qui est potentiel touristique et nous faisons des visites qui permettent de capter en arrière-plan les besoins en infrastructures touristiques, tels que les hôtels et les restaurants. Ce sont des opportunités pour les participants et les opérateurs qui vont en prospection. Ces derniers peuvent échanger avec les autorités administratives et politiques de la région. C’est donc une plateforme de rencontres, de prospection et de business. La deuxième édition a eu lieu en 2018, dans une région balnéaire du sud-ouest de la Côte d’Ivoire. C’était à San Pedro, un pôle économique qui abrite un port. C’est aussi une zone agroindustrielle qui a besoin d’être développée. Au cours de ces journées, il y a eu des sorties balnéaires dont il fallait profiter. Mais c’était aussi et surtout un week-end de business. Il y a eu des rencontres avec les personnes de premier plan de tous les secteurs économiques. Nous avons rencontré le directeur général du port qui nous l’a fait visiter. Il nous a également fait part de tous les projets, dont l’extension du port. Il y a également eu une rencontre avec le chef du gouvernement qui est le haut patron de cette plateforme. En effet, on ne peut pas parler de business sans intégrer les aspects politiques, administratifs et économiques. C’est un business qui se fait avec les autorités de chaque région et les ministres de tutelle. Nous impliquons également les différents maires de toutes les communes qui font partie de la région. Le ministre de l’enseignement supérieur était également présent parce qu’il y a une université qui s’y construit en ce moment. Et, ce sont des opportunités pour les hommes d’affaires qui évoluent dans le secteur des BTP. La 3ème édition va se faire dans la région du Tonkpi. C’est une région montagneuse et touristique. Nous sommes dans les préparatifs de cette troisième édition qui est un véritable challenge. L’idée, c’est de trouver des plus-values et de ne pas faire seulement des voyages touristiques. Il faut venir en ouvrant l’esprit et en se disant que, bien qu’on performe à Abidjan, il y a des choses que l’on pourrait faire à l’intérieur du pays.
Parlez-nous des évènements sportifs que vous avez organisés ?
Nous avons axé nos activités sur le socle du voyage. Nous faisons voyager nos clients lors des évènements sportifs d’envergure. Quand nous avons ouvert l’entreprise en 2006, il y avait la Coupe du Monde, à laquelle les Eléphants étaient qualifiés pour la première fois. Nous sommes allés en Allemagne en préparant des packages pour les supporters qui étaient des corporates. Nous avons un portefeuille et nous leur proposons des produits qui correspondent à leurs besoins et à leur niveau. Nous avons également fait le tour des Coupes d’Afrique des Nations. Nous organisons des vols spéciaux pour nos VIP qui sont les chefs d’entreprise. Ce voyage a été l’occasion pour eux de faire du B to B. En 2014, nous avons fait un vol spécial quand la Côte d’Ivoire a gagné la Coupe d’Afrique des Nations. Nous sommes partis le matin et nous sommes revenus le soir avec la coupe. Quand les membres de la fédération et les joueurs ont été reçus à la présidence, nous faisions partie de la délégation puisque nous avons convoyé des supporters du comité national de soutien aux Eléphants qui est structuré. Nous les accompagnons chaque fois qu’il y a des matchs importants à l’extérieur. Nous nous préparons cette année pour l’Egypte. Nous attendons avec impatience le tirage au sort qui se fera là-bas. Nous y serons et nous saurons les différentes villes où auront lieu les matchs de la Côte d’Ivoire. A partir de cet instant, nous préparerons les packages et segmenterons nos clients. Il y aura d’une part les membres du comité national du soutien aux Eléphants, les officiels avec le ministère des sports que nous avons l’honneur de servir en tant que prestataire et, d’autre part, tous les autres corporates qui ne peuvent pas y être pendant un mois. Nous préparons des packages liés à ce timing qui est serré.
Africallia aura lieu en Juin. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je préside le comité de pilotage d’Africallia, un forum économique multisectoriel qui en est à sa 6ème édition. C’est le rendez-vous des chefs d’entreprise. C’est aussi une bourse de rendez-vous préprogrammés. Nous avons pour partenaire technique Futurallia. C’est une initiative de la CCI-CI (Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire), mais à la base, c’est la Chambre de Commerce du Burkina Faso qui organise ce forum tous les deux ans. Et, pour la première fois, Africallia se tiendra en Côte d’Ivoire du 12 au 14 juin 2019. C’est un gros challenge pour la CCI-CI. Notre objectif, c’est de réunir 500 entreprises sur 12 jours. Nous avons également un autre objectif, c’est de programmer 5000 rendez-vous en vue de matcher avec les entreprises. Nous préparons un road show en Europe, en Afrique du nord et dans la sous-région pour permettre à tous ceux qui viendront de venir prospecter non seulement la Côte d’Ivoire, mais saisir des opportunités pour toute la sous-région. Il ne s’agit pas de vendre que la Côte d’Ivoire, mais il s’agit de vendre tout le marché sous régional. En d’autres termes, Africallia Forum est un forum économique qui colle avec une intégration sous régionale.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Nous ne sous dispersons pas pour le futur. Nous suivons une ligne qui est liée à la connexion. Nous évoluons dans les connexions relationnelles et dans les services. Dans un futur proche, nous voulons passer à un autre niveau en nous positionnant au niveau de l’industrialisation touristique. Nous souhaitons investir dans les hôtels des différentes régions de la Côte d’Ivoire.
Êtes-vous intéressés par des partenariats dans le domaine du tourisme ?
Nous sommes intéressés par des partenariats. Nous ne pouvons pas travailler sans appuis financiers. Ce sont des investissements importants. Il nous faut donc des partenaires financiers sérieux et des partenaires qui évoluent dans le secteur de l’hôtellerie. Nous sommes en quête de partenaires, mais dans la perspective de développement de Capital Connect.