Composé de départements techniques regroupant tous les secteurs de développement, le BNETD a une expertise avérée dans la conduite de projets en matière de conception, d’études et de contrôle dans divers domaines, notamment le bâtiment, les transports, les travaux publics, l’énergie, l’industrie, l’aménagement, l’assainissement, l’hydraulique, l’agriculture, les ressources naturelles et les technologies de l’information et de la communication.
Interview avec Georges M’Bra, Directeur Adjoint du Centre d'Information Géographique et du Numérique (CIGN) au Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD)
Parlez-nous de votre activité dans le domaine du numérique.
Notre activité porte sur le développement des infrastructures du numérique et le développement des services offerts par le numérique ou les e-services. Internet a pris de l’ampleur, et, désormais, tout se base sur les transactions numériques. Il fallait donc développer une infrastructure nationale pour pouvoir développer les services que l’Etat souhaite offrir aux citoyens ou aux entreprises pour leur compétitivité. En Côte d’Ivoire, il trois grands câbles sous-marins : d’abord, le câble sous-marin qui ceinture toute l’Afrique dans sa partie occidentale ; ensuite, un autre câble sous-marin qui part du Portugal, arrive en Afrique du Sud et continue en Australie ; et enfin, un petit câble sous-marin, qui existe déjà depuis longtemps. Ce sont des fibres optiques sous-marines qui permettent à la Côte d’Ivoire de communiquer avec le monde entier. Des maillages ont été faits par les opérateurs de téléphonie présents en Côte d’Ivoire. Mais ce sont des entreprises privées qui vont dans les zones où elles peuvent faire du profit. Le gouvernement a donc initié un projet de maillage de fibre optique sur le territoire national pour permettre la communication, le développement de l’internet et surtout pour faire baisser son coût. C’est près de 7 000 km de fibre optique qui ont seront déployés pour apporter un appui au développement de l’internet et aux entreprises privées pour le développement de leurs activités en matière d’internet et de télécommunication.
L’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications / TIC (ANSUT) est donc votre client sur ce projet ?
Oui, nous accompagnons l’ANSUT, qui est le maître d’ouvrage délégué pour le compte du Ministère de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste.
Où en êtes-vous avec ce projet ?
Le projet en est à la 3ème phase. La première phase a concerné 622 km ; la deuxième, 1200 km, et, aujourd’hui, nous travaillons sur la 3ème phase qui s’étend sur 5000 km sur tout le territoire ivoirien. Nous en sommes à 30% de déploiement de la fibre optique sur cette 3ème phase. Nous sommes en train de construire un point de coupure pour pouvoir distribuer le signal dans un rayon de 50 à 100 km. Nous continuerons jusqu’en début 2019 pour livrer la totalité des travaux et ouvrir le service à l’exploitation.
Est-ce que cela veut dire qu’à cette date toute la Côte d’Ivoire sera couverte ?
Exactement. Même dans les villages les plus éloignés, les populations auront accès à internet. Par la suite, nous aurons des projets de vulgarisation des TIC et d’internet. De plus, l’Etat envisage de construire 5000 cyber-centres sur toute l’étendue du territoire et surtout dans les zones rurales pour les désenclaver en matière de TIC. C’est internet, à travers la fibre optique, qui va soutenir le déploiement de ces cyber-centres multimédia.
L’autre projet de l’Etat, c’est le développement des e-services à valeur ajoutée pour permettre aux populations de bénéficier d’un certain confort dans l’exercice de leurs activités. Il s’agit d’offrir, à travers le numérique, des services publiques aux citoyens et aux entreprises. Nous avons une trentaine de démarches administratives qui sont déjà mises en ligne. Notre ambition, c’est d’arriver à 300 d’ici 2018 et à la totalité des services administratifs mis en ligne en 2020. Notre objectif est d’améliorer le niveau de maturité numérique de la Côte d’Ivoire. Nous voulons faire en sorte que toutes les personnes vivant en Côte d’Ivoire, Ivoiriens comme étrangers, puissent être identifiées à travers un numéro unique. Et, c’est par ce numéro que nous pourrons leur offrir tous les services administratifs.