Marcopolis presents the Ivory Coast Report featuring interviews with key executives and government officials. The sectors under review are industry, telecom, banking, capital markets, IT, oil and gas, agriculture, services, transportation, energy and more.
Stéphane Eholie : Société Ivoirienne de Manutention et de Transit
Stéphane Eholie, PDG de SIMAT (Société Ivoirienne de Manutention et de Transit)
Written by Sandra Francisco
Published: October 10, 2017
SIMAT est une société ivoirienne spécialisée dans les prestations de services de transport et de logistique. Le siège de l’entreprise est basé à Abidjan, dans la zone industrielle de Vridi. La société est également présente sur les sites des ports autonomes d’Abidjan et de San-Pédro, ainsi que sur la zone aéroportuaire.
Interview avec Stéphane Eholie, PDG de SIMAT (Société Ivoirienne de Manutention et de Transit)
Pour commencer, vous évoquiez que la Société Ivoirienne de Manutention et de Transit est ouverte aux partenariats. Pourriez-vous nous en dire plus ?
En effet, la SIMAT est ouverte à tous types de partenariats. Que ce soit un partenariat commercial, capitalistique ou financier, mais aussi un partenariat en termes de logistique, de transport ou de supply chain. Le partenariat permet aux deux parties d’augmenter leurs chiffres d’affaires. C'est un élément très important dans le commerce en Afrique.
Quels sont les partenariats que vous avez déjà réalisés, ou que vous comptez réaliser ?
Nous avons déjà réalisé de nombreux partenariats, surtout des partenariats sud-sud. Nous avons en ce moment un projet dans ce sens. Des manutentionnaires du port d’Abidjan se sont mis ensemble pour créer un groupe. C’est un groupe qui permet de mutualiser les moyens, de rationaliser les équipes et surtout de gagner en économie d’échelle et en synergie. En effet, la Côte d’Ivoire a un PIB qui oscille entre 7 et 8% par an. La quasi-totalité de ce PIB passe par les ports et l’aéroport. Malheureusement, il y a un encombrement portuaire qui fait qu’on est obligé de rationnaliser tout ce qui est en plateforme.
Combien y a-t-il de sociétés dans ce groupement ?
Il y a quatre sociétés ivoiriennes. Le groupement nous permet d’augmenter notre part de marché. En effet, de nombreux clients de pays enclavés délaissent le port d’Abidjan, soit parce que le temps d’attente est trop long, soit parce qu’il y a des difficultés d’accès aux quais et des difficultés d’entreposage. Et, en nous mettant ensemble, nous empêchons que ces clients fuient le port d’Abidjan. Nous pensons que si ce partenariat innovant marche bien, nous l’allons l’étendre au port de San Pedro. Notre objectif, c’est de rendre un service de qualité. Car aujourd’hui, le service marginal est négatif compte tenu des contraintes endogènes et exogènes.
Pourriez-vous nous parler de votre projet de bases logistiques ?
SIMAT est à la croisée des chemins. Nous sommes bien partis pour jouer dans la cour des grands. Toutefois, nous n’avons pas les moyens adéquats. Nous voulons passer par des sociétés d’investissement ou autres. Nous sommes à la recherche d’investisseurs qui peuvent nous faire passer à l’étape supérieure.
La vocation de SIMAT, c’est d’être un champion dans la logistique nationale et régionale. Abidjan est éclatée en zones économiques. Notre souci aujourd’hui, pour contrecarrer des problèmes d'embouteillages par exemple, c’est d’avoir des bases logistiques : au sud, à côté de l’aéroport, où nous avons 5 hectares, et au nord, sur l’autoroute du nord, où nous avons 8 hectares. Nous voulons travailler sur les deux axes. En effet, nous voulons récupérer les produits qui viennent du sud dans la zone sud et récupérer les produits qui viennent du nord, dans la zone nord. Nous travaillons aussi avec des succursales qui ont du matériel spécifique et qui permettront de mieux assurer le service dans ces zones. Tout cela a pour objectif de récupérer les produits qui sont au port et de les remonter sur ces zones en attendant qu’ils soient distribués. C’est un projet qui sera mis en œuvre entre fin 2017 et début 2018. Pour que la Côte d'Ivoire devienne un pays émergent à l'horizon 2020, il faut que nous commencions à nous organiser, tout comme les multinationales, et il nous faut des logisticiens de renom. Il y a du travail pour tout le monde, et nous devons réfléchir de manière plus professionnelle, en commençant à penser en flux tendus, pour une meilleure rotation, afin de péreniser nos structures. En outre, la Côte d’Ivoire vient d’être éligible au MCC (Millenium Challenge Corporation) où il y a un fonds de plus de 500 millions de dollars qui est destiné au désenclavement des zones portuaires pour une meilleure fluidité.
Attendez-vous des financements pour démarrer le projet ?
Oui, nous attendons des financements. SIMAT est à la croisée des chemins. Nous sommes bien partis pour jouer dans la cour des grands. Toutefois, nous n’avons pas les moyens adéquats. Nous voulons passer par des sociétés d’investissement ou autres. Nous sommes à la recherche d’investisseurs qui peuvent nous faire passer à l’étape supérieure. La logistique est un secteur porteur. Il faut le rendre professionnel et l’industrialiser.
Combien voulez-vous injecter dans ce projet ?
Le business plan que nous avons réalisé indique l’hypothèse basse de 10 milliards de FCFA et l’hypothèse haute de 15 milliards de FCFA pour les trois ans à venir. Si nous avons ces fonds, nous pourrons multiplier par trois notre chiffre d’affaires.
Quel message souhaitez-vous lancer aux entrepreneurs ?
L’Afrique a besoin d’entrepreneurs. Je demande aux entrepreneurs ivoiriens et étrangers d’investir en Côte d’Ivoire. Surtout qu’ils n’aient pas peur de le faire, et qu’ils croient en ce qu’ils font, car les débuts ne sont pas toujours faciles. Mais en retour, il faut qu’ils soient aidés pour pérenniser leurs entreprises. Si cela est fait, d’ici 10 ans, la Côte d’Ivoire sera un pays développé.